La décennie 2010 de DC en 25 comics

La décennie 2010 de DC en 25 comics
Sommaire

Les années 2010 ont été particulières pour DC Comics, à plusieurs niveaux. En ce qui concerne leurs publications de comics, ce qui nous intéresse aujourd’hui, elles ont été marquées dès le départ par l’arrivée d’un nouveau duo de directeurs créatifs, l’éditeur Dan DiDio et l’artiste superstar Jim Lee. Ils ont amené ensemble le reboot de tout l’univers que l’on connaît sous le nom des New 52, nouveau point de départ pour les années à suivre, avec son lot de réussites et de catastrophes.

Avec cet article, nous allons tenter de résumer ces dix ans de comics DC en 25 titres qui auront marqué les esprits, révélé un auteur et/ou un artiste ou qui auront inauguré un phénomène assez important pour impacter l’édition des comics DC et même de sa concurrence. Il ne sera donc pas question de citer les meilleures histoires de cette décennie passée, mais bien d’en saisir le mouvement, et ce par ordre chronologique.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 17Batman : The Return #1

Nous débutons donc en 2010, on lisait tous Green Lantern et l’event Blackest Night, puis Brightest Day et on voyait s’approcher la fin d’un run emblématique avec un retour attendu : le Batman de Grant Morrison. L’auteur excelle sur la chauve-souris depuis quelques années, d’abord sur son titre principal avant de continuer dans l’ongoing Batman and Robin créée pour l’occasion, et signe avec The Return le retour (bien joué) de Bruce Wayne, disparu pendant Final Crisis.

Il s’agit d’un moment important d’un run que beaucoup de fans du Chevalier Noir considèrent comme leur préféré. Souvent en tête des ventes, il était – au crépuscule de la continuité pré-Flashpoint – le comics DC le plus marquant et continuera même quelques temps pendant les New 52 avec Batman Incorporated. C’est tout simplement une icône.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 18Superman Earth-One Vol.1

La même année sortait le premier graphic novel d’un nouvel imprint hors continuité, Superman Earth-One. C’est tout naturellement le plus grand super-héros de DC qui lance cette gamme ayant pour but de proposer des récits complets modernisant les personnages les plus connus de l’éditeur. De grands noms se sont attaqués à ce projet, J. Michael Straczynski et Shane Davis l’ont inauguré avec Superman, puis vinrent Geoff Johns et Gary Frank sur Batman, Jeff Lemire et Terry Dodson sur Teen Titans, Grant Morrison et Yanick Paquette sur Wonder Woman et enfin, moins connus, Gabriel Hardman et Corinna Bechko sur Green Lantern.

Le résultat n’est pas au goût de tout le monde, mais trouve tout de même un certain public. On se souviendra plutôt de Wonder Woman, mais il fallait mentionner le premier tome de ces réécritures du mythe DC, l’imprint Earth-One perdurant malgré des moments difficiles et des retards constants (on attend toujours Flash, les gars).

La décennie 2010 de DC en 25 comics 19Flashpoint #1

On passe en 2011 avec l’event qui va tout changer. Geoff Johns et Andy Kubert sont chargés d’écrire un récit qui s’éloigne des crises que l’on a suivi chez DC par le passé, en créant plutôt une aventure autour de Flash dans une réalité modifiée par son intervention dans le passé (en tout cas, ce sera l’explication officielle à ce moment).

