On se retrouve comme chaque semaine pour les Highlights, le bilan de nos lectures hebdomadaires chez DC Comics, avec en l’occurrence les sorties du 23 juin 2020.
LES COUPS DE CŒUR
John Constantine : Hellblazer #7
Collection : Black Label
Scénario : Simon Spurrier
Dessins : Aaron Campbell
Oui, vous allez me dire, encore du Hellblazer dans les coups de coeur ? Mais oui écoutez, quand c’est bien, c’est bien, il faut le dire.Avec ce numéro Simon Spurrier aborde les relations amoureuses toxiques. Un ample sujet, traité du point de vue de la victime, mais cette victime ayant la particularité d’être une sirène. Ce qui nous donne un numéro (qui devrait plaire à ceux qui ont vu The Lightouse déjà) parcouru d’une sorte de tristesse lancinante. L’histoire a beau être surnaturelle avec la présence de la sirène, il en ressort pourtant quelque chose de bien concret et c’est terrible. Mais c’est aussi pour ça que ce numéro fonctionne aussi bien. Qui plus est on a toujours l’intolérance anglaise qui revient, avec cette fois-ci une place de choix pour nous Français. Et enfin les dessins d’Aaron Campbell sont toujours MA-GNI-FI-QUES.
– Claygan
The Low Low Woods #6
Scénario : Carmen Maria Machado
Dessins : Dani
Collection : Hill House
The Low, Low Woods est le comics qui m’a le plus touché depuis très longtemps. Depuis I Kill Giants exactement, qui est pour moi un chef d’œuvre.
The Low, Low Woods c’est l’histoire de deux jeunes amies confrontées à la vie, à cette réalité si horrible qu’elle ne peut sembler que fantastique. Carmen Maria Machado écrit ici une histoire passionnante, autant dans son message de fond que dans ses péripéties. Les dialogues sont percutants, tout est important. Il est rare dans une œuvre de fiction de se sentir concerné par un thème qui ne nous touche pas. Mais celle-ci le fait parfaitement. Avec dureté. Une dureté malheureusement réaliste. Une dureté nécessaire.
L’auteure ne juge pas. Elle ne se permet pas de donner les solutions à des problèmes qui n’en ont pas. Elle se contente de faire ce qu’elle sait faire de mieux : raconter. Et cette part de fiction sert largement le propos très réaliste du comics. A l’instar des protagonistes de cet ouvrage, notre vie est rempli de tabous sur les sujets graves et importants abordés ici. Et il est nécessaire d’en parler et de réagir face à cela. The Low, Low Woods le fait magnifiquement. Mais il n’y a heureusement pas que ça. C’est aussi une très belle histoire d’amitié, une très belle histoire d’amour, une ode à la jeunesse et à la découverte de soi.
The Low, Low Woods c’est tout simplement un comics à lire. Parce que c’est beau. Parce que c’est dur. Et parce qu’il est nécessaire de parler encore et encore de viol, d’agression pour que tout cela puisse se terminer un jour.
Seul le temps dira si ce comics est un chef d’œuvre. Mais en tout cas il m’aura marqué pour très, très longtemps.
– Justafrogg
Green Lantern 80th Anniversary 100-Page Super Spectacular #1
Scénario : Collectif
Dessins : Collectif
Collection : Rebirth
Depuis quelques temps, DC inonde le marché de ses numéros spéciaux anniversaire… et il faut dire ce qui est : souvent, on s’ennuie devant un numéro de qualité très inégale. Ce numéro anniversaire de Green Lantern fait exception. Contrairement à d’habitude, nous sommes face à quelque chose de beaucoup plus solide, au niveau des histoires comme au niveau des dessins.
C’est une jolie petite flopée de scénaristes qui s’enchaînent ici, avec James Tynion IV, Geoff Johns, Mariko Tamaki, Peter J Tomasi ou encore Jeff Lemire. Et s’il est difficile de dresser un bilan complet face à leurs histoires, on peut néanmoins apprécier l’unité d’esprit malgré la diversité de voix. A travers tous les récits, on sent quelque chose un aspect merveilleux et épique, qui cherche néanmoins à revenir à l’essence des personnages et de cette multiplicité de visages qui ont porté l’anneau. Même si certaines histoires sont un peu plus faibles que d’autres, on sent toujours cet hommage vibrant et respectueux chez tous les auteurs, communiquant un sentiment d’émerveillement typiquement DC.
