Batman Rebirth tome 11 marque la transition entre la chute de Batman après son mariage et son combat contre le responsable de cet échec. Il nous présente également un personnage teasé depuis le tome 9, le Batman Flashpoint.
Retour à la réalité
L’action se déroule directement après les événements du tome précédent avec l’arc Cauchemars. Bruce arrive à s’extirper de la machine dans laquelle il était prisonnier et cherche maintenant le coupable de tout cela. Le contraste avec les rêves précédents est saisissant. Batman et de retour dans la réalité et ça se sent. Il effectue une sorte de chemin de croix à travers l’asile d’Arkham, passant de vilain en vilain, découvrant pas à pas la triste réalité de ce qu’est devenu le monde en son absence. La référence à Arkham Asylum de Grant Morrison et Dave McKean est flagrante. Batman est impuissant face à ce qu’il a laissé se produire pendant sa chute. Il s’enfonce pas à pas dans une spirale de violence avec un seul but, trouver et faire payer le responsable.
Et sorti de ce lieu c’est la même chose. Toute la mythologie du Chevalier Noir a été brisée en morceaux. Ses alliés d’hier ne lui font plus confiance. Sa maison, son repère, ses secrets ont été profanés. Il n’est plus maître des événements. Bane a finalement réussi à le briser.
La famille, source de rédemption ?
Mais un élément vient se mettre en travers de cette rivalité Batman/Bane. Il s’agit de Thomas Wayne, le Batman de l’univers Flashpoint. Pendant un numéro, il vient résumer l’intrigue entière du run de Tom King du point de vue des méchants. Les complots, les machinations et les actions qui ont conduit le Chevalier Noir où il en est aujourd’hui. On ne connait pas encore très bien ses motivations. Mais une chose est sûre, il aime l’idée que Batman, son fils, soit mentalement détruit et veut participer à cela.
Arrive alors un voyage initiatique dans le désert entre le père et le fils. Cela provoque un double retour aux sources pour le héros. Dans un premier temps, l’intrigue tourne autour de sa famille, son père et sa mère, qu’il a perdu étant jeune. Vous connaissez certainement tous l’histoire, cet événement a été LE déclic qui l’a amené à devenir l’homme chauve-souris. Ensuite, le lieux choisi n’est pas anodin. L’isolement des deux homme conduit à des réflexions très pertinentes et personnelles sur la famille, la perte et les responsabilités.
Cependant, une fois passé cet aspect, l’arc devient bien banal. Un gentil. Un méchant. Un affrontement. Point. La psyché de Batman n’est quasiment pas évoquée face à un événement qui est possiblement fortement traumatisant. On comprend très bien que cet arc vise avant tout à introduire l’antagoniste. Thomas Wayne est ici touchant. Tom King sait écrire ses personnages et il le prouve encore.
Tranches de vie
Pour compléter cet arc, Urban Comics ajoute le numéro Batman Secret Files #1 (dont ils avaient déjà publié une partie dans le tome 9). On y retrouve quatre histoires courtes mettant en scène le Chevalier Noir et réalisées par différentes équipes créatives.
La première se concentre sur l’opposition entre la forme terrifiante de l’homme chauve-souris et le message d’espoir et de sécurité qu’il véhicule. Ce dernier est-il entaché par la première ? Ram V décide d’y répondre en suivant l’expérience d’un homme pris dans un combat entre le héros et l’Épouvantail. On suit ensuite une jeune fille confrontée à un gadget des entreprises Wayne qui a été détourné, puis à une chasse au Yeti dans la montagne enneigée. Des histoires peu passionnantes dont le message est peu pertinent. Souvent mal amené et très maladroit. Les performances graphiques sont très disparates. Parfois bonnes, souvent très moyennes.
Cependant, une histoire sort du lot. Tom Taylor et Brad Walker développent une histoire autour du team-up Batman/Detective Chimp. Ces derniers vont enquêter sur un jeune homme qui s’est récemment tourné vers une carrière dans le crime. Des dialogues perspicaces, un scénario intéressant et des personnages touchants. En huit pages, l’équipe créative arrive à nous faire rire et pleurer. Pour avoir un second avis sur ce numéro, je vous invite à consulter la review de Watchful.
Au final, on se retrouve avec un numéro en demi-teinte. Celui-ci sert de transition entre l’arc précédent et ceux à venir et n’apporte pas de réel renouveau. Cependant, il permet de remettre en place tous les éléments de l’intrigue principale et introduit un personnage important pour la suite du run. Les histoires complémentaires n’apportent pas grand-chose non plus mais on y trouve une très belle pépite qui mérite le détour.
Justafrogg, tu avais prévenu que tu serais plus dure avec ce volume qu’avec le précédent.
J’aurais mis un « très bon » pour ma part car, même si les secret files sont inintéressants au possible (moyen + pour celui de Taylor pour ma part), les chapitres de Tom King restent pour moi monstrueux d’émotion et de rythme. Plus qu’un tome désormais. Cet auteur si particulier sur Batman va me manquer…
J’ai beaucoup aimé la petite histoire avec le policier infecté par l’Épouvantail. La peur dont il parle à la fin, la peur que Batman ait raison, je l’ai compris par rapport au moment où Batman le sauve et qu’il lui dit qu’il n’aurait pas peur si il était déjà devenu fou à lier, tout en dépeignant Batman comme un être qui embrasse complétement la peur, et qui serait donc devenu fou à lier lui même tandis que tout Gotham se tourne vers lui en cas de besoin.