Nous voyagerons alors sur une Terre bien différente de celle que l’on connaît avec Thomas Wayne en Batman plus radical, Cyborg en chef de file des héros et les Amazones et les Atlantes en pleine guerre, menés par Wonder Woman et Aquaman, le couple divorcé pas content. C’est donc aussi l’opportunité parfaite pour DiDio et Lee de rebooter la continuité, rajeunissant les personnages iconiques et en ajoutant Wildstorm dans l’univers mainstream. C’est donc ici que s’éteint le pré-Flashpoint, enfin presque.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 20Batman #1

Ce fameux reboot aura eu quelques succès, artistiques ou financiers puisque les ventes décollent et resteront au beau fixe pendant un moment. On pouvait lire le blockbuster Justice League par Johns et Lee, Morrison sur Action Comics, Francis Manapul et Brian Buccellato sur Flash, Brian Azzarello et Cliff Chiang sur Wonder Woman, continuer le Green Lantern de Johns qui s’en bat la race de son propre event et surtout beaucoup de Batman. L’excellent Batman et Robin de Tomasi et Gleason, les moins excellents The Dark Knight de Jenkins et Finch et Detective Comics de Daniel, mais aussi – bien évidemment – Batman par Scott Snyder et Greg Capullo.

Après s’être fait la main sur Detective Comics, le jeune auteur brille sur le titre principal de la chauve-souris, toujours au sommet de la hype et des ventes. C’est avec la Cour des Hiboux, qui a mis tout le monde d’accord, que beaucoup de lecteurs se sont mis à la lecture de comics DC, surtout dans nos contrées avec l’arrivée d’Urban au même moment. Même si le duo perdra une partie de son lectorat moins cliente de l’évolution de leur run, il s’agit sans nul doute du titre phare des New 52 et qui fera de son auteur l’un des plus influents de l’éditeur dans les années à venir.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 21Aquaman #1

Parmi les New 52, un titre va réussir à créer un nouvel engouement pour un vieux personnage bien trop tourné en dérision. Geoff Johns – le scénariste qui a redynamisé Flash, Green Lantern et tout ce qu’il a touché en général – s’accompagne d’Ivan Reis dans le but de redonner ses lettres de noblesse à Aquaman.

Quand un artiste comme celui-ci, plus en forme que jamais, est chargé de poser les ambiances de votre récit qui passe du super-héroïque classique à l’horreur et le fantastique, les lecteurs s’amènent, et Aquaman montera dans les meilleures ventes de DC tant que l’équipe créative sera présente. On remet au clair les pouvoirs colossaux du Roi d’Atlantis, on lui crée de nouvelles menaces, on renforce les liens de haine avec ses deux némésis et d’amour avec Mera et on agrandit la mythologie d’Atlantis, et voilà un des meilleurs récits que proposeront les New 52. Il servira d’influence quasi-unique pour le film sorti au cinéma en 2018 et à tous les comics d’Aquaman qui l’ont suivi.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 22Injustice : Gods Among Us #1

En 2013, les développeurs des jeux Mortal Kombat (qui avait déjà fait un jeu crossover avec DC) sortent un jeu de combat avec les héros et vilains de l’éditeur. Dans le jeu est inclus un mode histoire où ils voyageront sur une Terre alternative où Superman est un tyran, un scénario fun qui aura suffisamment plu pour avoir droit à une suite, mais qui a surtout lancé un préquel en comics digital peu de temps avant la sortie du jeu.

Tom Taylor, alors connu pour quelques récits Star Wars chez Dark Horse, est chargé de raconter ce monde utopique de l’acte cruel de Superman jusqu’au début du scénario du jeu, avec plusieurs artistes, mais nous retiendrons surtout Bruno Redondo. On aurait pu penser que ce comics digital ne serait qu’une vieille histoire promotionnelle, mais l’auteur s’amuse avec cet elseworld en se la jouant George R.R. Martin. Rempli de dramas, de trahisons et de morts, le récit est fun, parfois touchant et drôle, et surtout captivant pendant les cinq années à raconter, et il en sera de même pour le comics d’Injustice 2. Taylor crée la surprise et se fait connaître avec ce gimmick de tuer nos personnages préférés (car il y a un paquet de morts quand même), que l’on retrouve encore aujourd’hui avec sa série à succès DCeased sur le carnage d’une invasion de zombies dans le DC Universe qui a déjà sa suite de prévue.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 23Green Arrow #17

Il semblait important de parler de la montée en popularité de Jeff Lemire, auteur et dessinateur canadien que certains ont pu découvrir chez Vertigo avec Sweet Tooth ou chez DC lors des New 52 avec Animal Man. Cependant, Lemire aura touché plus de monde avec la reprise de Justice League Dark d’une part, qui aura fait connaître l’artiste Mikel Janin et instaurera le standard de cette équipe pour son adaptation animée et un deuxième volume (et bientôt un film ou une série ?), mais surtout avec Green Arrow.

