Review VF – Wonder Woman Guerre et Amour Tome 2

En juillet dernier paraissait en librairie Wonder Woman Guerre et Amour qui reprenait la suite des numéros parus dans la série Wonder Woman Rebirth. Dans ce tome-ci, Diana poursuit sa quête de la vérité et d’une éventuelle implication divine dans le retour d’Arès ainsi que l’apparition soudaine de l’épée d’Antiope dans les mains d’une terrienne, Maggie. Deux événements étranges qui ont en commun l’île de Themyscira. A la fin du premier tome, on se retrouvait avec une intrigue toujours grande ouverte, beaucoup de questions et peu de réponses. Voyons ce que propose ce second volume, et s’il répond aux différentes interrogations.

LE VOLUME DES RETROUVAILLES

Bien qu’on reprocha au premier tome le rythme lent de son intrigue principale et la caractérisation superficielle des nombreux nouveaux protagonistes, Wonder Woman est finalement parvenue à rejoindre la dimension de Chi, lieu étroitement lié à Themyscira. En effet et pour faire simple, cette dimension est une île qui est le reflet négatif de celle des Amazones. Dirigée par l’impératrice Hippolyte, cette dernière a choisi une toute autre voie que celle de la maternité au profit de la grandeur militaire. Ainsi, il n’y a jamais eu de version alternative de Wonder Woman dans ce monde. Et, leurs valeurs étant fondamentalement opposées, les deux nations se sont souvent livrées bataille afin de déterminer laquelle serait plus à même de primer sur l’autre. Tout ceci est bien entendu résumé dans les premiers chapitres sous la forme de flashbacks.

Le retour de Diana dans cette île est l’élément clé qui lui manquait pour revoir les siens. Sans surprise, car apparaissant dans le premier volume, on retrouvera Graal, les Amazones, Veronica Cale. Pour certains d’entre vous qui ont lu et/ou apprécié les quatre premiers tomes de la série Wonder Woman Rebirth, on voit enfin certaines résolutions d’intrigue restées en suspens. Pour d’autres, il s’agira plutôt d’un retour au statu quo comme DC sait si bien le faire.

Enfin, toujours parmi les retrouvailles, on retrouve également Cheetah. En bonne némésis, elle (re)reviendra régler ses comptes avec l’héroïne et sera l’antagoniste principale pendant les deux tiers du volume. Malheureusement, c’est là où G. Willow Wilson bascule dans la facilité. Quel était l’intérêt de la mêler à la narration sachant que Cheetah fait partie des ennemis majeurs actuels de la Justice League (Cf séries New Justice et Justice League – Doom War) ?

DE BONNES THÉMATIQUES DANS UNE INTRIGUE SANS ENJEUX

Après avoir traité la première partie du tome, il est temps d’aborder ce qui se passe ensuite, notamment avec Cheetah. Avec tous les récits Rebirth publiés par Urban Comics qui sortent parfois à plusieurs mois d’intervalles en France, il est nécessaire de restituer le contexte et de parler un peu chronologie. Malgré tout ce qu’on en fait et dit, c’est la Justice League qui constitue la charpente de l’univers DC. Et Wonder Woman Guerre et Amour n’échappe pas à cette condition. Ce deuxième tome se situe très exactement pendant l’événement Year of the Villain durant lequel Lex Luthor soutient et renforce la criminalité. Et l’on peut d’avance savoir ce qu’il advient de Wonder Woman et de Cheetah dans Justice League – Doom War, paru en juin 2020. En sachant cela, quelque soit l’issue de ce Wonder Woman Guerre et Amour Tome 2, tout cela demeurera vain. On se retrouve avec une intrigue sans enjeu,sans surprise et sans réelle conséquence.

Néanmoins, si la forme de la narration loupe le coche c’est moins le cas de son fond. Le personnage de Diana est bien caractérisé dans l’ensemble que ce soit en tant qu’héroïne, Amazone ou compagne. Les thèmes de la guerre et de l’amour sont très présents et font la liaison avec les sentiments qu’éprouvent des personnages envers d’autres (Diana/Hippolyte, Steve/Diana, Atlantiade/Diana, Cheetah/Diana…). Chacune justifie ses émotions pour une raison qui lui est propre.

PASSAGES DÉCOUSUS ET DOWNGRADING

Enfin, quelques mots sur des points qui fâchent mais ne gâchent pas (ou très peu) la lecture. Tout d’abord, toutes les scènes qui se passent dans la dimension de Chi ne servent absolument à rien. L’action aurait pu se passer dans l’île même de Themyscira que cela aurait été le même dénouement. Ensuite, le personnage de Maggie est complètement tertiaire. Voulant pimenter sa vie ennuyeuse et ayant hérité de l’épée d’Antiope, on ne sait toujours rien de son passé et de ses ambitions. Tout ce qu’elle tente d’accomplir, les autres parviennent à mieux le faire qu’elle. Peut-être est-elle une allégorie de la persévérance ou de la bonté ? Impossible à dire, mais ce serait lui donner trop de crédit.

Et pour terminer, qu’en est-il de Graal, Néo-demi-déesse, fruit de l’union de Darkseid et d’une Amazone (Cf Justice League Tome 9 ou Justice League Intégrale Tome 4) ? Malheureusement, plus grand chose car elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Elle, qui pouvait presque rivaliser contre toute la Justice League dans le passé ou déchainer sa vision de rayons oméga, se fait battre aujourd’hui par une simple flèche dans la jambe. En termes de rétrogradation de puissance, on croirait revenir à la caractérisation que nous avait honteusement faite James Robinson sur Darkseid (Cf Wonder Woman Rebirth Tome 6.)

Wonder Woman Guerre et Amour Tome 2 n’est ni un mauvais, ni un bon tome. D’une part, il propose une histoire avec de bonnes thématiques qui collent parfaitement au personnage et à sa mythologie. Il peut mériter sa lecture si vous ne lisez que du Wonder Woman. D’un autre côté, il ne parvient pas à être marquant, la raison principale étant bien entendu l’event Year of the Villain paru dans la série New Justice. Cela prend tellement d’importance dans la chronologie que les personnages principaux, tels que Wonder Woman et Cheetah, sont intouchables littéralement. Pour ce qui est de la suite, ce sera le même traitement infligé à l’Amazone car le crossover Death Metal arrive bientôt et risque de mettre entre parenthèses les prochaines aventures de Diana.