Pour débuter ce beau mois de mai, on s’intéresse aujourd’hui aux Highlights sur les publications Infinite Frontier de DC Comics de la semaine du 27 avril. Une semaine plutôt tranquille, si ce n’est le début de l’attendue série Robin par Joshua Williamson et Gleb Melnikov sur un tournoi très alléchant, mais aujourd’hui, ce n’est pas lui, notre coup de cœur.
LES COUPS DE CŒUR
Batman/Superman #17
Scénario : Gene Luen Yang
Dessins : Ivan Reis
La surprise du premier continue de faire effet dans le deuxième épisode de ce premier arc de Gene Luen Yang et Ivan Reis sur le titre des World’s Finest, Batman/Superman. Si le premier épisode surprenait sur la forme en nous montrant deux fils narratifs parallèles remplis d’hommages aux heures de gloire de nos deux héros, ce deuxième nous montre la collusion de ces deux univers étrangers l’un pour l’autre. Encore une fois, l’équipe créative fait preuve de beaucoup de créativité pour développer son histoire de manière innovante et rafraîchissante.
Les personnages invoquent une intemporalité fondamentale, qui donne l’impression de côtoyer le Batman et le Superman que nous connaissons depuis toujours, tant les références implicites ou explicites à l’histoire des deux héros infusent le texte. Et pourtant, ils donnent également la sensation d’être entièrement nouveau, comme découvrir un nouveau monde familier au nôtre sans l’être exactement. On sent là la patte d’un grand scénariste, qui fournit un excellent travail avec un flegme et une facilité déconcertante. C’est d’autant plus appréciable de la part de Gene Luen Yang, qui s’illustre dans chacun de ses récits comme un auteur de profonde qualité qui sait toujours remplir ses récits de beaucoup de cœur, tout en gardant sa simplicité.
Malheureusement, il reste largement sous-coté, même parfois dans nos milieux comics. À côté de ça, le scénario déjà très bon en soi est rehaussé par un travail excellent de la part du reste de l’équipe. Reis sert parfaitement le script de Luen Yang par ses designs et l’expressivité de ses personnages. Robin, notamment, est ici particulièrement formidable. On sent toute la positivité naïve du jeune sidekick dans les quelques pages où il intervient. Batman/Superman se place comme la série que j’attends le plus depuis les débuts de Future State (qui pourtant comprend quelques jolies pépites !).
– myplasticbus
LES VALEURS SURES
Robin #1
Scénario : Joshua Williamson
Dessins : Gleb Melnikov
C’est un premier numéro très efficace que nous propose Williamson et Melnikov. Sans s’attarder sur de l’exposition à tout va, le scénariste rentre dans le cœur du sujet et cela fonctionne bien. Qui plus est, Damian est plutôt bien caractérisé, jamais dans la surenchère constante que l’on a pu connaître ces dernières années. Il a droit ici à des moments beaucoup plus calmes et intéressants pour le personnage.
Qui plus est au niveau des dessins cela fonctionne très bien dans ce que Melnikov nous propose. Que ce soit dans les dessins même, ou dans les designs des différents personnages.
Vivement la suite !
– Claygan
Detective Comics #1035
Scénario : Mariko Tamaki
Dessins : Dan Mora, Clayton Henry
Quel plaisir de lire encore Detective Comics, ce mois-ci ! On se rappelle qu’avec Wonder Woman, Tamaki avait assez rapidement décliné, après deux ou trois numéros à peine, mais restons confiants : Detective Comics semble être entre de bonnes mains. En soi, il n’y a rien de bien original dans ce que développe la scénariste. Nous sommes même sur une approche de Batman assez classique, du détective, du terre-à-terre, des variations sur les sous-sols crasseux de Gotham. Mais qu’est-ce que c’est bien fait ! Tamaki gère son rythme et son intrigue, en nous faisant avancer, reculer, découvrir, en gardant toujours une surprise sous le coude. La caractérisation est pertinente, et l’autrice sait toujours, comme à son habitude, injecter suffisamment d’émotions pour séduire son lecteur. Ici, on apprécie également particulièrement la fin qui injecte subitement un élément horrifique très inattendu : alors que depuis le début, nous croyions lire un récit plutôt prosaïque, nous sommes particulièrement surpris !
