Après toutes ces années, Black Adam est enfin devant nous, dans la peau de The Rock himself. Projet d’une vie qui semble être devenu le nouvel espoir des fans après tant de tourments cette année, la presse ne s’est pourtant pas enflammée pour l’homme en noir. Notre expérience n’a pas été aussi décevante, mais nous ne sommes définitivement pas devant la meilleure production de Warner.
Black Adam, le jour du jugement
On va commencer par du positif, Black Adam a de quoi vous divertir. Le budget a bien été dépensé, les effets spéciaux sont bons et les scènes d’action en jettent, et de manière parfois inattendue. The Rock en impose, tout en laissant de la place aux charismatiques Hawkman et Dr Fate. C’est du coup bien dommage de ne pas compléter le tableau par une meilleure écriture.
À la manière de Jungle Cruise du même réalisateur, qui transpirait le Pirates des Caraïbes, beaucoup de scènes de ce film semblent déjà vues mille fois, sans faire un effort pour nous le cacher. Un titan indestructible qui découvre le monde et gagne en compassion grâce à la compagnie d’un enfant cool qui sait mieux jouer au héros badass que lui, Terminator 2 le faisait mieux que Black Adam, Last Action Hero aussi, bref rien de nouveau. L’introduction de la JSA pourrait être transposée dans un film X-Men qu’on ne le remarquerait même pas, sans parler de la redondance de la présentation de l’équipe à la « film de casse ».
Au-delà de ça, leurs répliques sont d’une certaine paresse. Atom Smasher (qui est censé être central dans une histoire avec la JSA et Black Adam) et Cyclone n’ont droit qu’à des dialogues de premier date gênant et de l’exposition sur d’où ils viennent et comment ils ont leurs pouvoirs. Pourtant, une fois dans l’action, ils ont du potentiel narratif et esthétique (les pouvoirs de Cyclone rendent vraiment bien par exemple). Même Dr Fate a beaucoup d’exposition dans ses lignes, Hawkman et lui auraient mérité plus de profondeur. Ce n’est pas un problème qu’a Black Adam heureusement, avec quelques scènes de son passé qui promettent quelques idées bienvenues.
Un potentiel qui n’explose pas
Oui, des idées, il y en a dans ce film, mais on a l’impression que les scénaristes n’ont pas voulu plonger dedans pour ne pas prendre de risques. On a un côté léger et drôle de la relation entre Black Adam et le gamin, mais on passe à quelque chose de bien plus sérieux lorsqu’on parle d’héroïsme, de tuer ou de ne pas tuer, du pouvoir divin d’Adam et de son immixtion dans la politique du Kahndaq, ainsi que son incarnation de la volonté vengeresse d’un peuple qui souffre. Des thèmes très forts, les mêmes que dans les comics, mais c’est au moment d’approfondir la réflexion que le film décide de changer de cap. L’évolution du personnage est finalement trop restreinte, bien qu’elle existe, et c’est déjà un début.
De même pour la JSA, on ne sait pas ce qui les motive à être des héros et on n’explore jamais le passé millénaire de Hawkman ou même de Dr Fate. Pour des personnages qui prennent tant de place, c’est dommage, car on ne se soucie jamais vraiment de leur sort. Pour quelqu’un qui n’a jamais vu les personnages auparavant, l’attachement doit être compliqué, en tout cas.
Avec un personnage comme Black Adam, le film aurait pu être plus profond et proposer des réflexions plus poussées. Avec la JSA, il aurait pu être plus touchant et montrer que l’univers DC a encore plein de choses à nous montrer au cinéma. Malheureusement, le film ne sait pas trop ce qu’il souhaite raconter et erre en espérant tomber sur un coup de génie, sans jamais le saisir quand il est juste devant lui. Car oui, il y a des bons moments divertissants avec de belles images, mais Black Adam ne prend pas le temps d’en faire un moment mémorable. Un film sympa à ranger avec les autres, avec une scène post-crédits qui fait par contre très, très plaisir.