Review VO : Dark Nights – Death Metal #1

Dark Nights - Death Metal

Après de longs mois d’attente, le premier numéro de Dark Nights – Death Metal de Scott Snyder et Greg Capullo est enfin dans les bacs (et vous pouvez consulter la preview ici). Et très sincèrement, je ne sais pas si le monde est prêt pour ce shot en concentré d’adrénaline pure. Rentrons ensemble dans les détails pour voir ce que ça vaut.

Dark Nights, Death Metal et Dense Story

Je vous avoue que j’ai du mal à savoir par où commencer cette review. J’ai l’impression d’avoir 8 ans, d’être face une montagne de jouets et de ne pas savoir lequel choisir. Parce que c’est un peu l’effet que ça fait : c’est dense. Vraiment dense. On a l’habitude chez Scott Snyder, qui assume depuis maintenant quelques temps la masse de ses récits. Pourtant, en soi, l’intrigue n’est pas si lourde que ça. Elle se résume facilement en deux lignes et demi, de quoi tenir sur un post-it. Mais il y a tellement d’informations ! Tellement de captions dans tous les sens ! Tellement de concepts qui sortent de partout ! On se croirait au festival international de la saucisse et tout le monde en a pour son argent.

Plus que raconter une histoire, ce numéro sert à poser les bases d’un monde où Perpetua a refilé les clés au Batman Who Laughs, suite aux événements de Doom War dans Justice League #39. On découvre ainsi à quoi ressemble la réalité du récit, avec ses Batmen du Dark Multiverse qui servent de milice privée pour leur maître rieur. Mais à côté de ça, on a aussi un cours de mythologie DC (ou je dirai presque un cours de cosmologie mythologique), un teasing constant de ce qui arrive et un rappel léger des événements précédents. Le lecteur emmagasine beaucoup dans ce premier numéro… Mais bizarrement, là où ça devrait être vraiment lourd, ça fonctionne assez bien.

L’avalanche de concepts farfelus est telle qu’on se prend beaucoup plus au jeu que dans Dark Nights : Metal ou Justice League. Les concepts sont mieux maîtrisés, servent davantage le récit et l’univers que des gimmicks gratuits dont le scénariste a pu nous gratifier dans ses œuvres récentes.

Death Metal

Fun ! Fun ! Fun ! And turburgers !

Sur son premier numéro, Death Metal fonctionne mieux que son prédécesseur. Cela tient à une raison assez simple : son aspect ouvertement fun et décomplexé. J’ai souvent eu l’occasion de reviewer Snyder ces derniers mois, et souvent, j’ai dû soulever son petit gimmick d’auteur prétentieux, qui met beaucoup d’emphase sur ses dialogues et utilise l’auto-référence à son Oeuvre de manière lourdasse. Ici, Snyder semble arrêter de se prendre pour Morrison, abandonnant ses prétentions pour jouer simplement la carte du divertissement complet et radicalement assumé. Death Metal est profondément drôle, au point de frôler un peu le degré humour lourd, mais sans jamais vraiment y succomber complètement. Ça aide à faire passer la pilule des 14 idées par pages et des concepts loufoques.

L’humour est accentué par la métafiction mise en avant dans Death Metal. Dès la première page, le quatrième mur est brisé. Par la suite, Snyder multiplie les clins d’œil au lecteur, comme avec une réplique mémorable du Batman who laughs qui nous rappelle notre saturation de ce personnage-concept fatigant. Il utilise également abondamment des références à tous les récits de l’univers DC, au point que le lecteur de longue date s’amuse incroyablement à repérer les petites perles distillées sur le chemin. Malheureusement, cela ne fait pas vraiment de Death Metal un récit new-reader-friendly. Le lecteur qui n’est pas habitué aux concepts de DC, voire même à l’univers développé par Snyder depuis 2 ou 3 ans, pourra ici clairement passer son chemin. Il perdra une grande partie du sel et de l’intérêt du numéro (et probablement de l’event en lui-même).

