Tout droit venus des fins fonds de la série TV Super Friends, les Wonder Twins, ressuscités via l’imprint Wonder Comics de Bendis, débarquent enfin en France. La majorité d’entre vous ne les connaissent pas, et c’est assez normal, mais sachez que passer à côté d’eux serait pourtant regrettable.
High School Aliens
Alors, de quoi ça parle ? Zan et Jayna, frère et sœur, sont deux extraterrestres envoyés par leur père sur Terre, et qui se retrouvent à partager leur vie entre activités super héroïques et vie lycéenne, avec pour tuteur un certain homme d’acier. L’un peut se transformer en eau, l’autre en animal à la manière de Beast Boy, et c’est à peu près tout pour le plot de base.
Mark Russell a parfaitement compris le genre Young Adult, épaulé par le style jeune et frais de Stephen Byrne, collant à l’ambiance lycéenne du titre. Si vous recherchez du super-héroïsme classique, sachez que cela n’est pas vraiment l’idée. En effet, Wonder Twins, en dépit d’une intrigue de fond assez sympathique, reste un slice of life. Ainsi la série se concentre plutôt sur la vie de tous les jours de nos héros, et les difficultés inhérentes à l’adolescence que ce soit avoir un rencard, s’intégrer dans un lycée, se faire de nouveaux amis, s’affirmer en tant qu’individu, tout en subissant les effets de la puberté.
Zan et Jayna sont tous les deux attachants et possèdent des personnalités assez marquées. Tout deux assez innocents et non introduits à la culture terrienne, c’est de ce décalage que provient la majorité de l’humour. On notera par exemple le « Nous avons trouvé un corps dans un parc » de Hawkman suivi d’un « Félicitations ! » de la part d’un Zan ne comprenant pas vraiment la situation. À noter que les implications et les conséquences de l’arrivée de Gleek, petit singe intelligent, ne seront pas mentionnées ici mais sachez que paradoxalement, alors qu’il était le personnage comique de la série TV, celui-ci se voit doté d’un background assez touchant.
Dark Knight Bee Gees
L’humour et la bonne ambiance du titre tiennent également sur la bonomie de l’intégralité du casting, que ce soit les vilains –mention spéciale au vampire alcoolique- comme les supers. Sorti en VO à la même époque que Heroes in Crisis, Wonder Twins renoue avec une partie du public DC lassé de voir toujours plus de noirceur.
Ici, aucun héros ne meurt, les méchants ne sont pas des tarés meurtriers, personne n’est dépressif ou n’a envie de se suicider. Batman raconte la manière dont il écrivait des poèmes à sa voisine de classe pour la draguer, Superman explique comment il s’est tapé la honte en essayant d’avoir l’air cool, certains rencards se passent mal, mais ce n’est pas la fin du monde, tout va bien. Une caractérisation particulière, mais qui s’inscrit parfaitement dans l’ambiance du récit.
Par ailleurs, contrairement à ce que pourrait laisser penser le début du tome, et même si l’histoire reste feel-good tout du long, le ton a tendance à s’assombrir légèrement sur la fin, certains personnages ayant pour le coup de vrais problèmes. On notera également quelques critiques sociales habilement placées, comme celle de la gestion des prisons aux USA.
En bref, pour 15€, Wonder Twins s’impose comme un très bon récit Young Adult et un excellent point d’entrée dans l’univers des deux extra-terrestres. Une belle alternative pour ceux voulant retrouver un DC un peu plus lumineux et amusant, sans pour autant être destiné aux tout-petits.