Harley Quinn est devenue, ces dernières années, une figure incontournable de l’univers DC Comics. L’ancienne super-vilaine reconvertie en personnage déluré, ni bonne ni mauvaise, franchit un nouveau cap dans cette série. De la même manière, Poison Ivy a toujours eu une certaine ambivalence entre bien et mal dans les comics. Ces deux protagonistes, indissociables l’une de l’autre, se retrouvent donc naturellement dans leur propre mini-série, dont nous allons parler tout de suite.
Les nouvelles héroïnes
Avant tout, il est nécessaire de retracer l’origine de ce projet. Harley & Ivy fait suite au tant décrié Heroes in Crisis de Tom King. Ce comics mettait en scène des héros et vilains essayant de soigner leur détresse psychologique dans un centre appelé Sanctuary. Passons sur le scénario discutable et intéressons-nous à nos deux protagonistes. Dans Heroes in Crisis, Harley Quinn remet complètement en question son existence et sa situation émotionnelle lorsqu’elle perd Ivy et se rend compte à quel point celle-ci était importante pour elle. Le second point important est la renaissance de Poison Ivy en fin d’événement. Cela étant dit, nous pouvons retourner à nos moutons.
Dans Harley & Ivy, Jody Houser décide de reprendre ces deux éléments de scénario et de les poursuivre de manière bête et méchante. Harley traverse une crise existentielle ? Faisons-en une super-héroïne ! Ivy n’est plus elle-même après sa renaissance ? Faisons en sorte qu’elle ne maîtrise plus son corps et ses pouvoirs (sauf quand il y a de la baston, parce que la baston ça fait vendre). Rien de plus, rien de moins. Aucune subtilité n’est amenée dans le développement de chacune d’elles. Et si les personnages ne sont pas intéressants, il aurait pu en être autrement du scénario. Que nenni, comme disent les jeunes. Chaque numéro suit exactement la même recette, à savoir un temps consacré à la relation entre Harley Quinn et Poison Ivy, une rencontre fortuite avec un personnage qui leur veut du mal et un combat inutile où c’est toujours les gentils qui gagnent. Le tout nous est servi cinq fois en six numéros seulement ! Tout s’enchaîne beaucoup trop vite. On ne comprend absolument pas ce que fait chaque personnage secondaire à l’endroit de leur rencontre (le Chapelier Fou joue au golf ?! Batwoman est à New York ?!…). Et surtout chaque rencontre n’apporte absolument rien à l’élément essentiel de ce comics, la relation entre Harley et Ivy.
Un amour impossible ?
Car s’il y a une chose que Houser arrive à nous transmettre, c’est l’affection et l’amour qu’éprouvent Harley Quinn et Poison Ivy l’une envers l’autre. Dès les premières pages, on sent la volonté qu’a Harley d’aider son amie à tout prix, et celle d’Ivy à ne pas vouloir l’inquiéter en dépit de son état alarmiste. Les deux femmes s’entraident et se soutiennent dans l’adversité, et c’est beau. Malgré un road trip raté, ne laissant de place ni à la contemplation ni à la découverte, on arrive à se raccrocher aux deux personnages principaux qui nous emmènent dans cet amour du début jusqu’à… l’arrivée du retournement final. Houser va ainsi désamorcer tout ce qu’elle avait bâti jusqu’alors. Le climax échoue, dans un bisou sur le front décevant, avant de complètement anéantir toute trace de relation possible entre les deux femmes.
Il est assez facile d’imaginer pourquoi l’amour entre les deux personnages n’a pas dépassé le stade d’un bisou sur le front. Nous vivons malheureusement dans un monde où beaucoup ne différencient pas l’amour de la sexualité lorsqu’il s’agit de personnes du même sexe. Les grands groupes américains ne veulent pas prendre le risque de se mettre à dos une partie de leurs consommateurs et préfèrent faire l’autruche sur ces questions. Ce fut le cas de Disney avec La Reine des Neiges 2, c’est maintenant au tour de Warner (et donc DC) d’enterrer une relation homosexuelle dans ses titres principaux, préférant reléguer ces questions dans des titres avec beaucoup moins d’impact.
C’est ainsi qu’on se retrouve avec un titre aseptisé en tout point, dépourvu d’âme et qui ne raconte rien si ce n’est une histoire d’amour jugée impossible pour cause éditoriale.