Car si on s’amuse franchement sur Death Metal, on est aussi frappé par le peu d’intérêt accordé aux personnages. On est dans l’explosion fun, grasse et absolue, mais on perd aussi profondément en caractérisation. On ne ressent pratiquement aucune émotion, sinon une sorte d’émerveillement puéril et facile. C’est d’ailleurs relativement assumé, dès la première page : on est dans un récit de vengeance qui vient balancer un burger au caca à la gueule de Perpetua. Dans ce premier numéro, rien ne sonne « vrai » au niveau des personnages. Au-delà du classique snyderien « être un héros dans la crise, aux pieds du mur », il n’y a pas vraiment de profondeur à rechercher. Et c’est peut-être tant mieux, d’ailleurs…

Death Metal

Un Greg Capullo explosif

Comme à son habitude, le dessinateur et ami de Scott Snyder s’en sort très bien. Comme je le disais dans ma review de Last Knight on Earth, c’est un très bon exécutant, qui sait parfaitement mettre sur page les idées débiles de son camarade. Ici, il est particulièrement en forme dans ses compositions, offrant suffisamment de place aux moments importants malgré une densité d’informations à mettre sur une page. Ses crayonnés sont légèrement plus brouillons que sur certains autres travaux, bâclant ci et là un visage… mais ils restent de très bon niveau global, pour peu que vous accrochiez à ce style mainstream.

Cela me rappelle un Jim Lee lorsqu’il était au meilleur de sa forme, comme lorsque Jeph Loeb le mettait au défi de dessiner toutes les bat-mobiles dans Batman : Hush. On a l’impression que Capullo peut tout dessiner, les pires idées comme les meilleures, et rendre le tout presque crédible. Il parvient à réaliser des versions badass amusantes de tous les personnages DC. Je serai peut-être un peu moins tendre avec certains choix de colorisation de la part de FCO Plascencia, mais ce dernier a déjà montré à travers l’histoire qu’il savait ce qu’il faisait.

Bref, si vous cherchez un récit profond, actuel et travaillé, passez clairement votre chemin. Si vous cherchez un Maxi Burger bien gras, fun et décomplexé au possible, porté par des dessins qui réinventent alors vous serez clients. Attention, c’est pas parce que c’est fun et gras que c’est pour autant une lecture pour se vider le cerveau. La densité de l’histoire et le nombre incalculable de captions vous perdront en chemin. Mais ça reste drôle, méta, et efficace. Je dois avouer que je suis assez positivement surpris, même si je n’ai pas du apprécié Dark Nights : Metal.

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myplasticbus

myplasticbus

Depuis son enfance, cet énergumène passionné se sent insatisfait de l’état du monde. Alors il s’est mis à écrire et dessiner ses propres univers, à raconter des histoires et à s’immerger dans des mondes parallèles. Un beau jour, il a découvert une bande-dessinée qui parlait d’un univers bizarre avec une particularité bien chelou : aucun super-héros, sinon dans les bandes-dessinées. Éternel curieux, il a voulu visiter cette terre inaccessible et étrange. Il s’est mis à chercher à maîtriser les lois des univers multiples, en découvrant qu’elles reposaient dans un bus en plastique caché au plus secret de son imagination. Désormais coincé dans cet univers bizarre, il prend toujours beaucoup de plaisir à explorer sa terre d’origine à travers des cases, des bulles et des dessins plus grands que la vie. Sinon, une fois, en 2003, il est resté coincé dans l’Hypertime.
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urbanvspanini10
Invité
urbanvspanini10
3 années il y a

Pareil, j’ai bien aimé ce premier numéro. J’ai été même surpris à certains moments. (Notamment quand on voit vers où va se diriger l’intrigue)Moi je dirais comme défaut principal que c’est trop court. Alors j’ai passé un bon moment à la lecture, le fun de ce numéro marche bien (Notamment la référence à Watchmen qui me fait rire à chaque fois que je la vois XD ). Mais je trouve que pour un premier numéro d’un event important on aurait pu avoir plus de page. (Par exemple, le premier numéro de Empyre chez Marvel fera 56 pages).
Après si ça se trouve, Scott Snyder à trouvé un bon rythme pour 32 pages par épisodes. Et lors de la relecture complète de l’event le nombre de pages choisis paraîtra judicieux.

Bref, vivement la suite pour ma part.

Vittorini
3 années il y a

Je trouve ça un peu tôt pour condamner Death Metal à un (bon) récit Junk Food simpliste et décérébré. Ça n’aura jamais aucune portée philosophique, mais j’ai quand même l’impression que Snyder cherche enfin à concilier récit intelligent et divertissant, cette fois sans la prétention grotesque du premier Metal. Après, c’est clair que c’est pas du Tom King où tous les personnages sont Docteurs Ès Lettres pour donner l’illusion d’un récit avec une vraie profondeur intellectuelle.

Sinon, Diana avec les cheveux bleus, c’est le feu. Tout comme un T-Rex qui s’entraîne à lancer des batarangs. Super numéro.

Et bonn riviou !

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