On se retrouve comme chaque semaine pour les Highlights, le bilan de nos lectures hebdomadaires chez DC Comics, avec en l’occurrence les sorties du 27 septembre 2020. Vous aurez également droit à une review à part dédiée à Batman : Three Jokers #2.
LES VALEURS SURES
Dark Nights : Death Metal : Multiverse’s End #1
Collection : Rebirth
Scénario : James Tynion IV
Dessins : Juan Gedeon
« You’re a dumb idea and nobody’s going to remember you ! ». Si ce nouveau one-shot de Death Metal peut laisser sceptique sur bien des plans, il y a un élément que Tynion IV manie ici de main de maître, c’est l’élément méta et ironique, que cette phrase d’Owlman révèle habilement. Très auto-conscient, ce numéro montre combien le scénariste (et probablement toute l’équipe derrière Death Metal) n’est pas dupe de ce qu’il fait avec cet event : c’est avant tout un gros récit volontairement demeuré, qui s’amuse avec tous les jouets à disposition dans le catalogue DC. En cela, Multiverse’s End évoque le sentiment qui pouvait prédominer au premier numéro de Death Metal, où l’on sentait que Snyder avait mis de côté sa prétention pour mettre le fun sur volume 11.
Néanmoins, cela ne doit pas nous empêcher de garder les yeux ouverts sur le reste du numéro, qui n’est pas entièrement une réussite. Pour ma part, je ne suis pas très fan des dessins de Juan Gedeon, dont le style fonctionne bien sur Captain Carrot, mais beaucoup moins sur les autres personnages. C’est notamment le cas pour les scènes d’intérieur entre John Stewart et Owlman, très statiques et peu engageantes. On regrettera aussi certains raccourcis faciles, ou certaines motivations aux fraises et mal amenées chez les personnages, ainsi qu’un impact émotionnel plutôt raté la plupart du temps.
– myplasticbus
Batman : The Joker War Zone #1
Collection : Rebirth
Scénario : James Tynion IV, John Ridley, Joshua Williamson, Sam Johns
Dessins : Guillem March, Olivier Coipel, David Lafuente, Laura Braga, James Stokoe
Ce one-shot qui sert avant tout de catalogue de teasing est un peu comme toutes ces anthologies d’inventaire : assez inégal. Le premier segment, signé Tynion IV, derrière une conversation entre Joker et Bane, se pose davantage comme un commentaire du run de Tom King par son successeur, et notamment de la manière dont a été géré la fin du majordome du chevalier noir. Assez critique, Tynion tease une suite à venir pour cette aventure, dont l’intérêt principal au-delà du commentaire méta se situe dans la partie artistique de Guillem March, dont le travail est excellent.
Plus intéressant est le deuxième segment de John Ridley, qui tease la série Batman à venir que le scénariste est en train d’écrire. Là encore, les dessins du talentueux Olivier Coipel font beaucoup, dans leur construction comme dans leur détail, pour rendre cette partie agréable à la lecture. L’écriture de Ridley met bien en valeur les rapports familiaux au sein de la famille Fox, qui s’annoncent très intéressants dans les choses à venir. Les trois autres segments sont plus anecdotiques. Celui de Williamson a réveillé mon petit coeur de fanboy, mais son écriture comme ses dessins restent plutôt maladroits, sans être mauvais. Celui de Sam Johns autour d’Ivy n’a pas grand chose d’essentiel, sinon qu’il tease le retour en force de Queen Ivy dans les mois qui viennent. Enfin, le dernier, écrit par Tynion IV, trouve essentiellement sa force des dessins somptueux de James Stokoe, qui comme d’habitude livre un travail extraordinaire, qui nous fait vivre et ressentir Gotham et la Joker War comme nul autre. Il en parviendrait presque à éveiller mon intérêt jusque là très faible pour Clownhunter…
– myplasticbus
Batman – Superman Annual #1
Collection : Rebirth
Scénario : Joshua Williamson
Dessins : Gleb Melnikov, Dale Eaglesham, Clayton Henry
Pour être honnête, je n’ai pas lu un seul numéro de ce run avant de m’attaquer à cet annual. En revanche, je suis un grand fan du Superman/Batman de Jeph Loeb, run auquel Williamson rend clairement hommage ici. On retrouve ainsi une bataille acharnée entre deux êtres de la 5ème dimension, ici Mr. Mxyztplk et Bat-Mite, qui se disputent sur LA question houleuse : qui de Batman ou Superman gagnerait un combat ? Si ce débat est pris très au sérieux par les protagonistes, ce n’est absolument pas le cas de Williamson qui se sert de ce postulat comme du meilleur terrain de jeu possible.
