Bienvenue pour les Highlights revenant sur les sorties VO de DC du 14 décembre. Cette semaine signe l’arrivée tant attendue de Batgirls, le titre autour de Cassandra Cain et Stephanie Brown, mais aussi quelques autres bat-titres, dont certains se mettent aux couleurs de Noël.
LES COUPS DE CŒUR
Batgirls #1
Scénario : Becky Cloonan, Will Conrad
Dessins : Jorge Corona
Aimer Batgirl c’est une chose. Généralement chacun a sa chouchou. Ici plus besoin de choisir car nous avons droit à une réunion entre Barbara, Cassandra et Stephanie, les différentes Batgirls. Suite aux derniers évènement et à la destruction de la tour de l’horloge, le trio doit se reconstruire tout en faisant profil bas. Cependant, cela n’est pas forcément dans les cordes des Batgirls surtout Cass et Stephanie.
Malgré quelques défauts, le numéro est de bonne augure. De belles planches et un trio qui a tout pour fonctionner, avec de l’action et des gros vilains à venir, il y a ici tout un fort potentiel pour un titre qui fonctionne. C’est très plaisant à lire et regarder, et il semblerait que les auteurs aient bien saisi les différents caractères des Batgirls. Je suis très curieuse de voir la suite.
– Harley
Robin & Batman #2
Scénario : Jeff Lemire
Dessins : Dustin Nguyen
Jeff Lemire est devenu maître dans l’art de faire ressortir l’humain de n’importe quel personnage. Ici les héros ne sont pas des héros. Ici Robin est juste un enfant. Un enfant qui a des problèmes à l’école. Un enfant qui tente de trouver sa place dans un monde qui, jusqu’à maintenant, tournait sans lui. Un enfant qui essaye tant bien que mal de se faire des amis. Et les Teen Titans sont des adolescents, avec leurs propres traits de personnalité.
Mais l’auteur est malin et ne se complait pas dans ce qu’il a l’habitude de faire. Au contraire, il exploite ici l’essence de son écriture pour apporter quelque chose de bien plus ambitieux. Chaque caractéristique donnée à chaque personnage va servir de catalyseur pour créer une brèche violente en milieu de numéro. Tout l’humain que Lemire a amené sert l’inhumanité de Batman. Il en fait un être calculateur, froid, prêt à tout pour mener à bien la mission qu’il s’est confié. La relation entre Robin et Batman, qui semblait s’améliorer dans le numéro précédent, devient encore plus noire. Et donc plus intéressante. Basculant enfin dans quelque chose d’inédit. J’ai rarement ressenti un tel malaise en lisant un comics. Un malaise voulu par l’auteur. Un malaise viscéral qui fait que le message est pertinent.
Je ne peux conclure cette critique sans souligner l’incroyable travail de Dustin Nguyen. Ses aquarelles sont magnifiques, ses couleurs sont choisies parfaitement, et ses traits soulignent le caractère de chaque personnage. Un travail fabuleux pour cette équipe créative qui est en train de signer l’un des meilleurs récits du Black Label.
– Justafrogg
Batman : The Imposter #3
Scénario : Mattson Tomlin
Dessins : Andrea Sorrentino
On aborde enfin le mystère du fameux imposteur dans ce dernier numéro, mais ce n’est vraiment pas ce côté qui intéresse l’auteur. Le message se trouve dans les limites morales de Batman, car s’il est bien fier de ne pas tuer les criminels, il semble nier le traitement psychologique de certains d’entre eux et le mal qu’ont fait ses mensonges auprès de Wong.
Le récit finit sur une bonne note, surprenante même, puisque le justicier violent disparaît pour laisser place à quelqu’un qui aidera ceux qui en ont besoin. Nous avons un Batman dont le symbole est mort, mais qui persiste à faire le bien. Pour en arriver jusque là, le numéro passe bien sûr par une fin d’enquête et un combat narré avec brio par Andrea Sorrentino, toujours innovant dans son style. Ce fut vraiment une histoire à couper le souffle et qui n’avait effectivement rien à voir avec ce qui se fait sur la chauve-souris, une promesse qu’on nous fait à chaque fois, mais qui n’est pas toujours tenue. En tout cas, Batman a encore ce potentiel unique qui inspire encore et toujours les créateurs.
– Sledgy7
LES VALEURS SURES
Wonder Girl #6
Scénario : Joelle Jones
Dessins : Leila Del Duca
Un nouveau numéro de Wonder Girl, et moins d’un mois après le précédent ! Comment est-ce possible ? Et bien en vérité pas de miracle, c’est simplement que les dessins ne sont plus assurés par Joelle Jones. Alors oui on y perd un des intérêts principaux des débuts de cette série, mais pas tant que ça en fait. Leila Del Duca adopte un style proche de celui de celle qu’elle remplace, on retrouve le même excellent travail de colorisation par Jordie Bellaire et ces mises en scènes innovantes et dynamiques qui apportent à la qualité graphique depuis le premier numéro. C’est moins bien que si Jones s’en occupait elle-même, mais ça reste solide et devrai permettre d’enfin retrouver un rythme de parution correct.
