Nouvelle série anthologique (pas dans le sens où cette série est incroyable, mais bien qu’il s’agisse de divers récits épisodiques), Batman : Urban Legends retourne vers les fondamentaux du comics en proposant plusieurs histoires au sein d’un seul et même titre. Énième titre Batman malgré des étales bien fournies concernant l’homme chauve-souris, il était à se demander si ce titre parviendrait à tirer son épingle du jeu, ou s’il allait sombrer comme un certain Batman & the Outsiders dans une Bat-exploitation abusive.
Renouveler Batman : une question de format
Plus épais, mais plus cher, Batman : Urban Legends se diversifie d’ores et déjà de par sa forme. Avec ce format qui peut sembler étrange aux yeux des lecteurs de comics modernes, Batman : Urban Legends évoquera les Marvel Comics Presents, ou les titres des années 70 comme Superman Family.
C’est ici que se place l’intérêt de cette nouvelle série Batman. Après une période New 52 (oui, on y revient toujours) où on se plaignait de ne plus vraiment laisser de place à la Bat-Family avec la disparition de Stephanie Brown, Cassandra Cain et l’éloignement de Red Hood et Red Robin, preuve en est qu’aujourd’hui, la Bat-Family peut se faire une place sur le marché et diversifier quelque peu les titres Batman et étendre son univers. Pour ces raisons, Batman: Urban Legends met ici en avant des personnages gravitant autour de l’univers de Gotham et non Batman lui-même, malgré des apparitions évidentes dans certains récits.
Le récit « principal » voit Chip Zdarsky et Eddy Barrows collaborer pour nous servir une première partie de leur histoire mettant en avant Batman et Red Hood. Une histoire plutôt évidente dans ses ficelles, puisqu’il s’agit d’un réseau de drogue à démanteler. Évidemment, quelques imprévus vont venir donner du piment à l’histoire et Red Hood se retrouvera pris dans une dangereuse spirale. Un schéma classique qu’on retrouve notamment dans le Daredevil du même Chip Zdarsky, affirmant le savoir-faire de Zdarsky. A côté de ça, comptez sur Eddy Barrows pour vous rappeler les claques esthétiques qu’ont pu être Nightwing New 52 et Freedom Fighters.
Mais qui sont ces Urban Legends ? (Le premier va vous surprendre)
Vous vouliez du Batman ? Vous en aurez. Mais après ? Depuis quelques années maintenant, l’univers de Gotham a muté. La ville a évolué, s’est vue détruite, reconstruite, de nouveau détruite (coucou Tynion IV) et de nouveaux personnages sont apparus (encore coucou Tynion IV). Pour cela, ce Batman : Urban Legends sert également de tremplin à de nouveaux titres, comme ce peut être le cas de Harley Quinn, effaçant certaines décisions étranges prises par la direction éditoriale en 2020. Un extrait plus qu’une histoire, faisant la promotion d’une nouvelle série.
De même, Batman & the Outsiders est loin de compter parmi les bons titres Batman récents, mais associe les Outsiders actuels à l’univers de Gotham. On se retrouve avec une histoire liée à l’équipe, sans pour autant que ne plane l’ombre de la chauve-souris. Et c’est un sacré plus, car les Outsiders trouvent une forme d’indépendance dans ce premier chapitre.
Rapport à cette Gotham moderne, Grifter comptait parmi ces personnages secondaires réhabilités, mais insuffisamment développés. DC Comics compte sur Matthew Rosenberg, connu pour ses travaux chez Marvel, pour apporter plus de matière au personnage. Cette histoire prend rapidement la tournure d’une enquête impliquant Batman et développant une relation conflictuelle avec Batman.
L’ensemble des titres parvient à piquer notre curiosité et permet de présenter un éventail de personnages aux lecteurs les plus curieux. Reste une impression que certains auraient mérité d’être plus mis en avant comme Batgirl, Azrael, Gordon ou bien même des antagonistes. Il est sans doute encore tôt pour laisser place à des personnages plus classiques. Et ces personnages sont très certainement ceux censés attirer un lectorat ayant suivi divers titres Batman et cherchant justement à en apprendre plus sur certains personnages secondaires.