À partir du #17, Lemire devient le scénariste de l’Archer Vert et va relancer un certain intérêt pour le personnage, qui n’avait pour lui en 2013 qu’un titre médiocre et une série de la CW. Ce run s’intéressera au passé d’Oliver Queen sur l’île où il apprit ses compétences et lui ajoutera également une sœur toute aussi douée. DC continuera de lui confier des titres importants (la JLA notamment) et l’impliquera dans les events Trinity War et Futures End. Depuis, il est devenu l’un des auteurs les plus reconnus, souvent nommés aux Eisner, et construit son propre univers super-héroïque chez Dark Horse avec Black Hammer.

Cependant, si le titre Green Arrow aura marqué les esprits c’est d’abord pour les dessins d’Andrea Sorrentino, artiste italien qui a rejoint DC pour la mini-série God of War (Wildstorm), puis I Vampire des New 52. Ses traits et la composition de ses planches auront été une vraie révélation et le duo nous aura offert d’autres superbes œuvres chez différents éditeurs comme Old Man Logan, Gideon Falls et Joker : Killer Smile.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 24Green Lantern #20

C’est loin maintenant, mais aux débuts des années 2010, Green Lantern était le super-héros DC qui se vendait le mieux avec Batman. Geoff Johns a repris le titre en 2005 en ramenant Hal Jordan et l’a revitalisé, attirant ainsi beaucoup de nouveaux lecteurs. Il explore tout le cast déjà existant et apporte toute une richesse au Spectre Lumineux avec la création des autres Corps, et donc de personnages cultes comme Atrocitus, Larfleeze, Arkillo ou Saint-Walker.

Malgré les New 52, le titre adoré par les fans continuera sans trop se poser de questions, et Geoff Johns pourra conclure son histoire tranquillement jusqu’au #20 du relaunch. Même si Venditti reprendra le titre juste derrière, il écrit alors une conclusion touchante à ces huit années sur Green Lantern qui pourrait même servir de fin à l’histoire de Hal Jordan et ses collègues, la conclusion émouvante d’un run des plus marquants de l’âge moderne.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 25Harley Quinn #0

Harley a toujours été un personnage populaire depuis sa toute première apparition dans la série animée Batman des années 90. Cependant, elle deviendra un phénomène dans les années 2010, poussé par les jeux Arkham et sa présence remarquée dans le comics Suicide Squad en premier lieu, puis par sa propre série en 2014. Le couple Amanda Conner et Jimmy Palmiotti s’occupent de ce titre visant un public relativement jeune et féminin et qui sera immédiatement dans le top des ventes aux côtés de Batman (et Eternal), Justice League et Superman Unchained.

Même si son succès finira par s’amenuir,  le titre continuera sur la même lignée avec le DC Rebirth (boosté par le film Suicide Squad) et continue aujourd’hui sans bousculer cette nouvelle formule pour le personnage, loin du Joker et de Gotham et avec un nouveau cast loufoque. La Harleymania n’a pas produit beaucoup de bonnes choses, mais elle a su perdurer jusqu’à aujourd’hui après 6 ans.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 26Multiversity #1

