Après un très long run de 4 ans sur Flash, Joshua Williamson tire sa révérence dans ce onzième tome des aventures du bolide écarlate de l’ère Rebirth. Et le scénariste a vu les choses en grand, en très grand même. Ce volume se présente comme le final d’un feu d’artifice, c’est-à-dire plein de couleurs, plein de personnages et plein d’action. De quoi bien vous donner le tournis.
LA LÉGION DE ZOOM
Dans le tome précédent, Professeur Zoom est (re)revenu d’entre les morts et après avoir collaboré avec Flash et Godspeed pour assurer leur survie face à Paradoxe, il en a profité pour s’enfuir à la première occasion. Toujours rempli de ressentiment à l’égard de Barry, il souhaite marquer définitivement le coup en recrutant à travers le temps des anciennes versions de ses plus grands ennemis, tels que Grodd ou les Lascars. Il forme ainsi sa propre Nega-Flash family ou Légion de Zoom qui s’attaquent à des lieux chers à Barry/Flash. Mais quelle est la finalité de tout cela? Et bien la raison même de l’existence du Nega-Flash, que Joshua Williamson applique littéralement dans ce tome. Eobard veut tant devenir un meilleur bolide qu’il est prêt à user de toutes ses capacités pour y arriver.
Et à partir de là, on en a fini avec l’enrobage narratif. La suite de l’histoire n’est pas assez exploitée car il n’y a pas de développement de la relation entre les personnages. De plus, les motivations des antagonistes sont simplifiées au possible et tiennent à peine dans une bulle de dialogue. Enfin, le climax proposait certes une belle affiche d’invités, avec de superbes planches de Howard Porter d’ailleurs, mais elle ne parlera qu’aux plus connaisseurs de l’univers Flash pour en apprécier la scène.
MANQUE D’INSPIRATION OU DE MOYEN
Pour le dernier arc d’un run aussi long, il manque d’impact et de faits marquants pour le futur du personnage. Pourtant, Joshua Williamson a déclaré qu’il avait, depuis son arrivée sur le titre, deux idées bien en tête : la tempête de Force Véloce (ce qu’il a développé dans son premier arc) et un gros événement autour de Barry Allen tout en étant capable de s’intégrer dans le DC Universe. Et cela veut dire, ne pas altérer le bon déroulement de Death Metal car c’est Scott Snyder qui a le doigt au-dessus du bouton « reset » de nombreux personnages, Flash compris. Dans ce contexte, il est difficile de juger de la qualité du titre Flash sous la plume de Williamson.
En revanche, même s’il était interdit de toucher à Flash ou Wally par exemple, ce n’était pas le cas des autres protagonistes, tous aussi mineures dans leur implication. Si le titre doit subir un reboot, alors pourquoi Joshua Williamson n’a t-il pas laissé libre court à son imagination ? Il y avait matière avec Godspeed, ce Red Hood version speedster, la découverte des autres Forces, ou le mal-être de Wally West dans un monde qui ne le reconnait pas. Au lieu de cela, ces intrigues sont remplies de numéros fillers, voire d’arcs entiers, sur des ennemis éphémères ou redondants (les Lascars notamment). Et ne parlons pas de la relation amoureuse avec Iris West qui n’a jamais dépassé le stade d’une simple colocation d’appartement. L’auteur s’est attaqué à tous les fronts possibles sans jamais parvenir à les maîtriser.
Un tome qui ne conclut pas grand chose au final, comme une fin d’épisode. C’est très bien de faire revenir plein de personnages face à la Némésis de Flash, le temps de quelques pages. Cependant, on a plus l’impression que l’esthétisme a été privilégié au détriment de la qualité scénaristique. Tout ce que vous avez aimé et détesté dans ce run se retrouvera dans ce tome.