Review VF – DCeased 2

Il y a près de deux ans de cela, Tom Taylor s’essayait à son nouveau Elseworld, celui du « virus zombie ». Certes, un genre maintes fois exploré, mais qui sous la plume de l’auteur des séries Injustice et Injustice 2 pouvait donner quelque chose de très divertissant s’il en conservait les même codes. C’est ainsi que naquit DCeased, une série au speech simple, efficace et très fun à suivre. Le premier tome ayant été bien reçu par le public, c’est donc sans attendre que les suites/spin-offs suivirent jusqu’à la publication du deuxième volume qui reprend la trame principale… cinq ans après l’exil des derniers super-héros terriens.

LA NEO-JUSTICE LEAGUE DEBARQUE

DCeased 2 nous plonge dès le début dans une ellipse narrative avec un bond de cinq ans dans l’avenir. Après avoir quitté la Terre avec l’aide du Corps des Green Lantern, la majorité des habitants de la planète, héros comme civils, ont pu s’installer dans un nouveau monde. Une nouvelle société s’est mise en place, et même si cela n’est pas du tout le propos de l’oeuvre, Taylor consacre néanmoins quelques cases à mettre en place un peu de contexte. On y apprend que c’est Lois Lane qui est en charge de la population, que les aliens des planètes voisines sont réticents à voir débarquer tous ces terriens, ou que la Justice League comprend un nouveau Batman, un nouveau Superman et une nouvelle Wonder Woman.

Bien entendu, comme dans les précédents volumes, le casting est toujours aussi riche. On retrouve des personnages familiers telle que ceux de la Ligue ou des New Gods, mais une grande part d’importance est accordé à la Justice League Dark, et plus particulièrement Constantine. Ce dernier est sans conteste le personnage principal de ce tome. Il est celui qui planifie, qui prend les décisions du groupe et qui interagit avec quasiment tous les personnages. Avec son caractère, doux mélange de cynisme et de pragmatisme, il vole littéralement la vedette à Batman ou Superman pour nous offrir un final prévisible à la hauteur du personnage.

QUAND IL N’Y A PLUS DE MONDE EN ENFER, LE DIABLE DEBARQUE SUR TERRE

En ce qui concerne la narration, on est clairement dans un comics de pur divertissement. Dès le début, on est plongé dans le bain avec non pas un, mais deux comptes à rebours encore plus apocalyptiques que celui causé par le virus techno-organique zombie (oui c’est possible). Soyez averti, il y a peu de pages accordées à la réflexion ou théorisation du lecteur sur la suite des évènements. D’ailleurs, l’auteur nous le fait bien comprendre avec deux-trois ellipses temporelles bien placées afin de mâcher certaines scènes de dialogues. Quant à l’action, elle est au rendez-vous. Les séquences d’affrontement sont impactantes, et offrent des mises en scène peu communes comme par exemple le combat face à Plastic Man.

La contrepartie de cette histoire qui narre le périple de beaucoup de personnages, c’est la caractérisation. Il faut être un minimum familiers avec les héros DC, du moins connaitre et reconnaitre certains liens (amour, amitié, famille, monde) déjà établis entre eux. D’un autre côté, comme pour Injustice et Injustice 2, Taylor profitera de cette occasion donné à son DCeased pour en passer un bon nombre à la moulinette, ce qui rend ce tome digne de ses prédécesseurs, mais aussi range parfaitement la série aux côtés des autres œuvres du scénariste.

DCeased 2 n’est pas qu’une suite correcte, mais est surtout cohérente avec les tomes précédents. Tom Taylor démontre une fois de plus la maitrise de son sujet dans un registre où la continuité n’est pas une priorité. En se libérant des statuts quo de nombreux personnages, l’auteur peut se permettre d’en faire ce qu’il veut. Ce qui donne tout simplement à DCeased l’empreinte d’un cachet de blockbuster. Vous voilà prévenus.