Le travail de Dan Mora est toujours aussi excellent, notamment dans les scènes dans les égouts de Gotham, ou dans la scène d’enterrement. Le design de M. Worth est particulièrement réussi, à la fois effrayant et imposant tout en développant une colère froide et calculatrice, qui donne un certain charisme à ce personnage qu’il nous reste à découvrir. Le backup autour de Huntress m’a moins parlé, mais peut-être aussi parce que c’est un personnage que j’ai moins à cœur. Encore une fois, Tamaki y développe de jolies qualités, offrant notamment un aspect plutôt attachant à l’héroïne solitaire malgré son aspect détaché et asensible.
– myplasticbus
Teen Titans Academy #2
Scénario : Tim Sheridan
Dessins : Rafa Sandoval
Ce second numéro de Teen Titans Academy continue sur sa lancée et nous raconte la vie mouvementée de cette toute nouvelle université. En plus des habituelles relations entre les anciens Titans et des cours plus que particuliers, l’auteur développe enfin l’histoire et la personnalité de plusieurs élèves de l’école. On découvre alors Alinta, une speedster particulière, confrontée à des problèmes qui la dépassent. On s’intéresse également à Matt, un surdoué aux pouvoirs surpuissants qui ne trouve pas sa place dans l’établissement. Il est agréable d’en apprendre plus sur ces nouveaux protagonistes, même si, pour l’un d’eux, la caractérisation est faite un peu trop rapidement, faute à des exigences éditoriales. Cette dernière sert également de cliffhanger et ne laisse pas présager que du bon.
Le numéro continue également de développer l’intrigue autour de Red X avec un retournement de situation plus que bienvenue. Le personnage, toujours mystérieux, gagne en sympathie et oriente la série vers quelque chose de bien plus intéressant qu’un simple « héros vs. vilain ». Les dessins de Rafa Sandoval sont toujours aussi bons, avec une composition particulièrement inspirée, notamment dans les scènes d’introduction et de conclusion. En bref, toujours une série agréable à lire, bien que je ne retrouve plus la profondeur aperçue dans le premier numéro.
– Justafrogg
Action Comics #1030
Scénario : Phillip Kennedy Johnson
Dessins : Daniel Sampere
Après l’avoir teasé en février dans Future State, PKJ introduit enfin Mongul dans son run ! L’auteur ne rentre pas immédiatement dans le vif du sujet mais choisit d’utiliser les talents de Daniel Sampere pour instaurer d’abord un contexte, une ambiance, ce qui donne plus d’épaisseur à Warworld et laisse présager une certaine ambition. Le cœur du numéro porte néanmoins sur Superman, qu’on apprend être malade et dont le temps est désormais compté. Si ce n’est clairement pas ce que j’avais envie de voir être développé dans ce titre, il faut avouer que la façon de le faire est assez efficace.
La première raison de cette efficacité, c’est le traitement de cette annonce par l’entourage de l’homme d’acier. Jon vient de retrouver son père et n’est pas encore prêt à assumer le devoir de succession qui lui incombe, ce qui l’amènera à prendre conseil auprès de son ami d’enfance, Damian Wayne (et ça fait sacrément plaisir de les revoir ensemble). Lois, quant à elle, croit tant en Superman qu’elle n’envisage pas une seule seconde un monde sans lui, nous rappelant que la mort n’est qu’une étape éphémère dans le DCU (nous renvoyant alors au cas du Superman New 52 au début de Rebirth).
La seconde raison, c’est que PKJ joue à nouveau (après Future State) avec l’imaginaire que provoque Superman. Si Jon sait que son père est voué à disparaître, aucune archive du futur ne décrit de quelle façon cela se déroulera. Restent alors les « on dit », chacun imaginant une fin différente pour le héros. On appréciera particulièrement la résonance à la légende arthurienne, qui se concrétise en fin de numéro et qui donne diablement envie d’en découvrir plus !
– Mocassin