Il est évident que cette compilation de reviews VF centrée sur Superman peut paraitre tard suite aux nombreuses parutions VF d’Urban Comics, mais avec la décision de mettre plus en avant (et en rayon) des titres sur le personnage, j’ai pensé qu’il serait intéressant de revenir plus en détail sur le titre Action Comics de l’ère Rebirth. Il faut rappeler que cette série était diffusée en parallèle de Superman Rebirth, et écrite par un scénariste qui n’a rien d’un débutant, à savoir Dan Jurgens. Ce dernier est à l’origine de La Mort de Superman (récit qui fête ses 30 ans en 2023), la création de Hank Henshaw/Cyborg Superman, de Doomsday et de Booster Gold, des personnages et des évènements qui sont régulièrement cités dans les publications Superman ou célébrés chez DC. Aujourd’hui, il est temps de retourner vers Superman Action Comics qu’Urban Comics a publié en kiosque dans son intégralité mais qui n’a jamais bénéficié d’une sortie en librairie. On reviendra sur « où se situer dans la chronologie? », « qui sont les personnages majeurs? », une synthèse des différents arcs et dans quels numéros DC Presse, le label du kiosque d’Urban Comics, pour pouvez retrouver ces histoires.
La mort et le remplacement de Superman: La vraie fin des New 52 ?
En février 2016, DC Comics a pris la décision de mettre un terme à l’ère New 52 (DC Renaissance en VF) et d’annoncer dans la foulée l’initiative Rebirth pour juin de la même année. Ainsi, les séries actuellement en cours de parution ne disposaient que de quelques mois pour conclure leur arc respectif et préparer le statut quo des personnages pour les nouvelles équipes artistiques. Tous les personnages ? Malheureusement non car parmi les héros, il y en a un qui a été sacrifié sur l’autel de la critique : Superman. En effet, le Superman qui apparait pendant les New 52 n’est pas le même que celui de l’ère Rebirth. Cet élément est important à retenir car il instaure un nouveau statut quo au héros en lui donnant des origines spécifiques, un fils, une « nouvelle » triple identité et bien plus encore. Pour bien se situer, il est conseillé de prendre connaissance du contenu de deux titres parus chez Urban Comics (mais pas obligatoire si vous vous contentez des éditos d’Urban Comics) avant de se lancer pleinement dans Action Comics Rebirth: Superman : Lois et Clark et Superman : Requiem.
Le premier est un quasi-indispensable car il va retracer le parcours du Superman de l’ère pré-Flashpoint et une Lois Lane enceinte déportés dans un monde redéfini par les conséquences du Flashpoint. C’est un vrai tome d’introduction, voire de ré-introduction du personnage, car on découvre que depuis toute la période New 52, il y avait deux Supermen qui œuvraient sur Terre. Ce tome? écrit par Dan Jurgens, va implanter les bases du nouveau train de vie quotidien de la famille et, ce n’est pas par hasard, qui seront développés tout au long d’Action Comics Rebirth. On découvrira dans ces pages la naissance et l’éveil des pouvoirs de Jon, le changement d’identité de Kent à White, les activités secrètes des parents, et bien entendu des ennemis tels que Blanque ou Hank Henshaw. Ainsi, on retrouve un Superman plus mature et prudent que jamais, à la différence de ce qu’on avait eu ces dernières années. C’est un très bon tome, solide et complet, qui réussit toutes les thématiques qu’il aborde.
Suite à ses multiples exploits et combats qui ont affaibli son corps, la capacité de régénération solaire de Superman est altérée et condamne le personnage à une mort inévitable. Oui, il n’y a rien qui puisse sauver le personnage. Dans les dernières minutes de sa vie, il croisera brièvement un autre Superman, en costume noir et blanc, avec qui il échangera quelques mots pour assurer la promesse d’un lendemain meilleur. Superman : Requiem n’est pas la meilleure histoire que vous lirez car il s’agit d’un tome de transition, sa valeur ajoutée réside surtout dans démonstration de la mort d’un des héros majeurs de l’ère New 52. Il faut dire que cette version de Superman n’a jamais pu séduire à cause de ses autres traits de caractère un brin trop arrogant, niais ou défaitiste. Néanmoins, on appréciera les dessins et quelques scènes de dialogues avec Batman, Supergirl ou Lana.
