Après un récit consacré au Sphinx, puis à Double-Face, l’anthologie Batman – One Bad Day se poursuit avec son troisième opus consacré cette fois au personnage du Pingouin. Personnage connu et reconnaissable du Batverse, rendu célèbre par ses nombreuses adaptions tv et cinéma, il aurait été intéressant de suivre la « mauvaise journée » qui l’a fait basculer. Est-ce que ce récit répond à cet objectif? Malheureusement non, et on se demande même quelle est sa place dans cette collection One Bad Day.
C’est l’histoire d’un gangster vindicatif
La narration s’ouvre sur le Pingouin qui a été bien molesté et exilé de Gotham City par un dénommé Umbrella Man, son ancien bras droit qui lui a pris tout ce qu’il possédait. Affaibli de par cette situation, il n’en est pas moins brisé et décide de se lancer dans un baroud d’honneur, un dernier combat, afin d’éliminer son adversaire. A partir de ce point, le récit sera une succession de péripéties et de coups de poker permettant au Pingouin de recruter ses alliés.
Malheureusement, bien que ces derniers ont un passif propre qui aurait pu avoir le potentiel d’être intéressant, il n’en est rien. Le récit est bien trop court et les personnages trop nombreux pour contribuer à de la caractérisation de qualité. Vous pensiez que la narration aurait des points d’originalité? Non, car l’ensemble est incroyablement linéaire. Tout ce que vous propose cette histoire de 72 pages n’est rien de plus qu’un combat de coqs.
Et qu’en est-il de ce « One Bad Day« ?
Côté rebondissement, il n’y en a pas car dès la première scène, on comprend qu’il suffit au Pingouin d’ouvrir la bouche pour qu’il soit muni du bouclier d’invincibilité du scénariste. Et cela touche même Batman qui ne fera absolument rien, et laissera les criminels à leur guerre, peu importe les dommages humains ou matériels. Un choix assez contestable venant d’un justicier qui s’est juré de ne jamais se laisser corrompre par quoique ce soit.
Le scénariste John Ridley n’arrive à aucun moment à nous faire ressentir de l’empathie ou de l’antipathie. Il n’y a aucune scène concrète qui se déroule dans le passé du protagoniste (et n’allez pas me dire que l’histoire de l’anniversaire en est une avec ses maigres lignes), ce qui prive l’histoire de profondeur et la rend, par conséquent, très superficielle.
One Bad Day : Le Pingouin est une histoire très médiocre, mais c’est surtout un très mauvais récit « One Bad Day » car il ne correspond en rien à l’objectif de base de cette anthologie: explorer le moment où le vilain a basculé. S’agit-il d’un coup manqué du scénariste ou d’un coup marketing trompeur? Ce titre aurait pu être un simple numéro annual qu’on n’aurait pas vu la différence. C’est très difficile de vous le conseiller, compte tenu du prix pour cette qualité de scénario. Un tome à réserver aux aficionados avides d’histoires sur le Pingouin.
- Scénario: John Ridley
- Dessins: Giuseppe Camuncoli
- Collection: DC Deluxe
- Contenu: Batman – One Bad Day : The Penguin
- Pagination: 72 pages
- Prix: 15€
- Date de sortie: 5 mai 2023
- Voir sur le site d’Urban Comics
Autrefois, le Pingouin avait un empire. Alors au sommet de la pègre de Gotham, il avait institué des règles strictes, s’était imposé des limites. Mais pour certains, les limites sont faites pour être franchies. C’est en tout cas ainsi que résonnait Umbrella Man, avant de prendre à son maître tout ce qu’il avait et de répandre le chaos dans la ville. Cobblepot est aujourd’hui un homme brisé, frayant à travers les rues poisseuses de Gotham, un revolver à la main. Muni d’une unique balle, il a bien l’intention de réagir, car l’heure de la vengeance a sonné.
![Shazam : La Rage des Dieux [DVD]](https://www.dcplanet.fr/wp-content/uploads/2023/06/shazam-la-rage-des-dieux-192x250.png)