Et puis du côté de l’histoire ça maintient de bonnes qualités. Le tout baigne dans humour léger mais qui n’empêche pas des scènes plus sérieuses. On prend toujours un grand plaisir à suivre le personnage de Yara Flor et son caractère bien trempé. Les différentes trames mêlant tribus d’amazones, dramas olympiens et découverte personnelle de Yara se rejoignent et semblent toutes approcher doucement vers la conclusion de ce premier arc d’origin story. En tant qu’amoureux des Super Pets, le développement d’un lien entre Yara et Jerry le pégase me ravit et mérite une mention spéciale. Si ce n’est pas votre cas peut-être serez vous plus sensible à la présence des anciennes Wonder Girls Donna Troy et Cassie Sandsmark, ayant un véritable rôle et non de simples caméos.
– EtiennePatate
Batman : Urban Legends #10
Scénario : Collectif
Dessins : Collectif
Ce numéro finit dans les valeurs sures pour une seule histoire. La partie Azrael est intéressante graphiquement, mais n’enthousiasme pas par son scénario, de même pour celle des frères Tweedle. Le chapitre sur Tim Drake était important car il fait son coming out à sa figure paternelle Batman. Si le moment est évidemment précieux, tout ce qui se passe avant n’est pas mauvais, mais mal raconté que ce soit la personnalité de Nightwing ou le discours autour du bonheur.
La partie qui m’a le plus plu est celle qui aurait pu se retrouver dans le one-shot Noël. Tini Howard fait ses marques chez DC avec Christian Duce aux dessins, un artiste très solide. C’est pour la millième fois une reprise d’A Christmas Carol de Dickens avec Nightwing dans le rôle de Scrooge. Un choix étonnant, mais qui convient parfaitement au vu de sa situation actuelle. Le choix de faire les esprits de Noël avec les Batgirls est amusant et pertinent, et leur message touche vraiment le héros et le lecteur. Enfin, il y a un vrai sentiment de chaleur dans la Bat-Family qui se dégage et on appuie encore sur la disparition d’Alfred, ce qui est important et rajoute de l’émotion.
– Sledgy7
Teen Titans Academy #9
Scénario : Tim Sheridan
Dessins : Mike Norton
Alors que Gorilla Grodd est éliminé et que l’ancienne équipe des Titans est quasiment reformée, une nouvelle menace vient peser sur l’école de super-héros. En effet, un nouveau vilain vient semer le trouble dans la tête des jeunes élèves de l’académie.
Dans un premier temps, l’arrivée express de ce personnage et le revirement soudain des étudiants m’a vraiment dérangé. Bien qu’il y ait plusieurs raisons à ce basculement, ce changement brutal d’opinion est bien trop précipité et contraste avec le développement de chaque nouveau héros depuis le début du run. Ici la caractérisation est grossière et bien trop exagérée. Mais comme à son habitude, Sheridan utilise ses personnages pour parler de la jeunesse actuelle et soulève le problème important de la désinformation et de la malléabilité des jeunes esprits. Les élèves sont séduits par un leader qui n’énonce que des demi-vérités ou des mensonges, le seul à même de leur fournir des réponses sur les événements récents par lesquels ils sont dépassés.
Malheureusement, l’auteur veut faire les choses trop vite et passe donc à côté de ce qu’il a construit avec ses personnages. Alinta n’a aucune raison de tourner le dos aux Titans et à ses camarades après qu’ils l’aient sauvé de Waller. De plus, les dessins ont perdu en qualité depuis le départ de Rafa Sandoval. Mais Teen Titans Academy reste une lecture agréable, qui ne semble cependant pas intéresser grand monde.
– Justafrogg
Batman : The Adventures Continue : Season Two #7
Scénario : Alan Burnett, Paul Dini
Dessins : Rick Burchett
Fin de cette nouvelle mini-série dans l’univers de Batman : TAS, et le plaisir est toujours là. Ce n’est pas aussi prenant qu’à l’époque, mais les scénaristes ont tenté d’approcher leur histoire d’une manière différente. On est moins dans l’introduction de personnages existants pour vendre des figurines, mais dans un récit politique, autour de l’élection du maire de Gotham, de la corruption et des rôles de Batman et Bruce Wayne dans cette situation. Beaucoup de redites avec des récits récents, mais ça tient la route, c’était sympa, sans être extraordinaire.
– Sledgy7
LES DÉCEPTIONS
Tis the Season to be Freezin’ #1
Scénario : Collectif
Dessins : Collectif
Bon, je veux pas faire mon Grinch, mais les histoires de Noël pleines de bons sentiments, c’est pas la folie. Plein de parties de cette anthologie sont très oubliables, que ce soit dans le scénario ou les dessins. Même les Super Pets ne m’ont pas passionné et le récit Bizarro est juste pénible à lire, sa façon de parler devient vraiment lourde à la fin.
Le chapitre autour de Firestorm et Killer Frost s’en sort plutôt bien à la limite, avec cette acceptation de son prochain malgré l’adversité qui a pu les séparer. Mais la meilleure partie est la première, écrite par Alan Burnett et Paul Dini. C’est donc un retour à l’univers Batman : TAS avec Robin et Mr.Freeze, le vilain que les scénaristes ont magnifié dans la série animée. Ils remettent en avant la mélancolie qui le caractérise et qui manque dans les comics mainstream. Le récit est très court mais reste touchant, et les dessins de Jordan Gibson sont fantastiques, reprenant le trait de Bruce Timm tout en apportant sa patte, jouant encore plus sur les ombres. Un travail fabuleux, meilleur que celui de l’habituel Rick Burchett à vrai dire.
– Sledgy7