Enfin, il est temps d’aborder le dernier point de cette première partie par ce que je considère comme le vrai épilogue des New 52 avec le chapitre #52 de Justice League (2011) qui se concentre autour de Lex Luthor. Comme vous le savez, le Superman « New 52 » est décédé, et c’est le Superman « pré-Flashpoint » qui va le remplacer (que l’on nommera désormais Superman pour faire plus court). Néanmoins, Lex n’est pas au courant de cette vérité. Il s’empare symboliquement de la cape rouge héros et, dans une mise en scène entre sincérité et arrogance, se déclare le nouveau Superman. Ainsi, tous les pions sont disposés pour la suite. Ce numéro est à retrouver dans Justice League Rebirth #1 ou dans DC Univers Rebirth.
Superman, l’un des piliers du DC Universe Rebirth
Bien que mal aimé, et sacrifié pour cette raison par DC, Peter Tomasi rendra un ultime hommage au Superman « New 52 » dans le numéro Superman Rebirth #1, histoire de tourner définitivement la page pour la renaissance du héros. On suit Lana Lang qui récupère les cendres de son ami pour aller les enterrer à Smallville auprès de la tombe de ses parents. Elle fera la rencontre du Superman « pré-Flashpoint » de manière plus formelle où ce dernier répondra à ses interrogations sur son passé, son rapport avec le deuil et les responsabilités qu’il va hériter à partir de maintenant. Ce numéro peut être retrouver dans DC Univers Rebirth ou Superman Rebirth Tome 1 : Le fils de Superman.
Lorsque Rebirth a été annoncé comme un relaunch de toutes les séries, DC Comics a publié un numéro écrit/dessiné par tout un panel d’artistes: DC Universe Rebirth #1. Ce numéro particulier passait en revue l’ensemble des héros majeurs dans ses 80 pages. Bien entendu, cela restait très superficiel et les intrigues exposées demeuraient trop cryptiques pour deviner la tournure des évènements. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est la visite d’un certain Mr. Oz venu se présenter chez les White (nouveau patronyme de la famille Kent), et la fin qui annonçait l’intégration des Watchmen dans l’univers DC. Ce numéro est à découvrir dans DC Univers Récit complet – Justice League ou DC Univers Rebirth.
L’Homme d’acier de la renaissance
- Action Comics Vol.1 : Le Chemin du retour (Action Comics #957-962)
Le jour se lève sur un cambriolage tout ce qu’il y a de plus classique à Metropolis lorsque le nouveau « Superman » apparait pour mettre un terme aux agissements de Lex Luthor, équipé d’une armure alliant la technologie terrienne et « apokolytpienne ». Clark/Superman le rejoint aussitôt et voit d’un mauvais œil ce qu’il considère comme une nouvelle lubie de son éternel ennemi. Or, il ne s’agit pas vraiment du Luthor qu’il a connu dans son univers. Malheureusement, leur discussion est coupée court car la cargaison des cambrioleurs est endommagée et libère son contenu : Doomsday, ni plus ni moins que la créature qui avait causé la mort de Superman des années auparavant. Pour couronner le tout, un individu apparait et marque beaucoup de gens car il ne s’agit ni plus ni moins que de Clark Kent.
Ce premier arc narratif démarre donc très brutalement, ce qui donne toute suite la différence de ton entre Action Comics Rebirth et sa série sœur Superman Rebirth. En effet, si cette dernière se concentre surtout sur la paternité de Superman vis-à-vis de Jon, Action Comics choisit de se concentre essentiellement sur Superman, le protecteur de Metropolis dont il devra partager le rôle avec Lex Luthor. Cela pose des questions assez intéressantes pour celles et ceux qui connaissent le personnage. Doit-on le juger pour les actes de son double d’un autre univers ? Est-il assez digne de porter le symbole le « S » malgré tout ?
Quant à « Clark Kent« , il possède l’attitude, la mémoire et la niaiserie qu’on lui connait, mais les protagonistes savent que c’est un imposteur. Les questions à se poser sont le « qui est-il vraiment » et le « pourquoi de sa présence ». Grâce à ce stratagème, le scénariste Dan Jurgens peut aborder le dilemme de la double identité sous un nouvel angle tout en permettant à Superman de se familiariser avec son environnement en réapprenant à connaitre ses nouveaux alliés et adversaires. L’arc s’achève sur Mr. Oz, l’énigmatique personnage habillé d’une capuche verte, qui ne se contente plus du rôle d’observateur et qui dispose aussi de capacités très puissantes en fin de compte.
