Voilà la quatrième semaine des Highlights de l’event Future State, déjà un mois d’entamé avec beaucoup de nouveautés et le retour de Dark Detective. Et il faut dire que le niveau s’est amélioré par rapport à la semaine dernière, comme vous allez pouvoir le constater.
LES COUPS DE CŒUR
Future State : Superman vs Imperious Lex #1
Scénario : Mark Russell
Dessins : Steve Pugh
Mark Russell est toujours très fort pour raconter une histoire et y imprégner ses thèmes en peu de pages, et ce numéro autour de Superman et Lex Luthor en est encore une preuve. Il se régale une nouvelle fois sur ce personnage qu’il utilise dans un cadre politique et toujours avec une touche d’humour. Le régime planétaire de Lex moque les gouvernements totalitaires basés sur le mensonge et à l’aveuglement de sa population comme celui de la Corée du Nord, mais plus on avance et plus on comprend un rapprochement avec l’Occident et notamment les États-Unis de Donald Trump.
La fake news, le déni ou le vol de ressources camouflé, tout au profit d’un seul être déifié, le message est bien percutant. Superman tente de trouver un moyen de sauve ce peuple tout en stoppant Lex, ce qui n’est pas une tâche facile même pour le Man of Steel. Les personnages sont bien caractérisés et Steve Pugh fait le taff, rajoutant des qualités à une lecture déjà très riche qui est l’une des toutes meilleures de Future State pour le moment.
– Sledgy7
Future State : Aquaman #1
Scénario : Brandon Thomas
Dessins : Daniel Sampere
Voilà un numéro fort intéressant autour de Jackson Hyde et sa sidekick royale, Andy, la fille d’Arthur et Mera que l’on a vu naître dans le run de Kelly Sue DeConnick. Englobée d’un certain mystère, Jackson raconte son aventure qui l’a mené à être emprisonné dans un monde aquatique du multivers. La perte de sa partenaire semble le dévasté et l’auteur en profite pour placer un discours sur le traumatisme et les responsabilités.
On voit tout du long la jeune Andy, mais toujours dans les souvenirs et dans les mots de Jackson, ce qui la rend d’autant plus intrigante. Elle semble déjà iconique et très héroïque, et Jackson n’est pas en reste, plus vieux et plus badass grâce aux merveilleux dessins de Sampere. Ce numéro raconte donc une histoire graphiquement réussie et prenante avec des personnages qu’on a envie de suivre plus longtemps, alors qu’aucun titre Aquaman n’a été annoncé pour le début d’Infinite Frontier.
– Sledgy7
LES VALEURS SURES
Future State : Batman/Superman #1
Scénario : Gene Luen Yang
Dessins : Ben Oliver
C’est un premier numéro très sympathique pour Gene Luen Yang et Ben Oliver. Déjà, la chose qui marque l’esprit est la façon qu’a le scénariste d’écrire Superman. Le personnage est bien écrit, plein d’empathie, il parle et se pose avec les gens, vous imaginez ? On pourra dénoter d’une légère tendance à la naïveté excessive par moment, mais ça reste une très bonne représentation. Qui plus est la narration centrée sur le point de vue de Superman est une vraie réussite. Du côté de Batman on a quelque chose d’assez classique dans sa représentation. On ne pourrait que rêver de voir Yang sur un titre solo Superman, mais bon… L’histoire en générale reste plutôt basique, mais jamais désagréable à suivre et qui plus est Oliver fait un très bon boulot sur la partie graphique ce qui rend le tout très plaisant. Les visages sont bien détaillés et l’aspect crayonné du numéro est vraiment agréable.
– Claygan
Future State : Dark Detective #2
Scénario : Mariko Tamaki, Joshua Williamson
Dessins : Dan Mora, Giannis Milonogiannis
Ce second numéro est dans la droite lignée du précédent, si vous ne l’avez pas aimé, vous ne serez sans doute pas plus réceptif à celui-ci. On a toujours une grande emphase sur la narration de la part de Tamaki, avec un numéro très introspectif. Cependant, ceci a pour effet d’avoir une histoire qui avance trèèèèès peu et cela fait un peu peur arrivé à la moitié de la série. Qui plus est il y a des aspects un peu idiot, la “mort” de Bruce en étant un exemple parfait. Mais, du côté de Dan Mora c’est toujours aussi bon et aussi beau.
– Claygan
Future State : Suicide Squad #1
Scénario : Robbie Thompson, Jeremy Adams
Dessins : Javier Fernandez, Fernando Pasarin
Amanda Waller a formé une nouvelle Squad avec de nouveaux vilains plus ou moins connus de l’univers DC. Là où cette énième itération se démarque, c’est que chaque membre est un substitut des membres de la Justice League. Certains sont très bien trouvés comme Connor Kent pour remplacer l’Homme d’Acier ou Clayface pour remplacer Martian Manhunter (le Limier Martien pour les intimes). D’autres le sont beaucoup moins. Il est cependant agréable de découvrir ces personnages et de les voir faire équipe alors qu’ils n’ont rien en commun. Leur personnalité borderline donne un intérêt particulier à la dynamique. Cependant, le scénario n’est pas à la hauteur. Rien de très palpitant et original si ce n’est le cliffhanger final. Celui-ci nous rappelle d’ailleurs les heures sombres de Rebirth sous Williamson. La partie graphique ne fait pas non plus très envie avec des dessins en dents de scie, allant de très mauvais à passable. A voir ce que la suite nous réserve mais l’espoir est très faible.
