DC Infinite Frontier : Justice Incarnée – Urban Comics – 19€
- Scénario: Joshua Williamson
- Dessin : Dennis Culver, collectif
Deuxième opus de la grande saga Infinite Frontier, Justice Incarnée nous propose d’explorer encore davantage le nouvel Omniverse créé par les événements de Death Metal, en plus de continuer à dérouler la grande menace de cette nouvelle ère.
Voyage en terres inconnues
Là où le premier opus Infinite Frontier s’éparpillait entre de nombreux protagonistes à travers l’Omniverse, ce second tome se veut plus resserré puisqu’il ne met en scène « que » la Justice Incarnée, une équipe relativement méconnue qui profitait déjà des projecteurs dans le premier tome. Pour la suivre, nul besoin d’avoir lu au préalable le Multiversity de Grant Morrison, dans lequel elle a vu le jour, chaque membre étant caractérisé simplement ici par Joshua Williamson.
La trame est simple : une fissure vers les Grandes Ténèbres a été ouverte à la fin du précédent tome et menace l’Omniverse tout entier. La Justice Incarnée se donne alors pour mission de la refermer avant que Darkseid ne puisse s’emparer de son pouvoir, mais se retrouve à la traquer à travers de nombreuses terres. On comprend rapidement qu’il s’agit alors plus d’un prétexte qu’autre chose pour Williamson qui souhaite s’amuser avec l’énorme boîte à jouets de DC, et pas les plus connus.
Ainsi, il faut être prêt à ne pas forcément comprendre toutes les références et accepter le dépaysement, ce qui n’est pas désagréable du tout en soi. De plus, même si Williamson utilise parfois des concepts relativement obscurs, il reste un auteur très accessible et prend le temps d’expliquer ce qui est nécessaire quand il le faut.
Toujours plus gros
Ce voyage à travers l’Omniverse ne se fait pas sans but puisque Williamson continue de dresser le portrait de la nouvelle grande menace du DCU : les Grandes Ténèbres. Vers la fin du récit, il nous propose alors de retracer l’histoire de cet univers depuis ses débuts et la façon dont ses différentes crises l’ont refaçonné. On assiste alors à nouveau à une grosse retcon de la cosmogonie DC pour mieux dresser les Grandes Ténèbres comme la menace ultime qui agissait dans l’ombre depuis le début.
S’il y a un aspect assez divertissant à cette réécriture qui réutilise pas mal de concepts différents, c’est tout de même un sentiment de fatigue qui domine : était-il vraiment nécessaire de s’adonner à une nouvelle grande crise quand Death Metal se proposait de boucler la boucle, tout du moins pour un moment ? La question est d’autant plus légitime quand ce que propose Williamson apparaît être assez premier degré et pas spécialement très stimulant.
Si vous achetez ce tome purement pour l’avancement de l’intrigue Infinite Frontier, vous serez probablement quelque peu déçu, celle-ci n’avançant que bien peu ici. En revanche, si vous êtes friand de voyages à travers le Multiverse, vous serez déjà bien plus comblé, bien que le tout soit tout de même assez inégal, que ce soit scénaristiquement ou visuellement.