Bienvenue pour ces nouvelles Highlights des sorties VO du 8 juin. C’est enfin la conclusion de Far Sector, mais aussi l’arrivée du one-shot DC Pride pour le mois des fiertés de la communauté LGBTQIA+. Il y a aussi beaucoup (beaucoup) de Batman cette semaine, on ne reviendra d’ailleurs pas sur Urban Legends et The Detective ce mois-ci, qui restent très moyens.
LES COUPS DE CŒUR
DC Pride #1
Scénario : Collectif
Dessins : Collectif
Comme son nom et son sous-titre l’indiquent, DC Pride est un numéro anthologique célébrant les personnages LGBTQIA+ de l’univers DC. Et qui dit anthologie dit forcément récits très hétérogènes. Les équipes créatives se succèdent en nous livrant parfois des histoires très touchantes comme celle sur Alan Scott et son fils, des pages magnifiques comme celles sur Batwoman et d’autres récits bien moins marquants. Je vous laisserai juger par vous-même de la qualité des équipes créatives car ce n’est pas l’intérêt principal de ce numéro. Ce qui compte c’est le message. Et en cela le numéro tient ses promesses.
Chaque récit n’est pas là pour défendre telle ou telle minorité, ni pour délivrer un message (important certes mais) lambda de tolérance sans goût ni saveur. Non. Il prend le parti de nous conter des histoires. Des histoires brèves, légères (en majorité) de chacun de ces personnages. On nous parle d’amour, on nous parle de combat, on nous parle de comment être à sa place dans le monde qui nous entoure. En bref, on traite ces personnages comme n’importe quel autre personnage de l’univers DC. Et ça fait du bien de voir que, comme le témoigne le récit d’Alan Scott, les choses changent. Ce numéro n’est pas là pour faire accepter aux derniers rageux que la différence n’est pas une chose mauvaise, non. Il est là pour célébrer ensemble le fait que chacun peut, de plus en plus librement, vivre comme il l’entend.
Évidemment ça reste compliqué pour beaucoup, voire impossible pour certains. Mais c’est en partageant, en écrivant et en dessinant que l’on continue à faire vivre cette idée. Donc peu importe la qualité des histoires, le fait de consacrer un numéro entier au bonheur et au droit d’être soi-même mérite largement d’être en coup de cœur !
– Justafrogg
Wonder Woman #773
Scénario : Becky Cloonan, Michael Conrad, Jordie Bellaire
Dessins : Travis Moore, Paulina Ganucheau
Le premier arc du nouveau tandem à la tête de Wonder Woman se termine ici et prouve bel et bien nos intuitions : l’héroïne repart sur d’excellentes bases, s’élevant au rang des meilleures séries Infinite Frontier. Sur le fond, les scénaristes prennent d’une main de maître le féminisme de Diana pour développer leur propos sur les rapports hommes/femmes d’une excellente manière, montrant notamment au passage également combien le patriarcat peut heurter les hommes dans leur image d’eux-mêmes.
Tout est fait avec finesse, et il est bon de voir combien les nouveaux scénaristes ont profondément compris leur personnage, en faisant d’elle une médiatrice portée aussi bien par son intelligence que par sa force. Cette rencontre de la bienveillance et de la justice se révèle merveilleusement ici. Avec son dessin toujours somptueux, son humour et sa légèreté comme son fond sérieux, cet épisode final au premier arc coche toutes les cases nécessaires pour faire de ce numéro une sérieuse réussite.
– myplasticbus
Far Sector #12
Scénario : N. K. Jemisin
Dessins : Jamal Campbell
C’est la fin de Far Sector, comics qu’on vous recommande donc une dernière fois, si toutes les autres fois et la nomination aux Eisner Awards ne vous avaient pas déjà convaincus. C’est beau, prenant, ça parle de plein de thèmes et surtout des libertés individuelles face à un gouvernement, dans un environnement SF comme on les aime. Vous ne regretterez pas un seul instant cette lecture !
– Sledgy7
LES VALEURS SURES
Detective Comics #1037
Scénario : Mariko Tamaki, John Ridley
Dessins : Viktor Bogdanovic, Karl Mostert, Dustin Nguyen
Mariko Tamaki continue d’apporter sa propre patte sur l’univers Batman, et c’est toujours plutôt réussi. On continue d’apprécier son approche street-level, et son style très éclectique, qui parvient à mélanger plusieurs genres en un seul numéro, avec un rythme efficace et prenant. Sur le fond, c’est toujours aussi bon. Par contre, on regrettera profondément le départ de Dan Mora au profit de Viktor Bogdanovic. Honnêtement, il n’offre pas un mauvais travail, assez réminiscent d’un Capullo en termes artistiques. L’une des grandes qualités de cette reprise de la série a toujours été le dessin de Mora, beaucoup plus créatif dans ses constructions que celui de Bogdanovic.