2014 est aussi l’année où Grant Morrison lance le projet Multiversity, qui est l’un des comics majeurs de cette décennie. L’auteur s’accompagne de plusieurs artistes de talent pour raconter en 9 numéros l’histoire de plusieurs Terres parallèles. On explore ainsi quelques versions alternatives de nos héros dans des récits d’une qualité rare. Morrison livre ce projet de longue date lié à 52, Infinite Crisis et son Final Crisis, mais impose également la structure du Multiverse au sein de l’univers DC actuel, avec notamment une carte qui est respectée par tous les créateurs, et qui inspirera (malheureusement) Scott Snyder pour les événements à venir. Multiversity est tout simplement fondamental.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 27Grayson #1

C’est aussi l’année de quelques changements à Gotham, Batgirl se tire à Burnside quand son titre prend une nouvelle tournure et après Forever Evil (qui n’est pas dans la liste, comme tous les autres events qui n’ont eu que peu de conséquences éditoriales), Nightwing est considéré comme mort. Cependant, Dick revient dans le titre Grayson où il est un agent secret de Spyral sous couverture pour Batman.

En plus d’être un très bon comics, avec le retour de Huntress, la présence de Midnighter et l’apparition de Tiger, cette série emmènera l’un de ses auteurs et son artiste principal en haut de l’affiche. C’est en effet l’un des premiers travaux de Tom King pour DC, ainsi que le titre qui fera remarquer Mikel Janin (déjà présent sur Justice League Dark), équipe créative qui se retrouvera en 2016 sur Batman pour un énorme run sur lequel nous allons revenir très vite et qui deviendront très influents. Grayson et Omega Men du même King sont également très représentatifs de la période à venir : le DC You.

En 2015, fini les New 52 et place au DC You, où les gros titres sont chamboulés par des idées éditoriales pas convaincantes (Gordon en Bat-robot, Clark sans pouvoir, Hal Jordan devient Lorenzo Lamas, Convergence qui sent des pieds) et qui vendent peu (Batman & Robin Eternal qui bide) mais avec une multitude de petits titres pas très vendeurs mais plutôt originaux et captivants. Grayson prend par exemple un risque qui a été récompensé, et Omega Men, série emblématique du DC You, était la pire vente de l’éditeur alors que les fans étaient surpris par la qualité de cette histoire. Tout le monde a son récit préféré de cette période étrange de l’histoire de DC, cependant elle ne va pas durer.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 28Dark Knight III : The Master Race #1

Heureusement, DC a pu compter sur le retour d’un mastodonte pour se refaire financièrement avec l’annonce d’un troisième volet de The Dark Knight Returns. Frank Miller revient avec Brian Azzarello en co-auteur et Andy Kubert et Klaus Janson en artistes pour The Dark Knight III : The Master Race, mini-série de 9 numéros et bouclera la trilogie lancée dans les années 80.

Cet opus s’intéresse un peu plus aux autres personnages de cet univers, comme Carrie Kelley, Lara (la fille de Superman et Wonder Woman) et bien d’autres, grâce à des backups sur plusieurs héros. La machine relancée, on aura même eu un one-shot préquel sur le Joker et Jason Todd et il y a peu sur le second enfant de Clark et Diana. The Master Race a été un véritable succès critique, sorti en grande pompe même s’il a vite souffert de longs retards, et reste une des publications majeures de DC.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 29Batman/Teenage Mutant Ninja Turtles #1

Les collaborations entre éditeurs ne datent pas d’hier, DC a déjà fait le tour dans les années 90 avec Amalgam ou les récits confrontant Batman ou Superman aux Aliens ou au Predator du cinéma. Cependant, la mode s’est relancée en 2015 avec le crossover qui a fait fureur, Batman/Teenage Mutant Ninja Turtles. Le scénario est ultra-simple : Shredder et les Tortues Ninja débarquent à Gotham et tombent nez à nez avec Batman ou certains de ses vilains iconiques, mais le fun est au rendez-vous.