- Action Comics Vol.2 : Welcome to the Planet (Action Comics #963-966)
Ce deuxième volume est plus court que le premier car c’est une histoire de transition avec le prochain arc. Néanmoins, il offre la promesse de nous balader entre doute et vérité concernant « Clark Kent« , si vous voyez de qui il s’agit. En effet, en jouant sur des moyens technologiques ou des capacités extra-sensorielles de Superman, ce dernier va aller confronter directement son double pour découvrir son identité. Malheureusement, la tâche semble plus corsée car Clark dispose de bons arguments pour sa défense. Pour le moment, on a l’impression que Clark est plus un boulet plutôt qu’une vraie menace pour la famille Kent. La deuxième partie de ce tome est encore plus secondaire car il s’agit d’une mission de secours, mais son réel enjeu tant les personnages ont peu d’incidence sur la suite du titre Action Comics. Du remplissage pour du remplissage.
- Action Comics Vol.3 : Men of Steel (Action Comics #967-972)
Le troisième volume délaisse de côté l’intrigue de « Clark Kent » pour nous orienter sur Lex Luthor. Et quoi de mieux qu’une bonne vieille chasse par deux extra-terrestres déicides pour rapprocher les deux hommes d’acier de Métropolis? En effet, toujours méfiant vis-à-vis du chauve milliardaire, Superman va devoir se poser les bonnes questions quant au danger que peut représenter un Luthor qui, même s’il n’a pas commis de crimes graves, dispose d’une boite mère et serait destiné, selon un oracle, à devenir le nouveau tyran d’Apokolips. Les deux « Supermen » vont être téléportés sur une planète où brille un soleil rouge, diminuant pour la même occasion les pouvoirs de Superman. Il leur faudra mettre de côté leurs vieilles querelles et collaborer ensemble pour rentrer sur Terre.
L’arc Men of Steel est classique mais très sympathique car il fait écho à des situations inextricables où le héros doit s’allier à son vieil ennemi pour contre une menace plus grande. Tout d’abord, cette alliance peut rappeler celle croisée dans le run de Geoff Johns sur Justice League lorsque les deux protagonistes devaient s’allier contre Amazo. A l’époque aussi, le Superman « New 52 » se méfiait de Lex. D’une autre manière, cette alliance fait plus justement écho à la série animée Justice League, lorsque Superman est téléporté dans le futur où le soleil est devenu rouge et où il doit faire équipe avec Vandal Savage, génie du crime dont l’égo n’a rien à envier à celui de Lex. Au final, l’arc narratif se conclue tranquillement sur une note positive, mais avec des notes d’interrogations quant à l’avenir proche.
- Superman Reborn: (Action Comics #973-976, Superman #18-19)
Afin d’éviter de rendre plus confus les lecteurs ou de faire des erreurs de script, DC Comics a décidé de « retravailler » Superman tout en mettant la lumière sur l’imposteur Clark Kent.
Pour ce volume, qui fait également office de crossover avec la série Superman Rebirth, je vous invite à vous référer à la review rédigée par le rédacteur @mocassin.
- Action Comics Vol.4 : The New World (Action Comics #977-984)
Suite aux conséquences de l’arc Superman Reborn, The New World fait la liaison directe avec le volume Superman : Lois et Clark. On retrouvera ainsi Blanque, la pierre de l’oubli (artefact en deux pièces qui l’objet de convoitise dans ce volume) et Hank Henshaw. Tout comme Superman, Henshaw a subi l’effet Rebirth et se rappelle de son passé avant le Flashpoint. Il renait en Cyborg Superman et se mettra en quête de recruter les plus grands ennemis de Superman tels que Mongul, Metalo, l’Eradicateur, Blanque et pour finir Zod. Si vous voulez en savoir un peu plus sur ce dernier, je vous invite (mais ne vous le conseille pas, vu le néant scénaristique abyssal) à lire les 4 premiers tomes de Suicide Squad Rebirth.