C’est vraiment dommage, surtout en plein milieu d’arc, mais sans doute que Mora n’a pas réussi à tenir le rythme pour l’arc complet… Un autre choix aurait pu être fait pour ce numéro, avec un dessinateur au style plus proche de celui de Mora (et accessoirement, un dessinateur qui évite de se moquer des victimes d’abus sexuels serait aussi un plus, mais je ne vais pas jouer au moraliste de service). Le numéro est aussi suivi par deux back-ups intéressants, par Tamaki elle-même et John Ridley, qui permettent d’approfondir l’univers de Gotham. Malgré ses petits défauts, Detective Comics reste une véritable valeur sûre dans l’univers Batman actuel.
– myplasticbus
Justice League – Last Ride #2
Scénario : Chip Zdarsky
Dessins : Miguel Mendonça
Si la trame avance très peu, ce numéro se concentre plutôt sur les nouvelles dynamiques entre les personnages, tout en éclaircissant le mystère autour du passé. On a droit à un début de flashback et quelques conversations nous teasent la suite et mettent en avant le ressentiment de certains héros. J’ai bien envie d’en apprendre plus et de voir ce qui va se passer avec Lobo sur Apokolyps, d’autant plus que c’est un récit agréable visuellement. Une histoire aussi classique qu’efficace en somme.
– Sledgy7
The Joker #4
Scénario : James Tynion IV
Dessins : Guillem March, Mirka Andolfo
Alors qu’elle a jusque-là toujours brillé par une réussite franchement surprenante, ce nouvel épisode de la série Joker (ou Gordon) qui conclut déjà le premier arc déçoit un petit peu. N’allez pas dire ce que je n’ai pas dit : on reste dans une très bonne série, avec un bon travail d’introspection sur ses personnages, une partie artistique réussie, et des couleurs somptueuses. Tynion continue d’approfondir le mystère autour de la figure de Cressida, qui prendra sans doute davantage de place dans les épisodes suivants, et intrigue beaucoup. Il nous offre même un peu plus de Batgirls, donc c’est fantastique.
Sincèrement, la plupart des choses qui font le succès de la série sont au rendez-vous. Mais on peut lui reprocher deux choses. Premièrement, une fin d’arc quelque peu précipitée, où subitement, tout s’achève de manière rapide et pas nécessairement subtile. On aurait aimé que Tynion IV fasse un peu monter la tension d’une manière plus fine, en approfondissant encore des enjeux. Deuxièmement, on regrettera aussi le long monologue du Joker, qui n’apporte vraiment pas grand chose de nouveau à l’histoire ou au personnage. C’est un étalage de banalité comme Tynion sait en faire quand il a un peu la flemme. C’est dommage.
– myplasticbus
Future State : Gotham #2
Scénario : Joshua Williamson, Dennis Culver
Dessins : Giannis Milonogiannis
Toujours dans un style (avec même un design de Red Hood qui fait un peu Saint-Seiya du pauvre), Jason Todd mène sa vie de mercenaire auprès du Magistrat. Dans ce numéro, les scénaristes mettent en avant le fait que l’anti-héros se trouve comme d’habitude au milieu des différents camps. C’est du coup un bon moyen de voir tous les personnages à la suite, mais on avance finalement assez peu dans la trame. L’ambiance est toujours sympa, mais on sent quand même un coup de mou par rapport au premier numéro.
– Sledgy7
LES DÉCEPTIONS
The Joker Presents : A Puzzlebox #1
Scénario : Matthew Rosenberg
Dessins : Jesus Merino
Difficile de juger ce récit pour l’instant tant il repose sur sa globalité. Là, le lecteur est un peu perdu par l’histoire farfelue du Joker, la narration est paresseuse, mais si on aime jouer aux détectives, il dégage une certaine curiosité de ce premier numéro. Rien de fou de la part de Jesus Merino aux dessins non plus, même si j’apprécie son Joker à l’ancienne. On attend de voir la suite, mais ce numéro ne fera pas des émois.
– Sledgy7