C’est Freddie Williams II qui dessine et James Tynion IV qui écrit, dont l’ascension commence depuis Batman Eternal et finira par écrire Detective Comics, Justice League avec Snyder, la JL Dark et aujourd’hui le titre principal de la chauve-souris. Ce récit aura eu un tel succès qu’il aura deux suites et un spin-off, inspirera un film animé et poussera DC à réitérer l’exercice avec par exemple le crossover Justice League/Power Rangers.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 30DC Universe Rebirth #1

On arrive en 2016, l’année charnière. DiDio et Lee ont compris leurs erreurs avec les New 52 et vont demander à Geoff Johns de lancer un relaunch qui correspondra plus aux fans tout en assumant ce qu’ils ont fait pendant ces cinq années. C’est ainsi que sort le one-shot DC Universe Rebirth #1, posant la toile de fond autour du Flashpoint et de son responsable tout en faisant revenir le personnage le plus attendu de DC, Wally West.

Avec Reis, Phil Jimenez, Van Sciver et son grand pote Gary Frank, Johns raconte une retrouvaille poignante entre Barry et Wally, le mentor et l’élève se retrouvant enfin après une longue errance. Tout cela servira d’introduction pour le début d’une trentaine de titres, une bonne partie étant bimensuels, avec des héros qui retrouvent leur identité et avec le côté lumineux caractéristique de DC comme ligne directrice.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 31Super Sons #1

Les ventes se portent bien et la qualité est au rendez-vous. Les lecteurs aiment le Batman de King, le Superman de Tomasi, le retour de Greg Rucka sur Wonder Woman, la bonne surprise de Detective Comics de James Tynion IV ou Green Arrow de Ben Percy. Deathstroke, Flash, Justice League, plein de titres fonctionnent, et je ne parle pas de Harley Quinn #1, la meilleure vente de DC de l’année avec 366 000 exemplaires selon le rapport de Diamond Comic, mais il y a bien un titre qui dégage l’esprit Rebirth, et qui arrivera début 2017.

Spin-off du comics Superman, Super Sons est lui aussi écrit par Peter Tomasi et dessiné par Jorge Jimenez, qui deviendra très vite une des grandes valeurs sûres de DC. Le titre met en scène Jon Kent/Superboy, le fils du Superman pré-Flashpoint et Damian Wayne/Robin, le fils de Batman. Ces deux enfants vont reproduire et exacerber la relation du World’s Finest, le côté teen ajoutant quelque chose au sentiment que DC créait avant les New 52. On y parle d’héroïsme, de responsabilités et d’héritage, dans une histoire bien construite et superbe visuellement. Il aura très vite imposé Jon et Damian dans la mythologie de DC et dans le cœur des lecteurs, mais cet esprit fut de courte durée, tout comme cette série.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 32Doom Patrol #1

Vous aurez peut-être remarqué qu’il n’y a eu aucun comics Vertigo dans cet article. L’imprint désormais enterré n’a fait qu’errer tel un zombie avec quelques sorties intéressantes mais sans réussir à le sauver. En revanche, le musicien et auteur Gerard Way a créé au sein de DC l’imprint Young Animal, qui a fini par devenir l’héritier de Vertigo. Le titre phare de cette ligne prônant le bizarre et le décalé est évidemment Doom Patrol, le grand retour de l’équipe des héros de l’étrange.

Les amateurs du genre ont adoré cette nouvelle vision de la Doom Patrol, qui remplit son quota d’idées farfelues, autant scénaristiques que visuelles (qui nous a fait découvrir Nick Derington), dont le crossover avec ses consœurs Milk Wars. Way est depuis revenu pour une deuxième saison, accompagné de titres très prometteurs comme Far Sector.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 33Dark Nights : Metal #1

Si l’esprit Rebirth a tenu bon, c’était jusqu’à la sortie de cet event en 2017. Scott Snyder et Greg Capullo recollaborent pour « l’histoire qu’ils ont toujours voulu raconter, tout leur run de Batman menant à ça » (oui, il dit la même chose pour tous ces récits) et qui devait être du fun complètement abusé mais sans conséquences. Finalement, Dark Nights : Metal aura touché toute la ligne éditoriale de DC.

