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« J’ai fait une promesse sur la tombe de mes parents. Je n’arrêterai pas tant que Gotham ne sera pas purgée du mal qui les a emportés. Il n’y aura pas de compromis. Et pourtant.. »
- Scénario : Jeph Loeb– Dessin : Tim Sale
- DC ESSENTIELS – Batman Un Long Halloween – 4 Janvier 2013 – 416 pages – 35€
Vous avez lu Batman Year One, son atmosphère « grim and gritty » vous a plu ? Vous vous demandez comment Gotham a pu passer de ville dominée par la pègre « classique » à une ville hantée par des vilains bien plus cinglés et originaux que de simples mafieux ? Pour en avoir une idée, lisez Un long Halloween.
Admettons-le, Jeph Loeb est un scénariste dont le travail est incroyablement irrégulier, mais ses passages sur Batman se sont tous révélés être de bons story arcs, qu’il s’agisse de Silence, Amère victoire ou Un Long Halloween, qui est probablement le meilleur travail de ce célèbre auteur, qui par ailleurs, a commis des crimes contre le bon goût chez Marvel…
L’histoire met en scène une série de meurtres s’étendant sur une année entières, tous commis un jour de fête, et perpétrés par un tueur que l’on surnomme rapidement « Holiday« . Ce dernier s’en prend aux gros poissons du crime organisé à Gotham et l’on suit les familles Falcone et Maroni, qui dirigent la ville dans l’ombre être menacées à la fois par ce mystérieux criminel mais aussi par un triumvirat particulièrement actif qui cherche à délivrer Gotham du crime organisé : Batman, James Gordon et Harvey Dent, nouveau procureur de la ville. Bruce devra faire face à de multiples menaces durant cet album : chaque chapitre, correspondant à un numéro de la mini-série, confrontant notre héros à de nouveaux ennemis, tirés de la pègre et de la galerie habituelle des « vilains » issus de la mythologie classique de Batman, ainsi la saint Patrick sera marquée par l’arrivée de Poison Ivy et l’épisode consacré à la nouvelle année mettra en scène le Joker. Ces jours de fêtes influenceront aussi le choix des victimes d’Holiday, mais je ne vous en dis pas plus, par peur de vous spoiler l’excellent scénario de Loeb.
Loeb réussit à nous donner une suite tout a fait dans l’esprit du Year One de Frank Miller, tout en apportant sa propre lecture du personnage de Batman, qu’il voit comme un homme marqué par une profonde dualité : Bruce Wayne et le justicier semblent être deux personnages extrêmement différents, et la caractérisation de ces deux facettes du personnage est brillamment réussie, on sent un Wayne tiraillé entre son désir de Justice à travers la figure de l’homme chauve-souris et son envie de vivre une vie « tranquille » aux côtés de Selina. Le héros est ici humanisé et possède quelques failles, tout world’s greatest detective qu’il soit. Le personnage de Catwoman est probablement la seconde grande réussite de cet arc narratif : la femme-chat est ici dépeinte dans toute son ambiguïté, sa sensualité et son mystère. On ne comprendra les agissements de la belle qu’à la toute fin de l’histoire, qui nous révèlera une information capitale sur les origines de la belle.
Vous l’avez compris, Un Long Halloween est pour moi l’une des toutes meilleures histoires de Batman, mais l’album ne repose pas sur ses seules qualités scénaristiques : Le dessin de Tim Sale est superbe. Certes il faut adhérer au style, très personnel, de l’artiste mais il est parfaitement adapté au travail de Jeph Loeb : L’ambiance flirte entre réalisme et onirisme et le dessin retranscrit bien cette ambiance particulière. Le design donné aux personnages est excellent et met en relief leurs caractéristiques : le Joker a un visage particulièrement déformé et une mâchoire sur-développée mettant en valeur son fameux sourire, Poison Ivy est couverte de plantes grimpantes et Catwoman n’a jamais été aussi féline.
Seul point un peu décevant de ce livre : l’édition d’Urban Comics n’apporte que très peu de nouvelles choses par rapport à l’édition précédente, parue chez Panini, le contenu est très proche et il sera peu utile pour quelqu’un possédant l’ancienne version de se procurer celle-ci. Cela dit, l’album est imprimé sur un papier « classique » qui rend justice à la colorisation, qui avait été un peu » massacrée » par le choix du papier glacé retenu par l’éditeur italien.
Vous avez aimé Year One et voulez en lire une suite ? Vous voulez vous mettre aux comics après avoir vu la trilogie de Nolan ? Vous connaissez Batman depuis les new 52 mais voulez prendre connaissance de récits légendaires qui donnent aujourd’hui ses lettres de noblesse au Caped Crusader ? Cet album est fait pour vous, foncez.
Bonne review j’espère pouvoir me le prendre bientôt