The Suicide Squad, cette relance de la franchise par James Gunn est enfin disponible chez nous, premier film DC à sortir au cinéma depuis Birds of Prey. C’est l’occasion de retrouver Harley Quinn mais aussi tout un tas de personnages de quatrième zone auxquels on ferait effectivement mieux de ne pas s’attacher.
Cette critique ne spoile pas l’intrigue, mais je crains qu’il y ait quelques indices sur qui vit et qui meurt sans que je m’en rende compte, à vous de juger, sinon vous lisez que la conclusion comme d’habitude.
L’attraction de l’année
Le réalisateur des Gardiens de la Galaxie clamait haut et fort avoir pu réaliser le film qu’il voulait dès le départ, sans concession sur la violence, les morts, mais aussi l’humour. Autant le dire tout de suite, James Gunn délivre ses promesses. Le film démarre très vite et vous donne tout de suite le ton : loin du premier film très convenu, on se tape des plans stylés, pas mal de punchlines et on part pour un enchaînement de violence graphique. Des morts, il y en a, et Gunn sait encore mettre en scène des exécutions originales. Le film reprend régulièrement son souffle une fois qu’on est calmé par le gore des bagarres (oui, la bagore), profitant pour développer l’histoire et les sentiments des rescapés.
Bloodsport est l’un des principaux personnages à ce niveau, reprenant le schéma de Deadshot avec la sécurité de sa fille à la clé de la réussite de sa mission. Un autre personnage, qui n’est étonnamment pas une raclure (ils sont globalement très sympa pour des vilains), fait écho à cela et une petite alchimie se fait. John Cena délivre une super performance dans son rôle de blaireau reaganien, on a hâte de voir la série HBO du coup. Certains sont surtout des comic reliefs avec un léger développement pour les plus chanceux. Harley Quinn a ses grands moments (son combat solo est dingue sans ressembler à celui de Birds of Prey) et son écriture est à mille lieux du premier film, elle est plus charismatique, plus confiante, apporte une certaine énergie et on a même droit à un discours qui sonne très juste avec elle. Cependant, elle est surtout dans son coin et sert à faire avancer la mission.
Ah et la mission, le dictateur et les rebelles tout ça, bah c’est vraiment un bruit de fond. Ouais, concentrez-vous surtout sur les personnages, qui arrivent à parler de morale dans un film sur des super-vilains qui foudroient des militaires à la pelle, incroyable.
Une identité donnée à la Suicide Squad
The Suicide Squad ne se suffit pas d’être probablement le film le plus gore et le plus drôle de DC, il est l’un des plus prenants grâce à ses personnages et l’un des plus originaux dans la mise en scène. Vous vous souvenez de quand vous avez reconnu la patte James Gunn ? Le moment clé qui vous fera identifier le réalisateur pour les années à venir. Pour moi, c’était la fameuse scène émotion avec le visage apparaissant dans l’eau des chiottes dans Super. On retrouve l’idée de plan iconique filmé à travers un reflet. Plus généralement, il retrouve ce goût pour l’iconisation de protagonistes qui ne le mériteraient pas forcément au départ, en rajoutant des mouvements très dynamiques, des zooms rapides à l’ancienne. Il y a de l’idée, de la recherche à de nombreuses scènes, notamment dans la couleur. Bref, c’est le bon vieux James Gunn qui se présente à nous ici.
Que ce soit le rouge de la robe et des lèvres de Harley, les pastilles de Polka-Dot Man ou diverses autres choses de couleur, leur saturation les fait beaucoup ressortir et contraste avec un environnement terne et basique de guérilla. C’est moins pratique quand il s’agit de CGI, qui sonne moins réelle par conséquent. Le niveau des effets spéciaux reste très honnête ou ne gâchera en tout cas aucune scène, le principal étant la réussite des personnages en full-CGI comme King Shark.
Une autre facette de Gunn, surtout développée pour les Gardiens de la Galaxie, est la bande-son très pop des années 70/80. On y a droit ici aussi, avec des morceaux modérément connus (ça dépendra de la culture de chacun j’imagine, mais on les reconnaît sans que ce soit des grands classiques) qui ont souvent la bonne place dans le film, et quand on démarre avec du Johnny Cash, on tape forcément juste. La composition de John Murphy est déjà plus discrète, mais vu l’amour que j’ai pour son travail, ça mériterait une écoute en dehors du film.
Violence sans retenue et humour puéril, le combo marche parfaitement dans cet actioner un peu fou qui fait mieux son travail que la plupart des films de super-héros génériques. Car derrière cette équipe de têtes brûlées se cache des personnages attachants (malgré l’avertissement des promos) et efficaces dans une œuvre qui propose des plans iconiques et travaillés. Alors évidemment, votre vision du monde restera intacte après le visionnage, mais si on pardonne une fin qui, comme toutes les fins, se perd un peu dans le chaos, The Suicide Squad est une attraction qui s’apprécie de bout en bout.
Les + :
- Un film plein de vie jonché de cadavres
- L’action stylisée
- L’humour qui colle au ton de la Suicide Squad
- Le charisme de certains personnages, le ridicule des autres
Les – :
- La fin plus classique
- Pas sûr que le second visionnage soit aussi haletant
« sinon vous lisez que la conclusion comme d’habitude. »
Sacrebleu, sledgy, un peu de foi en nous, que diable! :P
Toujours une bonne nouvelle de voir un film DC réussir, j’ai hâte de le voir la semaine prochaine!