Avec Snyder qui tente de faire du Morrison, on se retrouve avec une menace cosmique qui appuie à fond sur Batman et notamment des versions maléfiques du héros. L’event engendrera bientôt une suite qui a l’air toute aussi inspirée et Snyder continuera son histoire dans les pages de Justice League, aux côtés de Tynion IV à l’écriture et Jorge Jimenez aux dessins. Là encore, il préfère miser sur le succès du Batman Who Laughs et d’un ton dark et l’imposer à plusieurs titres sous le nom de Year of the Villain contradictoire à toute la volonté du DC Rebirth, mais qui trouvera son public qui y voit un gros divertissement bien dessiné.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 34Doomsday Clock #1

De son côté, Geoff Johns avance sur le fil rouge du Rebirth, amenant à Doomsday Clock, la rencontre entre le DC Universe et les personnages de Watchmen. Si tout le relaunch devait mener à ce récit ambitieux (et risqué), les retards de l’auteur bien occupé ailleurs et de Gary Frank, qui livre un de ses travaux les plus aboutis ont coupé l’engouement et DC a préféré se focaliser sur Snyder.

Doomsday Clock a enfin connu sa conclusion en fin d’année dernière, une fin quelque peu décevante par rapport au reste, rempli de sujets passionnants à développer, mais ayant tout de même son importance dans la continuité de DC actuelle. On ne pourra pas lui enlever d’avoir été un phénomène avec la présence de Watchmen et une rencontre entre le Dr.Manhattan et Superman.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 35Action Comics #1000

Le Rebirth n’a pas connu que des #1, il a également permis à Action Comics et Detective Comics de reprendre leur numérotation originale. C’est donc en 2018 qu’Action Comics, le titre emblématique de DC qui a vu la première apparition de Superman et l’avènement du super-héros dans le comic book, arrive à son #1000.

C’est un joli symbole qu’atteint DC, qui a réussi à créer 80 ans d’aventures pour son plus grand héros, bientôt rejoint par Batman et Detective Comics qui atteindra le même chiffre en 2019. Le numéro atteint les 500 000 exemplaires vendus (la 2e meilleure vente de l’éditeur cette décennie, DC #1000 étant le premier), et commémore toutes ces années à travers plusieurs histoires dont l’une sera un prémisse de ce qui attend Superman. Il donnera également envie à DC de redonner sa numérotation à Wonder Woman et Flash, et à fêter les anniversaires des grands héros avec ce genre de recueils et ses variant covers Legacy en hommage à toutes ces décennies passées.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 36Man of Steel #1

L’histoire en question est un prologue de la nouvelle mini-série Man of Steel, qui elle-même prépare le chemin vers le nouveau titre Superman. Son importance va au-delà du héros puisqu’il s’agit également du début historique de Brian M Bendis chez DC après tant d’années très riches chez Marvel. L’auteur s’impose très vite et change pas mal de choses qui n’ont pas forcément plu à beaucoup d’entre nous, dont le vieillissement et l’éviction de Jon Kent alors en plein essor. Cependant, si son récit Superman est sublime mais raconte pas grand chose, son Action Comics, plus tourné vers le Daily Planet, fut de bien meilleure facture.

Toujours aussi prolifique, Bendis amena aussi ses histoires creator-owned comme Pearl, créa la ligne Wonder Comics avec le retour de Young Justice, son nouveau personnage Naomi, mais aussi des titres pour d’autres auteurs et artistes comme Wonder Twins et Dial H for Hero, qui ont beaucoup de qualité. De la même manière, sa reconstruction de l’univers de Superman aura amené la mini-série Event Leviathan, l’enquête sur le grand vilain qu’il a introduit, qui aura sa suite, et aura permis de ramener ses deux amis Greg Rucka et Matt Fraction pour écrire sur Lois Lane et Jimmy Olsen respectivement. Il finira également par s’occuper du grand retour de la Legion of Superheroes.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 37Batman #50