L’objectif du recrutement de cet escadron anti-Superman est double : l’éliminer et s’emparer d’une certaine arme cachée dans la Forteresse de Solitude. Malheureusement pour l’Homme d’acier, lors d’un premier combat 1v3, il perd complètement la vue. Il doit se replier avec Lois et Jon dans sa Forteresse afin de temporiser et trouver un plan. Bon ici, on est complètement plongé dans un récit d’action et de bagarre. Et pour ne pas abimer trop la Terre au vu du potentiel de destruction de chaque personnage, tout se déroulera au pôle nord. La caractérisation est déséquilibrée car elle se concentre sur Zod surtout, et met complètement sur la touche Metalo, Mongul ou Blanque. Enfin, une courte séquence pendant l’assaut ennemi en révèle un peu plus sur Mr. Oz, ce qui donne de gros indices quant à ses véritables origines.
Spoiler
Vous devez vous douter que l’escadron anti-Superman a échoué dans sa mission de vaincre le dernier fils de Krypton. Et pourtant, l’autre mission qui était de récupérer l’arme dans la Forteresse a bien été atteinte. Il s’agissait en réalité du projecteur de la Zone Fantôme, un espace dimensionnel qui sert de prison pour quiconque est enfermé. Zod parviendra à libérer sa femme, Ursa, et son fils, Lor Zod pour s’envoler dans l’espace à la recherche d’une planète habitable où ils pourront établir la nouvelle Krypton. Bien sûr, Zod ne reste jamais tranquille bien longtemps, et c’est face à Hal Jordan et au Corps des Green Lantern qu’il aura à faire par la suite. Cette confrontation est à retrouver dans Green Lantern Rebirth Tome 5 : Au crépuscule des Gardiens
- Action Comics Vol.5 : L’Effet Oz (Action Comics #985-992)
Le moment est venu de faire la lumière sur l’identité et l’objectif de Mr. Oz. Après avoir longuement observé l’Homme d’acier et être intervenu discrètement lorsque la situation l’exigeait, Mr. Oz met son plan final à exécution. Il commandite des situations de crises sur le plan humains aux 4 coins de la planète. Il souhaite confronter Superman à la cruauté des hommes et lui prouver que malgré ses interventions, il ne fait que retarder l’inévitable jusqu’au prochain acte de violence. Tout ceci n’est qu’une vaste manipulation certes, mais Mr. Oz semble parler en connaissance de cause. Bien entendu, Superman refuse de l’entendre ainsi car cela n’est pas représentatif de toute l’humanité. Le mystérieux adversaire n’a d’autre choix que de révéler enfin son identité, ce qui constituera un vrai choc pour le héros.
Spoiler
Mr. Oz est en réalité Jor-El, le père biologique de Superman/Kal-El, qui a survécu à la destruction de Krypton. En effet, à l’instant de sa mort, il a été téléporté par une force lumineuse bleutée et maintenu en stase pendant plusieurs dizaines d’années. Il est ensuite une nouvelle fois téléporté, mais sur Terre au milieu d’une zone de guerre civile. C’est dans ce climat de violence et d’horreur qu’il croisera pour la première fois des terriens. Les tueries, la famine et la clandestinité conditionneront son jugement vis-à-vis des humains. Cependant, Clark s’avère plus difficile à déraisonner que prévu, Jor-El décide donc de se rapprocher de son petit-fils, Jon. A la fin du récit, Jor-El revient à la raison et réalise combien il était dans le faux. Il a à peine le temps de serrer son fils dans ses bras que la mystérieuse force bleutée se manifeste et le fait disparaitre, privant Superman de sa famille d’origine.
Si à l’époque beaucoup aurait parié que Mr. Oz était Ozymandias, la véritable identité de ce personnage ne s’avère pas si impactante car cela fait des années que les héros croisent des anti-héros qui leur opposent une vision de valeur ou de morale différente selon leur vécu. Mr. Oz ne déroge pas à cette règle, et ce recyclage d’intrigue déjà-vu nous prive d’un moment qui aurait pu être bien plus intense en émotion. Imaginer les retrouvailles de Jor-El avec son fils adulte, les présentations de Lois et de Jon, ou constater tout le bien qu’a accompli Superman grâce au sacrifice et à l’amour de Jor-El et Lara. Dan Jurgens aurait même pu laisser tel quel la fin de son histoire, le choc émotionnel de ces retrouvailles arrachées aurait été plus marquant. On sent un certain parallèle entre la défiance de Superman envers Jor-El et celle de Batman face à Thomas Wayne que l’on pu lire aussi durant cette période Rebirth avec la série Batman Rebirth. Pour résumer, en terme de révélation, oui on a enfin des réponses à certaines questions. Cependant en terme d’émotion, cela fait un peu l’effet d’un pétard mouillé.