Il est difficile de trouver des qualités à Harley & Ivy tant ce comics se sabote lui-même dans tout ce qu’il fait. Le scénario enchaîne la même rengaine du début à la fin et le fait beaucoup trop vite pour que tout cela soit intéressant. Les deux héroïnes sont des caricatures d’elles-mêmes et leur relation, bien qu’écrite de manière efficace, ne convainc pas du fait d’un retournement final amer. Si vous aimez réellement ces deux personnages, allez plutôt regarder la série animée Harley Quinn qui fait exactement la même chose que ce comics, mais en très bien.
T’as des infos surs pour Frozen 2 ? Je pense que c’est juste une partie de la communauté qui le voulais, mais que ça n’a jamais été dans les projets de l’équipe créatif. La seul trace officiel qui s’y rapporte (et de loin) c’est une interview de Jennifer Lee (la scénariste et co-réalisatrice) qui expliquais, à raison, qu’Elsa n’étais pas le genre de personne a tombé amoureuse de quelqu’un qu’elle venais de rencontrer.
J’ai vu les mêmes infos que toi. Et comme pour Harley et Ivy, il n’y a aucune annonce officielle de Warner. Je ne fait que supposer. Mais il est assez évident que les polémiques qui entourent ce genre de relation influencent la ligne éditoriale des entreprises qui souhaitent plaire au plus grand nombre.
Triste constat, surtout qu’il a quelques années il y avais une série Batwoman et que ça se passais bien (y a eu l’épisode du mariage, mais bon dés qu’une chauve-souris sors une alliance ça vire au drama)
Il me semble qu’il n’a jamais été question de faire d’Elsa un personnage homosexuel, c’est davantage un fantasme de fan qu’une réalité. On peut l’imaginer c’est vrai, mais on peut tout aussi bien imaginer qu’elle est aromantique par exemple, étant donné qu’il n’est jamais question de relation amoureuse avec ce personnage. Au contraire, ce qu’ils ont fait de fort avec Elsa, c’est de lui donner un voyage qui la mène à s’aimer et s’accepter elle-même.
Je te renvoie à ma réponse au commentaire précédent.
Je voulais parler de l’influence que pouvaient avoir les « masses » sur les lignes éditoriales. Ce n’est qu’un exemple. Disney subit forcément une pression des pro et anti lgbt et cela influence nécessairement leurs choix. C’est tout.
Il est trop facile de faire d’Harley Quinn une héroïne, c’est un personnage fondamentalement ambigu, qui apporte de la nuance à l’univers DC et leurs permet de s’éloigner (certes, juste un peu) de leurs vision très manichéenne. Ils y perdent à se priver de cela.
En y pensant, ils ont fait la même chose avec Catwoman : bien que plus justifié et cohérent, ils ont fait d’un personnage ambigu une héroïne.
Le cas d’Ivy est un peu différent, mais la direction qu’ils semblent prendre avec Queen Ivy ne m’enchante pas trop non plus.
On sent une volonté de standardiser leurs personnages, et pour Harley , censée être » délurée » et » marginale » c’était un mauvais coup à jouer.
C’est que mon interprétation personnelle. Mais lors de la lecture du dernier numéro en VO, j’ai jamais ressenti ce bisou sur le front comme quelque chose qui montre qu’elles ne sont pas plus que des supers amies.
C’est sûr que les couples ont sûrement tendance à s’embrasser sur la bouche, mais de mémoire, j’ai déjà vu des couples se montrant des signes d’affections sans s’embrasser. Alors, un bisou sur le front a sûrement moins d’impact qu’un baiser, mais ça ne veut pas forcément dire qu’elles ne sont pas en couple.
En tous cas, c’est comme ça que je le percevais avant de lire les diverses rumeurs de Bleeding Cool. Donc c’est assez flou cette histoire de couple ou pas.
Mais c’est assez marrant de voir que les dessins animés ont beaucoup plus de libertés que les comics chez DC (ex: Voir le dessin animé « Harley Quiin » qui ne s’embarrasse pas du tout a montrer une relation homosexuelle entre Harley et Ivy XD)
Je ressens la même frustration que l’auteur vis à vis de ce comics.
La relation est intéressante mais elle finit en eau de boudin.
Si c’est pour nous donner ça, je suis de plus en plus nostalgique de la Ivy classique, séductrice et femme fatale (sans tomber dans la misandrie non plus).