On se retrouve comme chaque semaine pour les Highlights, le bilan de nos lectures hebdomadaires chez DC Comics, avec en l’occurrence les sorties du 27 octobre 2020. Red Hood : Outlaw et Batgirl se sont terminés sans grande fanfare et n’auront pas su nous intéresser depuis un moment. Batman : Three Jokers #3 aura quant à lui droit à son article dédié (et un retour sur ce qu’a produit Geoff Johns ces dernières années).
LES VALEURS SURES
Legion of Super-Heroes #10
Collection : Rebirth
Scénario : Brian M Bendis
Dessins : Ryan Sook
Écoutez, je ne suis pas un monstre. Ce nouveau numéro de la Legion ne mérite peut-être pas dans les valeurs sûres de DC Planet. Je ne sais pas. Mais je suis un type assez bienveillant, au final, et je veux donner un bon point à Bendis, pour avoir essayé. Cette dixième livraison est un peu au-dessus du niveau habituel (assez médiocre, il est vrai) et je lui donne ainsi ce bon point. Est-ce que je suis trop généreux ? Ça se peut.
On continue d’avoir de gros problèmes dans ce numéro. Les dialogues, en premier lieu, restent lourds, mais un chouïa moins qu’avant, à l’exception du monologue d’entrée en forme de recap de Karate Kid, qui est vraiment très long et fatiguant. On a également beaucoup de questions de fond assez problématiques, comme la petite révélation sur Mon-El, qui est pour le moins perturbante, surtout lorsqu’on songe à sa relation avec Phantom Girl. Mais il y a aussi quelques jolis progrès.
Le premier, ce sera tout simplement qu’on commence enfin à s’intéresser aux personnages, qui ne sont plus des visages génériques écrasés sous des montagnes de dialogues invraisemblables. Et ça, c’est déjà un beau progrès. Deuxièmement, le rythme est un peu mieux géré aussi, grâce à une division de l’équipe en plusieurs ensembles dans des environnements différents, assez bien introduits. Enfin, on sent que Bendis commence à raconter quelque chose, même si pour l’instant, on peine encore à être pleinement intéressés. La sortie de l’agitation bavarde qui a caractérisé la série pendant pratiquement 9 numéros, c’est forcément une bonne nouvelle. Il y a encore beaucoup d’efforts à fournir de la part du scénariste (vu que Sook fait toujours très bien le job) s’il veut gagner durablement sa place dans les valeurs sûres. Malheureusement ce n’est pas dit que ce soit vraiment le cas au vu du cliffhanger…
– myplasticbus
Suicide Squad #10
Collection : Rebirth
Scénario : Tom Taylor
Dessins : Bruno Redondo
Tous les éléments précédemment mis en place dans Suicide Squad se rassemblent dans ce numéro. Que ce soit les éléments de scénario, la caractérisation de chaque personnage, leurs relations. Absolument tout est utile et sonne juste. Les personnages que Taylor a repris ou introduit dans ce run sont attachants, et c’était loin d’être gagné. En faisant abstraction des indispensables Harley Quinn et Deadshot (qui sont cependant vraiment bien écrits), une bonne dizaine de personnages devaient être introduite au lecteur. Mais en prenant son temps, en prenant soin de parler de chacun, humainement et héroïquement, l’auteur a réussi son pari. Dans ce numéro, chacun a sa place et son importance. Une véritable équipe comme il en existe peu chez DC actuellement. Complémentaire, qui partage les joies et les peines. C’est vraiment agréable à lire et à regarder. Les dessins de Redondo sont, en effet, exemplaires. Un sans faute jusqu’à aujourd’hui. Et qui devrait trouver son apothéose dans les deux derniers numéros à venir.
– Justafrogg
DECEPTIONS
Dark Nights : Death Metal : Rise of the New God #55
Collection : Rebirth
Scénario : Joshua Williamson
Dessins : Robson Rocha
Que ce soit en tant que numéro isolé comme en tant que tie-in à Death Metal, Rise of the New God passe à côte et déçoit. Non seulement l’histoire n’apporte pas grand chose à la trame générale de Death Metal, mais surtout, il parvient difficilement à éveiller un autre sentiment chez le lecteur que l’ennui, à deux ou trois exceptions près. Le personnage de Chronicler est très intéressant sur le papier, mais il est écrit sans aucune espèce de profondeur. L’ensemble des dialogues est franchement léger et les dessins de Merino sont jolis et très corrects, mais souvent loin d’être transcendants. Tynion IV essaie de jouer la carte du méta-commentaire, comme dans Multiverse’s End il y a quelques semaines, mais ce coup-ci, il se prend les pieds dans le tapis.
A l’exception d’un tacle jouissif au Joker (de la part de lui qui vient de nous pondre un fatiguant Joker War, et semble vouloir continuer sur cette voie, c’est assez ironique), il ne parvient pas à utiliser la méta-fiction pour quelque chose de gratifiant. Il se contente de dire que la continuité DC et son héritage éditorial sont intéressants, sans nous faire ressentir une seule seconde la magie de l’éditeur et de ses personnages autrement qu’à travers de l’exposition dans ses dialogues. Pour ma part, je m’ennuie sec, et ça ne me convainc pas du tout.
– myplasticbus
Action Comics #1026
Collection : Rebirth
Scénario : Brian M Bendis
Dessins : John Romita Jr
Honnêtement, je ne vois qu’une seule solution. Ce numéro a été écrit à la méthode Marvel, initiée par Lee et Kirby à l’époque où le scénariste se contentait de donner un plot général à l’artiste, afin d’écrire les dialogues une fois la livraison des dessins accomplie. C’est la seule possibilité pour expliquer le vide intersidéral de ce numéro complètement raté. Bendis sur joue ses dialogues encore une fois beaucoup trop lourds, passe son temps à se répéter. En face, l’histoire fait un sur-place permanent (je vous met au défi de voir l’intrigue avancer au Daily Planet), alors qu’elle est censé nous mener vers le grand final du run de Bendis. Honnêtement, cette fin de run sur Action Comics, qui arrive dans un petit mois, se fait attendre avec impatience au vu de la calamité proposée ici. Nous ne sommes même plus dans le naufrage, mais dans la catastrophe générale.
– myplasticbus
Wonder Woman #765
Collection : Rebirth
Scénario : Mariko Tamaki
Dessins : Steve Pugh
Depuis maintenant plusieurs numéros, l’espoir de voir l’amazone dans sa vie de tous les jours s’est volatilisée, laissant place à de l’action bas du front et un scénario on ne peut plus générique. Et ça continue. Wonder Woman et son nouveau meilleur ami Maxwell Lord vont cette fois-ci à une vente d’armes pour traquer la technologie perdue de Maxou. Un coup de poing et de lasso plus tard, c’est terminé. Tout est beaucoup trop facile. Tamaki va beaucoup trop vite pour tout. On se doute qu’elle veut arriver à mettre en place quelque chose, et certainement une énième confrontation entre Diana et Maxwell. Mais en attendant, on s’ennuie. Les enjeux sont nuls, les personnages sont fades et n’ont aucune subtilité. Maxwell est le comic relief, Wonder Woman la rabat joie. C’est lassant. Et mauvais.
– Justafrogg