Black Adam
Étrangement, c’est ce second numéro qui me fait mettre le titre dans les valeurs sûres. Si vous voulez du Black Adam il faudra attendre un peu. Cependant le titre est un petit bijou. Un grand n’importe quoi maîtrisé qui plaira certainement aux adeptes de Morrison. En effet, on pense à Multiversity ou à la seconde partie de The Green Lantern par la surenchère d’idées farfelues amenées dans cet univers cosmique. Un Superman doré qui vit dans un soleil, une armada spatiale d’Atlantes… Il est assez jouissif de se laisser porter par tous ces éléments jusqu’à la conclusion, en opposition totale. Calme et posée. Le scénariste s’amuse avec les codes du comics cosmique et tranche avec Black Adam et un côté beaucoup plus intimiste. Et puis on repart ! Le titre Black Adam est une montagne russe où on ne sait jamais quand ça va dérailler. Et pourtant on tient. Même la conclusion, sur le papier assez invraisemblable, peut devenir intéressante. Et j’ai hâte de découvrir cela dans la suite.
– Justafrogg
Strange Adventures #8
Scénario : Tom King
Dessins : Mitch Gerads, Evan Shaner
L’équipe créative de Strange Adventures passe enfin la deuxième sur ce numéro, comme prévu, alors que nous entrons dans la deuxième moitié de la série. Tom King continue son histoire parallèle avec ses deux dessinateurs, entre d’un côté l’attaque des Pykkts sur Terre dans le présent, dessinée par Gerads, et le passé d’Adam Strange, toujours dessiné par Shaner, qui retrouve enfin les siens après une longue période de captivité et de torture. Le tout reste placé sous une même dynamique de tension, où à chaque époque, on observe une certaine violence, soit intérieure, soit manifestée physiquement.
Ainsi, malgré quelques touches d’humour suffisamment rares pour être bienvenues, nous ne sommes pas dans une partie de plaisir. Du côté de Gerads, c’est de l’action à tous les étages, et une forme d’effroi alors que la Justice League se retrouve impuissante. Du côté de Shaner, c’est une colère traumatique et intérieure qui bouillonne, se manifestant dans la violence vis-à-vis des autres et le repli sur soi. Shaner rayonne proprement, alors qu’il parvient à représenter un Adam Strange profondément renfermé sur lui-même, dont on ressent la douleur inexprimable. L’expressivité du dessinateur fonctionne admirablement bien, et il est bon de le voir continuer sa sortie des sentiers battus lumineux et souriants aux aspects Silver Age.Les problématiques s’éclaircissent, et on s’éloigne des interrogations sur les représentations du réel et de la vérité pour porter un nouvel élan, malheureusement plus classique chez Tom King, sur les effets du traumatisme de guerre. Malgré le classicisme, cela reste bien mené et on continuera de lire avec intérêt cette histoire.
– myplasticbus
LES DECEPTIONS
Future State : Legion of the Superheroes #1
Scénario : Brian M Bendis
Dessins : Riley Rossmo
Le règne de Bendis sur la Legion est pour l’instant, plutôt catastrophique, c’est de notoriété publique. Tous les mois, je vous donne à peu près le même constat, avec constamment les mêmes défauts. J’ai eu un petit espoir pour ce numéro Future State… avec Riley Rossmo aux dessins, un artiste que j’apprécie généralement plutôt bien, je me suis dis qu’il y avait un éventuel potentiel intéressant. J’ai osé croire que Bendis allait profiter de Future State pour corriger le tir pour réorienter son écriture autour d’une équipe plus maîtrisée, plus incarnée. Que cela serve de leçon : il ne faut jamais espérer avec Bendis.
Il déploie quelques concepts intéressants. Mais plus nous avançons dans le numéro, plus nous gagnons en confusion et en bavardages qui couvrent tout ce qui pourrait être intéressant. Mais le début n’en est pas pour autant bon : toute la première moitié se pose un espèce de vague teasing posé en l’air que quelque chose de très grave s’est passé entre le présent du run actuel et le future de Future State. Quoi ? Comment ? Bendis le sait-il lui-même ? Allez savoir. Le procédé, en tout cas, est profondément éculé et fatiguant, surtout quand il est géré de manière aussi lourde. Là où le bât blesse, c’est que Rossmo ne vaut pas mieux. Son dessin est brouillon comme jamais, témoignant d’un travail probablement fait dans une vitesse terrible et bâclé comme jamais. Sous son crayon, on ne reconnaît pratiquement pas les personnages auxquels nous sommes habitués. Sur certaines planches, il frôle le niveau Romita Jr récent. Le tout offre un numéro proprement lamentable, pour lequel vous feriez mieux d’économiser votre argent.
– myplasticbus