Batman Detective Infinite Tome 2 – Urban Comics – 19 €
- Scénario : Mariko Tamaki
- Dessin : Dan Mora, David Lapham
Même l’été n’échappe pas à son lot de Batman. Aujourd’hui, il s’agira du second tome Batman Detective Infinite Tome 2, série qui narre les histoires des numéros de Detective Comics du #1043 à 1046, le numéro back-up des #1044-1046 et l’Annual 1. Un tome plus maigre que le premier en terme de contenu, mais on retiendra surtout qu’il tente de s’inscrire pendant les évènements de la série principale Batman Infinite, de quoi donner plus développement à certains personnages. Voyons voir de qui il s’agit.
Y A-T-IL UN MAIRE DANS LA VILLE?
Depuis l’élection du nouveau maire Nakano à la tête de la ville, l’une de ses premières mesures a été de ne plus tolérer la coopération entre les forces de police et les Bat-justiciers. Certes, le GCPD (Gotham Central Police Department) redevient plus autonome et neutre dans la gestion de ses affaires, mais lorsqu’il s’agit de super-vilains, c’est une autre affaire. Ainsi, pour éviter de perdre le contrôle de la situation, mais surtout la face devant ses citoyens, Nakano s’est rallié à Simon Saint, un industriel de l’armement, et de faire appel à sa milice pour lutter contre les menaces de haut niveau. Malheureusement, c’était sans rappeler que la corruption règne toujours à Gotham, que les monstres s’y cachent toujours, et que Batman est une nécessité indéniable, que les dirigeants de la ville le veuillent ou non.
Si vous suivez Batman depuis ces deux dernières années ami.e.s lectrices et lecteurs, vous avez déjà entendu parler du nouveau maire, Christopher Nakano. Reconnaissable par le cache-oeil qu’il porte à sa droite, il semblait être le changement de statut quo au sein du GCPD et de ses relations avec Batman. Malheureusement, ce personnage ne doit sûrement pas vous avoir marqué tant que cela car il n’a jamais été développé à sa juste mesure, les scénaristes se contentant de l’ignorer ou de le faire apparaitre dans quelques pages, histoire de rappeler qu’il existe toujours. C’était sans compter de la part de la scénariste Mariko Tamaki pour centrer son récit autour du maire, et d’enfin lui donner plus de psychologie.
PLUS DE CARACTERISATION, MOINS DE SCENARIO
Dans ce récit, Nakano tient le rôle de la victime en danger que Batman doit retrouver. Isolé et livré à lui-même, on a enfin la possibilité d’en savoir plus sur sa personnalité, ses pensées et ses motivations. Dans le fond, cela ne vous décrochera pas la lune, mais on s’aperçoit que le maire est quelqu’un qui veut faire bouger les choses pour le bien commun. Bien qu’incorruptible, sa vision de la justice trop étriquée et son manque d’expérience le rendent manipulable par les personnes mal-intentionnées qui l’entourent. Ces constats se remarquent dans la série Batman Detective Infinite mais aussi dans la série principale Batman Infinite. Quant à la forme, l’histoire est clairement une suite du premier tome. Oublier le côté thriller ou le body-horror du précédent tome, même si l’horreur reste un peu en apparence. On enchaine les péripéties, mais il n’y a plus rien d’intéressant à suivre, la faute à l’absence d’un vrai antagoniste (sauf si vous considérez un blob comme un personnage à part entière). Clairement, ce n’est pas le point positif du volume.
En ce qui concerne les dessins, on reste sur la même équipe de dessinateurs. Dan Mora livre un travail vraiment excellent graphiquement. Les personnages semblent assez dynamiques dans les phases d’action pour que notre imagination prenne le relais. Quant à l’Annual, c’est l’artiste David Lapham qui s’y colle et son style rétro se marie très bien avec le ton de cette histoire courte. Pas de déception donc de ce côté là. Si les prochains récits sont plus intéressants que celui de ce tome Batman Detective Infinite, on aurait droit à quelque chose de très sympathique dans l’ensemble.
En conclusion, ce deuxième tome est moins qualitatif que le précédent, en plus d’être moins quantitatif. L’histoire n’a rien d’original, et peut être considérée comme un prologue à l’histoire du premier tome en terme de narration. Quant à sa profondeur, on est sur du mieux car on a enfin une caractérisation plus poussée du maire Nakano et de sa vision nihiliste de la justice. Dommage qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour ce résultat. Espérons que la scénariste garde en mémoire ses intentions et développe tout cela dans le troisième volume.