Des années après le début de sa publication, c’est enfin le dernier tome pour Geoff Johns présente Flash. Au programme : une anthologie des derniers écrits de l’auteur sur le personnage, de Wally West à Barry Allen.
La Guerre des Lascars, de Flash et de Zoom
Ce dernier tome du run de Geoff Johns est un peu particulier puisqu’il compile différentes histoires portant sur deux Flash, et pour certaines s’inscrivant dans un ensemble plus large. Le premier arc est la “véritable” fin de son run sur Wally puisqu’il est l’aboutissement de toute sa construction sur les Lascars. Un final explosif où les différents groupes de Lascars s’affrontent entre eux, avec un Wally West au milieu qui tente de désamorcer le conflit.
On sent une volonté de créer un feu d’artifice en reliant toutes les intrigues de Johns, qui a eu à cœur de mettre en avant les Lascars au cours de son run. Il faut dire que l’aspect grandiose ne fonctionne qu’à moitié puisque cela manque un peu d’ambition et de subtilité, que ce soit dans le scénario ou le dessin. En échange, l’auteur nous gratifie de plusieurs interactions entre différents personnages, chacun séparé, que ce soit les Lascars entre eux ou avec Flash.
Même si on est loin du meilleur niveau de Johns, l’ensemble reste assez satisfaisant, notamment grâce à une fin d’arc réussie avec le retour de Zoom. On quitte l’aspect plus terre-à-terre des Lascars pour partir dans un grand délire de voyage dans le temps et de réunion entre vieux ennemis et amis. Cette partie où Zoom propose à Wally un dernier challenge se montre bien plus satisfaisante et “conclut” le run sur une très belle note, avec un personnage qui en ressort grandi.
La Revanche des Lascars
Le second arc se déroule bien plus tard durant l’event Final Crisis alors que Bart Allen a repris le titre de The Flash mais s’est vu assassiné par sa Nemesis Inertia et les Lascars. Malheureusement le tout manque de contexte puisque Urban se contente de collecter les histoires sans apporter un édito permettant de comprendre l’ensemble. Les nouveaux lecteurs auront alors bien plus de mal à comprendre ce qu’il se passe bien que, Geoff Johns oblige, le tout se montre relativement accessible.
Encore une fois ce sont les Lascars qui sont mis en avant, tandis que Wally West est complètement absent. En plus de ceux-ci, c’est Zoom qui fait encore une fois son retour et dont l’utilisation commence à devenir poussive. Le récit n’est pas mémorable mais on retiendra une bonne écriture des Lascars toujours en nuance, et qui cherchent ici la rédemption après s’être écartés de leur code d’honneur. Après un Howard Porter toujours en forme, c’est un Scott Kolins en petite forme qui revient au dessin pour une partie malheureusement très brouillonne.
Le retour de Barry Allen
La fin de la Vengeance des Lascars amène naturellement au retour de Barry Allen dans la mini-série Flash Rebirth dessinée cette fois par Ethan Van Sciver, un dessinateur très problématique aujourd’hui. Force est tout de même d’admettre que son dessin fonctionne très bien et confère à l’histoire une certaine aura. Plus encore que pour le premier arc, on sent une volonté de la part de Johns de créer un mélange ultime de la mythologie de The Flash, notamment en ramenant beaucoup d’éléments créés par Mark Waid dans son propre run (qui sera bientôt collecté par Urban dans la collection Chronicles). Encore une fois, les lecteurs les moins avertis auront peut-être du mal à comprendre l’ensemble.
Cette histoire est d’autant plus marquante qu’elle crée l’une des retcons les plus influentes de DC puisque c’est ici que les origines de Barry changent du tout au tout. En effet, le Professeur Zoom fait également son grand retour et décide de détruire son ennemi avant même qu’il ne devienne Flash en assassinant sa mère. Par cet acte, le personnage devient plus dangereux que jamais, complètement obsessionnel, et d’autant plus iconique. En plus de cela, Johns donne à Barry une place primordiale au sein de sa mythologie, ce qui plaira à ses fans et moins aux autres.
Finalement, le dernier arc traite encore de Barry Allen durant l’event Blackest Night, écrit lui-même par Johns durant son run sur Green Lantern. Flash devient ici un Blue Lantern, un avatar de la force de l’espoir. Le récit est très anecdotique mais aura peut-être le mérite de donner envie de s’attaquer à l’event (qui est d’ailleurs proposé dans la collection Urban Nomad à petit prix). Le récit se lit à la suite du précédent de façon assez fluide puisqu’ici Barry est encore dans une mouvance de rattrapage du temps perdu.
On a ici un tome assez atypique puisqu’il s’agit plutôt d’une anthologie qui se voudra moins accessible que les précédents. On imagine que cela décevra certains lecteurs qui pourront se sentir floués, mais ainsi ce tome finit de compléter le travail de Geoff Johns sur le personnage puisque la suite des aventures de Barry Allen s’effectue dans ce que l’éditeur a appelé Flashpoint Prélude. Il n’en reste pas moins que le travail de l’auteur a considérablement marqué le personnage et apporté à la mythologie son lot de nouveautés.
- Scénario: Geoff Johns
- Dessins: Howard Porter
- Collection: DC Signatures
- Contenu: The Flash #220-225, Final Crisis: Rogues’ Revenge #1-3, The Flash: Rebirth #1-6, Blackest Night: Flash #1-3
- Pagination: 472 pages
- Prix: 35€
- Date de sortie: 3 mars 2023
- Voir sur le site d’Urban Comics
En acceptant la face cachée de Barry Allen, le jeune Wally West s’est imposé comme le digne héritier de son mentor dans le rôle de Flash, l’homme le plus rapide du monde. Juste à temps pour affronter les Lascars, ses ennemis de toujours, dont les différends mettent la ville de Keystone City à feu et à sang. Emporté par le conflit qui oppose les super-vilains, Flash est sur le point d’assister au retour de deux figures venues de son passé. Il ne lui reste plus qu’à déterminer s’il s’agit d’alliés ou d’adversaires.