Mike Carey nous revient sur Hellblazer dans ce qui devrait sans doute constituer le dernier tome de la série. Pour l’occasion, sont réunis ici les numéros #206 à 215, le numéro #229, ainsi que le récit All His Engines. C’est parti pour la review !
Soap-opéra spé démonologie
Chaque run publié par Urban sur le personnage de Constantine avait un ton particulier, caractéristique de son auteur. Ainsi, arrivé au tome 3, l’avantage pour le lecteur est qu’il n’a normalement plus à se demander si oui ou non il devrait apprécier ce récit. Par conséquent, autant le dire tout de suite, si vous n’avez pas regretté l’achat du premier tome, vous ne devriez pas regretter l’achat du deuxième, et a fortiori du troisième.
Cependant, quel genre d’histoire vous attend dans ce volume de 400 pages, une fois passée sa première de couverture, et son Constantine ressemblant de manière un peu trop troublante à Gordon Ramsay ? Que ce soit dans « Down in the ground where the dead man go » ou « All His Engines », le thème central se dégageant du tout est la famille. Au fil de la lecture, Hellblazer s’impose progressivement comme un soap-opéra démoniaque, renvoyant constamment son héros au cœur de l’enfer, histoire de résoudre des problèmes. John est bien caractérisé, et on retrouve comme d’habitude ce subtil mélange entre dépression, agressivité passive et malignité faisant le sel de l’anti-héros.
De plus, l’auteur, attaché à la construction d’une mythologie pour le personnage, n’hésite également pas à revenir sur l’enfance du héros à plusieurs occasions, et questionner jusqu’à la fin le lecteur : Master of the Dark Arts ou pas ? Où s’arrête le mensonge et où commence la magie ?
Si tout n’est pas obligé de se terminer dans les larmes, comme à l’accoutumée, ne vous attendez pas à une happy end.
Enfer et boule de gomme
Si certaines aventures de Constantine, quoi que joliment dessinées, ne demandent finalement aux artistes que de représenter le réel avec une touche de surnaturel, ce tome ne pourrait par ailleurs fonctionner sans partie graphique particulièrement travaillée. En effet, si l’histoire se montre convaincante, sans le travail de Leonardo Manco, force est de constater que le tout perdrait fortement de sa saveur.
Un véritable travail de recherche artistique a été effectué afin d’imaginer toutes les horreurs que peuvent contenir les neuf cercles de l’enfer. Démons éventrés, plaies purulentes, ponts d’âmes damnées et autres joyeusetés vous attendent. Par conséquent, même si depuis le temps, vous devez savoir que l’horreur en bande dessinée ne fonctionne pas sur moi, comprenez bien que dans la tiers list des récits à ne pas mettre entre toutes les mains, celui-ci est assez bien positionné.
Sorte de soap-opéra démoniaque centré sur la famille, ce dernier tome de Hellblazer conclut d’une belle manière la série. Si vous avez jusque là apprécié le travail de Mike Carey sur le personnage, nul doute que vous ne passerez pas à côté.