Jusque là, nous n’avons pas encore parlé du Batman de Tom King, et nous ne pourrons pas aller en détails sur un run aussi long et riche de toute manière. En tout cas, le titre fonctionne toujours aussi bien et la hype d’un mariage entre Bruce et Selina Kyle atteint son paroxysme lors de la sortie de Batman #50. Il semblerait que c’est à partir de ce numéro ou un peu plus tard que certains lecteurs abandonnèrent le titre, peut-être déçus par le dénouement de ce qui n’est que la fin de la première partie de l’histoire de Tom King.

Il reste d’une importance particulière dans ce run dont on parlera encore et qui a pris fin il y a seulement quelques mois, même si la véritable conclusion se trouvera dans Batman/Catwoman.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 38Mister Miracle #1

Entre 2017 et 2018, Tom King et Mitch Gerads sortent ce chef d’œuvre autour du Fourth World s’attaquant au sujet de la famille, des responsabilités et de la dépression. Mister Miracle aura été le meilleur comics de son année sans trop de discussions, avec une équipe créative maîtrisant leur récit à la perfection, où ce héros va devoir assumer son rôle d’héritier des New Gods, malgré la menace que représente Darkseid. Ce récit donnera l’opportunité à King de reproduire l’exercice de prendre un héros secondaire pour une maxi-série qui le redéfinira. C’est ainsi que nous aurons cette année Strange Adventures, mais c’est aussi à cause de Mister Miracle que nous avons eu le prochain comics dont nous allons parler.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 39Heroes in Crisis #9

Tom King est à ce moment l’un des quatre auteurs les plus importants de DC avec Snyder, Johns et Bendis. Dans tous les événements qui se mélangent et se croisent difficilement, notre scénariste voudra parler du traumatisme vécu par les héros au quotidien. Le sujet ne semble pas avoir convaincu une bonne partie du lectorat, ou en tout cas pas avec les héros DC, et participe au côté dépressif d’un univers qui devait retrouver sa lueur avec le Rebirth.

Mais le premier problème de Heroes in Crisis est bien éditorial, DiDio ayant ordonné la mort de certains personnages et d’avoir enterré symboliquement le Rebirth avec le traitement de Wally West. Cette série aura donc marqué les esprits, mais pas dans le bon sens, et prouve que King n’a pas toujours les talents qu’il faut pour écrire les super-héros mainstream.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 40Batman : Damned #1

Un autre comics fera plusieurs polémiques, il s’agit bien sûr de Batman : Damned. Débuté en 2018, le titre en 3 numéros était censé être le fer de lance d’un nouvel imprint mature qui remplace officiellement Vertigo, le DC Black Label. Brian Azzarello et Lee Bermejo (Joker, Luthor) s’en chargent et ont quartier libre pour leur histoire. Il ne fallait pas en dire plus : le Batchibre choque l’Amérique qui ne lit pas de comics et se fait effacer, par contre le viol de Harley Quinn par notre grand héros passe à travers tous les changements subis. L’écriture est abjecte, parfois risible (Etrigan le rappeur underground), mais finit quand même en top des ventes d’Urban en 2019.

Sans le côté polémique, Batman : Damned est aussi la première tentative du Black Label, qui connaîtra quelques déboires avec des retards et séries sans intérêt (pour les deux cas, Superman : Year One de Miller et Romita Jr.), mais qui se relève enfin avec Harleen et Joker : Killer Smile entre autres.

La décennie 2010 de DC en 25 comics 41The Green Lantern #1

Pour finir sur quelque chose de positif, nous avons choisi ce que nous avons élu comme le meilleur comics VO de 2019. Fin 2018, Grant Morrison et Liam Sharp reprennent le personnage de Hal Jordan dans The Green Lantern, se présentant d’abord comme un polar épisodique dans l’espace, mais qui finira par se transformer en récit cosmique innovant de la trempe de Multiversity.