- Action Comics Vol.6 : Booster Shot (Action Comics #993-999)
Suite à la découverte de la vérité sur son père Jor-El, Superman prend la lourde décision, avec toutes les conséquences que cela peut avoir, de voyager dans le temps à l’aide du tapis roulant cosmique de Flash. Par la magie du scénario, il parvient à le faire fonctionner et se retrouve ainsi dans le passé de Krypton, quelques jours/heures avant le cataclysme planétaire. En effet, Kal-El souhaite vérifier les dires de Mr. Oz et se rendre compte par lui-même qu’il est bien aussi un survivant de Krypton. Heureusement, il est rattrapé rapidement par Booster Gold qui l’avertit des paradoxes temporels que sa présence représente ici. Malheureusement, les deux héros ne sont pas au bout de leur surprise et vont perturber plusieurs fois les couloirs du temps.
Avec ce récit, on se rend compte dès le premier chapitre que Dan Jurgens est arrivé au bout de sa narration et de son run sur Action Comics Rebirth. Cet arc est tiré par les cheveux et n’est là que pour du remplissage. Pire encore, le scénariste donne à son personnage un rôle d’irresponsable sans se soucier des conséquences alors qu’il dispose d’alliés et d’une technologie suffisamment avancée pour déduire que Mr. Oz et lui sont apparentés. Est-ce qu’un simple test ADN n’aurait pas été suffisant ? Est-ce que la technologie de la Forteresse de solitude est si peu fiable qu’elle ne reconnait pas, dans ses protocoles de sécurité, son concepteur Jor-El ?
En parallèle, Dan Jurgens développe quelques petites intrigues secondaires, à commencer par celle de Lois Lane qui va porter secours à son père, prisonnier dans un pays en pleine crise géopolitique. Après le grand-père paternel, pourquoi Jon n’aurait pas le droit de connaitre son grand-père maternel ? Et oui, c’est la petite touche patriotique US car même si l’histoire démarre sur un propos familial compréhensible, il n’est pas justifiable pour autant. On dirait vraiment un scénario de film d’action dans années 80 lorsqu’un seul individu s’absout de la légitimité des frontières d’un pays et accomplie sa mission de sauvetage sain et sauf, sans aucune conséquence future.
En conclusion, malgré deux arcs un peu mous pour un total de 7 arcs et étendus sur 45 numéros, Superman Action Comics Rebirth se situe plutôt dans le haut du panier grâce à l’intérêt suscité par certains personnages (Mr. Oz, Jon, Lois), la diversité des choix narratifs (on voit que le scénariste Dan Jurgens s’est fait plaisir), et d’un titre essentiellement concentré sur Superman et non Clark Kent. Oui, l’un des défauts majeurs, c’est qu’on n’aborde ni le côté journalistique, ni la vie civile de Clark. Tous ces numéros sont parus en VF au format kiosque. On regrette cependant qu’il n’y ait pas eu de sortie en librairie, sans doute à cause de la faible popularité du personnage à cette époque. Était-ce à cause des films au cinéma ? De la caractérisation du Superman lors des New 52 ? Ou bien de l’intérêt de l’éditeur pour des séries plus rémunératrices telles que Batman Rebirth, Suicide Squad Rebirth, Harley Quinn Rebirth ou Flash Rebirth ?
Histoire de terminer sur une note d’ouverture, si vous avez aimez suivre ces aventures de Superman , la soi-disante suite de ce Action Comics Rebirth n’est autre que Doomsday Clock écrit par Geoff Johns. Maxi série évènement distillée d’abord dans DC Univers Rebirth puis Le Badge, elle fait se rencontrer les personnages de l’univers DC et de celui des Watchmen. Superman y jouera un rôle central, si ce n’est le plus essentiel de ce récit, mais ça c’est une autre histoire. Toutefois, avec du recul, Doomsday Clock ne reprendra aucun élément narratif d’Action Comics même si l’ombre (ou la lumière) du Dr. Manhattan planait dans l’Effet Oz. Vous pouvez aborder la lecture de l’un sans vous soucier de l’autre. Enfin, les séries Superman et Action Comics reprendront leur cours en 2018 avec l’arrivée de Brian Michael Bendis au scénario. Elles seront publiés en VF par Urban Comics sous le titre de Clark Kent: Superman.