Les situations se veulent aussi dramatique qu’absurdes, amusant continuellement le lecteur qui appréciera l’humour bien meta que se permet l’auteur. Le tout est d’autant plus appréciable que cet annual propose un regard assez pertinent sur les gueguerres de fans et sur l’intérêt de ce conflit. La partie graphique renforce cet aspect qui se fait cartoonesque quand il le faut, en plus de jouer (sans trop d’originalité) à quelques moments avec la mise en abîme du numéro. Bref, un numéro qui fait bien plaisir à lire.
– Mocassin
Justice League Annual #2
Collection : Rebirth
Scénario : Robert Venditti
Dessins : Aaron Lopresti
Venditti a repris le titre Justice League à la suite de Scott Snyder et on ne peut pas dire que c’était très bon. En même temps, l’event Year of the Villain n’a pas dû beaucoup aider. Il revient ici nous livrer une histoire beaucoup plus intimiste et sans toute les fioritures éditoriales de la continuité habituelle. SI les deux derniers runs de Simon Spurrier et Jeff Loveness étaient très bon, il leur manquait un élément essentiel. L’esprit d’équipe, indissociable de la Justice League. C’est justement le cœur de ce récit. Un huis clos dans le Hall de Justice où un meurtre a été commis. Entre enquête, action et rebondissements, Venditti nous replonge dans les plus belles heures de la Ligue de Justice des années 2000, effet relevé par les dessins de Lopresti. Un récit simple, classique mais terriblement efficace.
– Justafrogg
Legion of Super-Heroes #9
Collection : Rebirth
Scénario : Brian M Bendis
Dessins : Collectif
Bendis continue son artbook sur la Legion, avec une fois de plus un panel d’artistes plus ou moins inspirés pour cette deuxième partie du procès de la Legion. Moins tourné vers l’action que le premier volet, il est également plus posé, plus lisible, plus construit et cohérent. Ici, nous revenons beaucoup sur les origines et le recrutement de différents membres de l’équipe, qui permet d’enraciner ces personnages et leur donner chair. Malgré tout, on manque toujours cruellement de viande sur ces os. Bendis survole cette équipe de manière artificielle, sans arriver vraiment à gérer son casting d’ensemble très étendu malgré ses efforts. Même lorsqu’on sent un mieux, on ne peut que regretter les dialogues et les tics de Bendis, qui sont en train d’enfermer la Legion dans une superficialité fatiguante. C’est mieux, certes, c’est porté par un gros roaster d’artistes pour la plupart talentueux, oui, mais c’est encore trop léger pour vraiment convaincre.
– myplasticbus
DECEPTIONS
Wonder Woman #763
Collection : Rebirth
Scénario : Mariko Tamaki
Dessins : Carlo Barberi
Déjà la fin de cet arc où tout va beaucoup trop vite. Si le début du run de Tamaki avait de quoi intriguer, il ne reste absolument plus rien de convaincant ici. La vie civile de Wonder Woman, sur laquelle a été vendue cette série, est ici invisible, laissant place à de l’action bas de gamme et des dialogues insipides. Le vilain introduit dans le numéro précédent est déjà hors d’état de nuire, avec une backstory dénuée de sens et d’intérêt. La fille de Maxwell Lord n’est qu’une adolescente qui fait des caprices. Tout ça pour quoi ? Pour vendre du Maxwell Lord avant la sortie du film Wonder Woman 1984. Et vous allez en bouffer aux vues des sollicitations à venir. Encore un rendez-vous manqué pour l’amazone qui mérite mieux que des bonnes idées très mal exploitées.
– Justafrogg
Wonder Woman 1984 #1
Collection : Rebirth
Scénario : Anna Obropta, Louise Simonson
Dessins : Marguerite Sauvage, Bret Blevins
Honnêtement, un petit tie-in en attendant le film qui n’en finit pas d’être repoussé était une bonne idée. Malheureusement, en pratique, c’est pas génial. Déjà, les planches. Les visages sont parfois dérangeants, voire à la limite du grotesque et la lecture devient dérangeante, ce qui n’arrange pas le scénario. Nous nous retrouvons dans une situation classique qui n’a aucun suspens, aucune enjeu réel, c’est vraiment juste une scène du film et c’est tout. On appréciera (ou pas) le coup du lift de Wonder Woman qui nous rappelle au premier volet de ses aventures cinématographique, mais vraiment, il n’y a pas grand chose à retenir de ces quelques pages.
– Harley