Mr. Freeze est à l’honneur aujourd’hui dans cette anthologie One Bad Day. Nouveau vilain, nouvelle équipe créative, mais toujours les mêmes lignes directives, à savoir calquer le modèle de The Killing Joke en racontant le moment où tout a basculé dans la vie du Dr. Victor Fries. Et contrairement, aux déceptions des récits sur Double-Face et le Pingouin dont les scénaristes étaient complètement passés à côté de leur sujet, rassurez-vous, celui-ci remonte en qualité. Et heureusement. Batman One Bad Day : Mr. Freeze est d’ailleurs un récit qui s’avère plutôt plutôt touchant et dramatique qui, bien qu’il ne sort qu’au mois de juin, pourrait très bien correspondre à un récit de Noël.
Tous les vilains ne sont pas impénitents
Pendant une patrouille où Batman et Robin (Dick Grayson) parviennent à stopper de justesse un tueur psychopathe, le jeune prodige demande au Chevalier Noir si les vilains sont tous irrécupérables ou si certains méritent une seconde chance. Si le ton de Batman ne laisse planer aucun doute quant à sa réponse, celle de Robin se veut plus optimiste en faisant allusion à Mr. Freeze, plus anciennement connu sous le nom de Victor Fries. En effet, Victor n’a pas connu un bouleversement dans sa vie, mais deux : le premier lorsque sa femme, Nora, a été diagnostiqué d’une maladie sans traitement connu, et le deuxième lorsque la condition de son corps a subi des dommages irréversibles alors qu’il tentait de protéger son épouse.
Le récit va nous transporter tantôt dans le passé, en nous exposant la relation entre Victor et Nora, tantôt dans le présent alors que les deux héros tentent de lui venir en aide. Mr. Freeze a toujours été un ennemi à part dans la galerie des vilains de Batman. Ses actions ont toujours été motivé par un désir aveugle de guérir sa femme. Le scénariste Gerry Duggan parvient parfaitement à nous faire ressentir la profonde solitude de ce personnage car en plus d’être privé de son amour, il est aussi difficile de l’approcher sans risquer de geler. Comment ne pas sombrer dans ces conditions ? La fin du récit est tout aussi nuancée, ce qui est très en accord avec le protagoniste.
Une histoire plus riche qu’il n’y parait
En dehors de Mr. Freeze, le titre tire aussi son épingle du jeu en nous montrant un Robin très enthousiaste et lumineux. Il apporte ce petit côté enfantin et joueur qui se marie parfaitement avec le stoïcisme de Batman. Un autre bon point est celui où Bruce Wayne entre en scène sous l’identité de Matches Malone afin d’infiltrer le milieu du criminel. La façon de s’habiller de ce déguisement, de se tenir ou de ses dialogues fonctionnent habilement.
Côté dessin, on a droit aussi au travail très propre et soigné de Matteo Scalera. Sa façon de représenter les personnages dans un style un peu cartoony (Batman en gros costaud, Robin en petit garçon, ou Mr. Freeze et sa pâleur cadavérique) permet leur identification rapide dans le récit. Enfin, la coloration contribue également à la valeur ajoutée de ce titre, notamment dans le choix des couleurs bleue, noire ou blanche qui renforcent le côté glacial et hivernal de l’ambiance.
En conclusion, ce volume Batman One Bad Day : Mr. Freeze est une lecture étonnement bonne. Elle reste simple dans sa construction, mais tous les efforts fournis par Gerry Duggan pour la rendre intéressante fonctionnent relativement bien. On parvient à ressentir de la sympathie, de l’injustice ou de la compassion à l’égard de Mr. Freeze, preuve que ce vilain n’est pas à mettre au même niveau qu’un Bane ou un Sphinx. Bref, un titre plutôt recommandable, surtout si on le compare aux précédents sur le Pingouin ou Double-Face.
- Scénario: Gerry Duggan
- Dessins: Matteo Scalera
- Collection: DC Deluxe
- Contenu: Batman – One Bad Day: Mr Freeze
- Pagination: 72 pages
- Prix: 15€
- Date de sortie: 9 juin 2023
- Voir sur le site d’Urban Comics
Un manteau de givre et de glace s’abat sur Gotham City et fait entrer la cité dans son hiver le plus rude. Le froid est tel que Mr. Freeze peut désormais sortir à l’air libre, libéré de son armure réfrigérée. Et le Chevalier Noir sait qu’il n’en est que plus dangereux, d’autant qu’en apparence les intentions de Victor Fries paraissent on ne peut plus honorables : après tout, son seul désir est de sauver sa femme, Nora. C’est en tout cas ce qu’il confesse à Robin, ralliant le jeune équipier à sa cause. Mais Batman n’est pas dupe, et les rigueurs de l’hiver ne tarderont pas à lui donner raison.