L’année 2020 semble partir d’une façon assez similaire que ces dernières années, on aura de nouveau un event de Snyder, une maxi de King et une suite à Event Leviathan par Bendis. Quant à Johns, il sera à retrouver dans le Black Label avec Three Jokers aux côtés de Jason Fabok, une des grandes révélations artistiques de ces 10 ans. Reste à voir ce que DC nous réserve pour la deuxième moitié de l’année avec cette fameuse 5G qui pourrait apporter le premier changement marquant de cette nouvelle décennie.

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Sledgy7

Comme tout enfant des années 90, Sledgy a grandi avec Batman et DC Comics, à travers les séries et les films, avant de dilapider son argent dans les comics une fois adulte. Outre Batman et quelques héros comme Aquaman, son admiration se porte surtout sur les super-vilains. Avec sa soif de connaissances pour cet univers si riche, il aime être au courant de tout, ce qui l’a amené à rejoindre les rangs de DC Planet en tant que newseur.
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urbanvspanini10
Invité
urbanvspanini10
4 années il y a

Très sympa comme idée, le choix des comics est bien pertinent et permet de visiter ce qu’à fait l’éditeur sur cet décennie.
Je suis curieux de voir ce que va nous réserver cet décennie, notamment avec cet idée de Generations qui veut prendre toute la continuité en compte et de proposer une nouvelle générations de Legacy Characters. (Par contre l’attente pour en savoir plus risque d’être longue, va surement falloir attendre la SDCC de Juillet pour en savoir plus)
En espérant que ça soit le bon cycle pour DC Comics en terme de succès.

Par contre, »d’un ton dark et l’imposer à plusieurs titres sous le nom de Year of the Villain contradictoire à toute la volonté du DC Rebirth ».
Je suis chiant avec ça, mais pour moi ça va pas à l’encontre de DC Rebirth ce que fait Snyder et co., ça reste une vision positif des personnages et des dénouement positifs à la fin (Enfin surtout quand Dark Nights : Death Metal sera fini). Et bon, de là à dire que tous les titres touché par le Year of the Villain avait un ton Dark c’est exagéré, pour avoir le toutes les séries tie-ins à cet event c’est clairement faux. A part une ou deux séries (Deathstroke, Teen Titans …) le reste c’est soft en terme de Dark puisque malgré un Villain boosté pour les Super-héros de chaque titres ils ne subissent pas non plus des moments violents ou horrible, c’est soft. Alors que Immortal Hulk, Thor et Venom ça c’est du vrai Dark.Pour moi c’est Heroes in Crisis qui a mis fin à l’esprit Rebirth, pas Metal ou Bendis.
Bon après le coupable c’est Dan Didio, mais si son initiative de DC Generations fonctionne, on risque de l’avoir pour un moment.

Sledgy7
Invité
Sledgy7
4 années il y a

A mon sens,dark ne veut pas dire violent ou gore. Je parle de l’écriture des personnages qui perdent leur optimisme et manquent de morale, voire deviennent des super-vilains. Tout le Dark Multiverse en est une image pas du tout subtile, c’est dans le nom quand même. Le thème de son run sur JL parle de l’entropie, et même si les héros le combattent avec un esprit shonen, c’est mal géré, Snyder loupe son effet et les lecteurs n’ont retenu que les 40 versions de Batman apathiques mais trop cools.

Bab!
Invité
Bab!
4 années il y a

Liam Sharp est mon coup de coeur de cette décennie en tout cas
Pétition pour Sharpy sur Multiversity Too !

Raeltupe
Raeltupe
4 années il y a

Wow l’article m’a fait faire un petit voyage dans le temps ! C’est la décennie qui m’a fait découvrir les comics, à travers tous ces titres. Au final, on aura du (très) bon, du (dramatiquement) mauvais, mais de l’espoir dans la suite. Impatient de voir ce que DC saura nous offrir, loin des métalleries de Snyder…

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