Bienvenue pour les Highlights revenant sur les sorties VO de DC du 9 novembre. Plus que Batman, c’est les Robins qui sont à l’honneur cette semaine avec notamment le début de Robin & Batman de Jeff Lemire et Dustin Nguyen.
LES COUPS DE CŒUR
Robin & Batman #1
Scénario : Jeff Lemire
Dessins : Dustin Nguyen
La caractérisation du duo Batman et Robin n’est pas nouvelle. Et c’est au tour de Jeff Lemire de nous proposer sa version. Pour cela il nous place dans la peau de Richard Grayson, tout premier porteur du costume jaune, rouge et vert. Le choix de cette itération n’est absolument pas anodin.
Dans un premier temps, cela permet de montrer les prémices de Bruce Wayne en tant qu’éducateur, inexpérimenté. Ainsi, le personnage doit apprendre autant que son jeune protégé. Les relations humaines sont alors compliquées. Les personnages ne se comprennent pas. Lemire a toujours eu un talent énorme pour faire transparaître les émotions dans les dialogues et les situations. Le lecteur est ainsi mis face à deux (même trois) opinions divergentes, sans pour autant qu’un camp ait plus raison que l’autre. On sait déjà que la réconciliation se fera par la concession de chacune des parties, par le dialogue comme par les actes.
Dans un second temps, le choix de Dick Grayson profite directement à l’intrigue. Cette dernière se place très peu de temps après la mort des parents du jeune enfant, lorsque son deuil n’est pas encore initié. Un long chemin s’offre donc au personnage pour trouver son équilibre. Dans cette optique, un autre personnage entre en jeu : Killer Croc. Comme on s’y attend avec l’auteur, le personnage n’est pas qu’une créature de muscles et d’écailles. La nouvelle back-story introduite semble nous guider vers une piste intéressante : celle du pardon. Reste à voir comment ces trois destins interagiront dans les prochains numéros.
Je ne l’ai pas encore évoqué mais Dustin Nguyen fait évidemment des merveilles. Complice de Lemire depuis Descender, ses aquarelles lui donnent un style particulier qu’il est bon de retrouver. L’ambiance de Gotham, noire et floue, contraste avec l’apparence et l’univers de Robin, tout en couleur. Le découpage des scènes (en particulier les deux scènes en voitures) est très bien pensé.
Tout est réuni pour nous livrer un comics intelligent, avec des personnages touchants et attachants, et un scénario bien construit. Attendons la suite pour confirmer cela.
– Justafrogg
Action Comics #1036
Scénario : Phillip Kennedy Johnson, Sean Lewis
Dessins : Daniel Sampere, Sami Basri
Après des mois de prologue, l’arc Warworld Saga débute enfin, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il démarre fort ! Phillip Kennedy Johnson ne ménage pas Superman, témoin d’une horreur sans limite qui n’est pas sans rappeler Game of Thrones, rappelant par la même occasion que l’auteur vient de la fantasy. Un genre qui imprègne cet arc et plus particulièrement Warworld, comme nous avions déjà pu l’apercevoir précédemment, mais qui se révèle désormais entièrement dans toute sa grandeur et sa terreur.
Bien que ce ne soit que le début, on sent déjà que l’on ne nous avait pas menti : cet arc a tout pour marquer en profondeur l’histoire de l’homme d’acier. Le constat est tout aussi positif au niveau visuel tant Daniel Sampere est parfait pour ce récit : son trait est dur, son Superman aussi impérial que vulnérable. La colorisation d’Adriand Lucas fonctionne elle aussi très bien : Warworld est infernale à souhait, mais le récit se montre très coloré en même temps, notamment grâce à la présence de The Authority.
– Mocassin
LES VALEURS SURES
Batman : The Imposter #2
Scénario : Mattson Tomlin
Dessins : Andrea Sorrentino
Comment ne pas finir dans les valeurs sures quand on a une équipe artistique comme Sorrentino et Jordie Bellaire ? C’est encore une fois très beau et recherché, la mise en page et les couleurs donnent des effets dramatiques incroyables.
C’est dommage que le scénario interpelle par des choix qui passent moins bien que dans le premier numéro. Tomlin prend des risques et se réapproprie le personnage, mais il y a des choses qui ne passent pas bizarrement. La relation inexistante entre Bruce et Alfred en est une, la romance avec l’enquêtrice n’était pas obligatoire non plus. On ne voit pas assez l’imposteur non plus, rien n’avance de ce côté là. En fait, c’est à se demander s’il y en a bien un ou si ce Bruce souffre d’une sorte de dédoublement de la personnalité, d’où l’importance de ses sessions avec Leslie Thompkins, toujours au cœur du récit.
– Sledgy7
Robins #2
Scénario : Tim Seeley
Dessins : Baldemar Rivas
Rien de bien fou dans cette série, mais on appréciera la dynamique entre tous les sidekicks de Batman. Leur personnalité est respectée, on a des références bien obscures pour ceux qui aiment ça, et un petit mystère autour de leurs premières enquêtes qui piquent tout de même notre curiosité. Les dessins étant eux aussi plutôt classiques, cette lecture sera sympatoche pour les fans des Robins quand ils sont tous ensemble, mais n’est pour l’instant pas grand chose de plus.
– Sledgy7
Future State : Gotham #7
Scénario : Joshua Williamson, Dennis Culver
Dessins : Giannis Milonogiannis
Williamson est en forme cette année. À l’instar de Robin, ce récit principalement autour de Red Hood est très divertissant, sans chercher à se casser la tête. Ce n’est pas débile pour autant, quoique la fin de ce premier arc est un peu rushé.
Le titre bénéficie aussi du fait qu’il est le seul à continuer la trame Future State qui était finalement plus inspirée que ce qu’a fait James Tynion IV avec le Magistrat sur Batman. Bien sûr, l’inspiration manga des dessins en noir et blanc est toujours là et fonctionne toujours aussi bien, même si j’aimais la Gotham futuriste pleine de néons de Dan Mora par exemple, qu’on a pu retrouver dans Detective Comics.
– Sledgy7
LES DÉCEPTIONS
Justice League : Last Ride #7
Scénario : Chip Zdarsky
Dessins : Miguel Mendonça
La mini-série est maintenant terminée, le début était prometteur, mais ça fait quelques numéros qui me laissent beaucoup plus perplexes. Le fun est là, les dessins sont agréables, mais les choix de scénario et le manque de payoff nuisent gravement à ce titre.
Les twists sont tirés par les cheveux et bancals, et ça se sent quand l’explication commence par « somehow ». Il y avait pourtant de bonnes idées dans cette dynamique entre Superman et Batman, mais il faut avouer que c’est plutôt bâclé venant d’un scénariste aussi doué que Zdarsky.
– Sledgy7
Titans United #3
Scénario : Cavan Scott
Dessins : Jose Luis
Si vous vous posiez la question, ce n’est toujours pas bien, au contraire. L’impression de s’appuyer sur la série Titans n’aide évidemment pas, nous offrant des moments qui seraient passés inaperçus il y a 30 ans peut-être comme les romances à deux balles, les remarques de beauf de Red Hood, dont le scénariste a l’air d’être fier en plus vu qu’il est omniprésent. C’est pas joli en plus, il n’y a vraiment rien à retirer de cette lecture aseptisée, Comicsgate/20.
– Sledgy7