Grant Morrison et Liam Sharp reviennent chez Urban Comics. Après le gros coup de cœur qu’était le premier tome d’Hal Jordan : Green Lantern, est-ce que la magie marche toujours autant avec celui-ci ?
Le côté procédural mis à l’écart
Déjà ce qu’il faut annoncer tout de suite avec ce deuxième tome c’est que celui-ci marque une cassure avec l’aspect procédural introduit avec le premier. En effet, à part les deux premiers numéros, tout le reste met en scène une seule histoire. Ceux qui avaient apprécié cet aspect procédural dans le premier tome pourront donc se sentir quelque peu déçu face à cette décision.
Néanmoins les deux premiers numéros qui racontent des histoires auto-contenues sont de très grande qualité. Le premier à un aspect lyrique qui fonctionne beaucoup, tandis que le second est le plus intéressant (en tout cas pour votre serviteur), car il met en scène la réunion entre Green Lantern et Green Arrow. Le tout est bien entendu un grand hommage au Green Lantern/Green Arrow de Dennis O’Neil et de Neal Adams. Dans son propos déjà, avec un retour de la question de la drogue. Mais Morrison, étant qui il est, il amène aussi des éléments absurdes du Silver Age, dans ce cas là avec Xeen Arrow, le double géant venu d’une autre dimension de Green Arrow. Et le tout fonctionne et ça c’est impressionnant. Mais il y a aussi les dessins qui rappellent le Green Lantern/Green Arrow, en effet car Liam Sharp essaie (et réussit) à émuler le style d’Adams.
D’ailleurs Liam Sharp effectue une fois encore un travail des plus solides, même si malheureusement ce n’est pas aussi incroyable que le premier tome. Ceci en grande partie du à cet abandon des histoires auto-contenues. Dur pour l’artiste d’alterner les styles et les ambiances lorsque l’histoire ne s’y prête pas. Mais le tout reste excellent. Que ce soit dans ses découpages toujours très inventifs, ou tout simplement dans ses designs de personnages. Car ici il a eu de quoi faire avec tous ces différents Green Lanterns.
Le retour du multivers made in Morrison
Ici, Morrison renoue avec son amour pour le multivers. Le scénariste nous introduit aux Green Lantern de différentes Terres qui vont devoir se liguer pour faire face à une grande menace.
Le tout fonctionne très bien, Morrison est toujours à l’aise avec son multivers. Et tous les Green Lanterns venus des différents univers sont assez différents pour que le tout soit vraiment divertissant. Le meilleur exemple étant bien entendu le Green Lantern stoner. Dans tout autre contexte, ceci pourrait ressembler à une blague, mais non : c’est tout à fait sérieux et le pire c’est que ça fonctionne ! Le personnage est sympa et surtout vraiment original. Il est tellement sympa je ne dirai pas non à une mini-série centrée sur lui (oui, je sais que cela n’arrivera jamais). Et cela vaut quasiment pour tous ces Green Lanterns alernatifs, bien aidés par les dessins de Sharp qui leur font honneur. On regrettera peut-être de ne pas pouvoir plus les voir que ça au final.
Néanmoins, qui dit retour du Multivers de Morrison dit aussi retour d’un récit qui n’est pas des plus abordables. Là où le premier tome était plutôt facile d’approche pour du Morrison, ici les choses deviennent plus complexes. Ce qui fait qu’un lecteur peu habitué aux récits du scénariste écossais pourrait être quelque peu perdu. Néanmoins la chose n’est pas incompréhensible, loin de là.
Hal Jordan : Green Lantern tome 2 est toujours une excellente lecture. Morrison et Sharp sont au top et même si on regrettera la disparition de l’aspect du procedural, l’apport du multivers est bien assez pour pallier à ce manque. Tout ces nouveaux Green Lanterns alternatifs apportent un vrai plus à ce récit et pouvoir voir de nouveau Morrison se pencher sur le Multivers, ça vaut tout l’or du monde.