S’il est une série VF qui dure depuis le relaunch Rebirth, c’est bien Flash Rebirth. Le huitième tome est à peine sorti en juin qu’Urban enchaîne avec le neuvième. Ici, il sera question de commencement, de Forces et de Fatalité. Oui, vous avez très bien compris la référence du dernier terme, surtout si vous lisez également la série New Justice. Un tome riche en contenu donc, mais est-ce suffisant pour en faire une bonne lecture ?
RETOUR VERS LE FUTUR DU PASSÉ
Depuis leur libération, les trois nouvelles Forces affectent de plus en plus la vie du héros. Si certains de ses avatars les utilisent pour le bien commun, d’autres les exploitent à des fins criminelles et individualistes. Cela a pour conséquence de diminuer l’influence de la Force Véloce, et donc les pouvoirs des speedsters. Constant, le nouvel utilisateur de la Force Tranquille, l’a bien compris, et envoie Barry Allen faire un voyage de mémoire dans son passé. Ce dernier revivra le moment où il acquit ses pouvoirs jusqu’à celui où il endosse le costume de l’homme le plus rapide du monde. Joshua Williamson revisite à sa sauce l’année un de Flash, une « année un » pré-Flashpoint revisitée, devrait-on dire. Les plus anciens n’y verront pas un grand intérêt car il n’y a rien qu’ils ne sachent déjà. L’idée ici est plutôt de faire le lien avec l’intrigue des Forces. On retrouvera les ingrédients de l’accident du laboratoire, nouveaux pouvoirs, responsabilités et costume. Il n’y a absolument rien de neuf à se mettre sous la dent, mise à part quelques originalités pour les personnages secondaires et l’antagoniste. Mais il faut reconnaître que l’histoire de la naissance d’une future légende fait toujours son petit effet.
THE FASTEST DEATH ALIVE
La deuxième partie du tome se situe pendant l’arc Doom War de la série Justice League par Scott Snyder paru au mois de juin 2020. Tout d’abord, commençons par relever les défauts. Il faudra faire un effort pour accepter le fait que Flash soit à deux endroits en même temps, sachant qu’il est le personnage central de ce dit arc. Puis, cette partie est saupoudrée d’une sous-intrigue avec les Lascars (encore eux malheureusement) qui tease l’événement Year of the Villain. Cela n’a rien à faire dans l’histoire principale tant il ne se passe absolument rien d’intéressant. Concernant le récit principal, on retourne au présent où Flash et les speedster constatent que leurs pouvoirs perdent en efficacité. La cause de ce déséquilibre ? L’expansion et la diffusion des autres Forces vers leurs avatars tels que Psych, Fuerza ou Constant. Pour réparer cette anomalie, c’est le Flash Noir qui est chargé d’éliminer ces personnes. Il s’agit d’une course contre la montre qui se révèle assez divertissante au final. L’action s’enchaîne bien, et les personnages font une bonne démonstration de leurs pouvoirs. A noter le petit moment dramatique vers la fin. C’est toujours bon à souligner, même si cela manque cruellement de développement.
UNE QUALITÉ EN MEILLEURE FORME
Après lecture, ce tome s’avère beaucoup plus intéressant que ce que Joshua Williamson nous avait habitué avant. Fini les intrigues recyclées autour des Lascars, le potentiel gâché de Wally West ou l’opposition de Flash à un speedster rival. L’auteur resserre un peu les vis sur le développement des Forces Sagace, Colosse et Tranquille. La tension monte, mais maintenant il faut que ça décolle. En plus d’une narration en hausse de qualité, il en va de même pour la partie graphique, notamment grâce au grand retour d’Howard Porter sur le titre dans l’arc Année Un. Tout simplement superbe. Le style de l’auteur s’accorde tellement bien au personnage. On peut citer l’évolution progressive du costume de Flash, chapitre après chapitre. Ou le fait qu’il soit tellement rapide qu’il traverse littéralement les cases. Et même les onomatopées mélangées avec les éclairs de Force Véloce. Quant à Scott Kolins, il fait un travail correct mais sans plus en comparaison de Porter. Enfin, Rafa Sandoval, avec son style mainstream, propose de très belles planches, mais qui demeurent encore trop statiques.
Au final, ce que l’on peut retenir de ce tome, c’est que cela s’améliore. Après deux tomes soporifiques au possible, on retrouve un Barry Allen qui fait moins son Calimero et qui va plus de l’avant. L’effet Année Un y joue un peu, certes. Mais on espère que Joshua Williamson aura plus d’audace à proposer dans le tome suivant pour enfin apprécier un tome Flash Rebirth à sa juste valeur.