Même Robert Venditti (qui n’a pas laissé un souvenir exceptionnel sur le titre) s’en sort très bien avec son segment. Ce numéro parvient à nous toucher profondément, et on regrette que la série ne soit pas aussi touchante de manière plus générale (malgré l’excellent travail actuel de Morrison). Green Lantern 80th Anniversary est l’un des rares numéros anniversaires que je recommande chaudement. Que vous soyez fan du héros sans peur ou que vous le découvriez, vous trouverez ici un bon concentré de ce qu’il apporte.
– myplasticbus
LES VALEURS SURES
Suicide Squad #6
Collection : Rebirth
Scénario : Tom Taylor
Dessins : Bruno Redondo
Ce numéro n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais, mais je ne suis même pas déçu. Lorsque Taylor teasait un affrontement entre l’équipe et Batman d’emblée on s’attend à un numéro épique à base de pif paf boom, mais ici il n’en est rien. En fait ce numéro est sans doute le plus léger et le plus humoristique de la série depuis ses débuts. Alors ça pourra en déranger certains, mais pour ceux qui accrochent ça leur donne un excellent numéro rempli d’humour. C’est une pause bien méritée pour le titre qui devrait repartir dans du beaucoup plus sérieux très vite. Et bien entendu le travail de Redondo est toujours excellent que ce soit dans ses dessins ou découpages.
– Claygan
Batman – The Smile Killer #1
Scénario : Jeff Lemire
Dessins : Andrea Sorrentino
Collection : Black Label
En vérité, je suis un peu déçu. Le duo explore plutôt Batman dans ce numéro un peu à part de Joker : Killer Smile. Ce n’est donc pas vraiment un épilogue et certains n’aimeront pas la fin, ni le fait de proposer une idée et de ne pas aller jusqu’au bout de l’histoire. Il faut dire que c’est un récit aussi mystique que les précédents, où Lemire joue beaucoup sur la santé mentale du personnage. Ça ne plaira clairement pas à tout le monde, mais le numéro garde une certaine qualité au niveau de l’écriture, mais surtout des dessins, Sorrentino étant toujours l’un des artistes les plus inventifs en matière de mise en scène.
– Sledgy7
LES DECEPTIONS
Justice League #47
Collection : Rebirth
Scénario : Robert Venditti
Dessins : Eddy Barrows
Je vais être un peu dur avec ce numéro, qui n’était pas abyssalement nul. Néanmoins, on ne peut s’empêcher d’être déçu face à la conclusion de cet arc, déjà pas terrible à l’origine. D’un côté, la grande bataille impressionnante annoncée n’a jamais vraiment lieu, ce qui laisse assez pantois. Dommage pour Justice League… Surtout lorsque c’est Barrows qui est aux commandes graphiques, et qu’il sait habituellement plutôt bien dessiner des scènes avec des proportions incroyables.
Venditti préfère explorer l’intériorité de James Corrigan, ce qui aurait été tout à son honneur, si seulement il avait bien réalisé les choses. Même s’il pose des questions théologiques finalement assez intéressantes, il le fait dans un déluge de bons sentiments vraiment fatiguant, qui fait lever les yeux en l’air. La subtilité est partie depuis belle lurette, et on se retrouve simplement face à un gâteau beaucoup trop sucré pour être appétissant, aux proportions décevantes. Dommage.
– myplasticbus
Batman #93
Collection : Rebirth
Scénario : James Tynion IV
Dessins : Guillem March, Javier Fernandez
C’est l’heure pour le super-méchant d’expliquer son plan de vilain pas beau… Et comme tout le monde le sait, quand un super-méchant explique son plan de vilain pas beau, c’est parce qu’il est sûr de gagner (sinon allez tout de suite jouer à Final Fantasy VII ! Oust !).On approche de la fin de l’arc et heureusement. James Tynion IV est à bout de ses idées et ne fait que répéter des choses déjà vues pendant les numéros précédents. Les personnages sont au mieux fades, au pire complétements incohérents.
On sent que tout doit se mettre en place pour la Joker War qui arrive prochainement mais tout cela se fait dans la douleur. La révélation finale tombe à plat car complétement attendue et seul demeure l’espoir que la narration s’améliore maintenant que les pièces du puzzle sont assemblées. On peut toutefois se consoler en admirant les très belles planches de Guillem March et Javier Fernandez. Mais il est grand temps que ça se termine !
– Justafrogg
Pour ceux qui se plaignait du run de King qui était trop différent des aventures du Batman classique, cet relance devrait leur plaire normalement.
Si je devais faire un bilan de ce premier arc par Tynion IV. Je dirais ceci : C’est du Batman classique. C’est pas mauvais ni excellent, mais c’est classique. Je reste quand même assez curieux de voir cet Joker War, notamment pour son impact sur les titres annexes de la Bat-family (Batgirl, Nighwing …) qui promet des titres plus lié entre eux.