AU NOM DE LA FAMILLE, DU MEURTRE ET DE LA SAINTE VENGEANCE
Autant le dire dès le départ, le récit est une bonne réécriture du personnage. Le tome, qui s’intitule en VO Huntress: Year One, contient l’essentiel des ingrédients du modèle héroïque. Sans rentrer dans les détails, normalement on compte trois éléments de ce modèle: la naissance, la révélation et la fin du héros. S’il n’est pas question d’aborder le troisième point dans ce tome, car statut quo oblige, le récit traitera principalement de la naissance d’Huntress jusqu’à son épiphanie héroïque.
Helena est née dans l’une des familles les plus importantes et riches de Gotham: les Bertinelli. Un jour, un homme armé fait irruption dans la demeure familiale et assassine toute sa famille devant ses yeux. Seule rescapée et désormais orpheline, la jeune fille sera par la suite recueillie par son oncle. Cet événement la marquera psychologiquement, Helena souhaitant ardemment retrouver les responsables. Œil pour œil, dent pour dent comme on dit. Obsédée par son désir de vengeance, elle apprend auprès de son cousin une grande variété de techniques de combat à mains nues ou armées. Les événements qu’elle traversera la pousseront s’émanciper et mener une croisade contre le milieu criminel et spécialement à la mafia.
Certes ce tome ne raconte rien d’original qu’on ait déjà lu ou vu dans d’autres œuvres. Cependant, il nous plonge dans les dessous d’une mafia dont l’influence s’étend sur le plan religieux, politique, médiatique ou banquier. Il y sera également question de corruption et d’intimidation des institutions ou des figures d’autorité. Enfin, l’auteur profite de l’occasion pour montrer la puissance de l’organisation criminelle tout en ironisant sur la friabilité du code d’honneur entre les membres. Voilà qui peut rappeler sur de nombreux aspects le Batman: Année Un de Frank Miller ou Un Long Halloween de Jeff Loeb. Ivory Madison expose un récit court, très court malheureusement, mais néanmoins intéressant car il explore ces différents aspects sans pour autant tomber dans le cliché.
LA CHASSÉE DEVIENT CHASSEUR
En plus d’une narration touchant au monde de la mafia dans le Batverse, cela faisait longtemps qu’on attendait un récit centré sur Helena Rosa Bertinelli. Effectivement, Huntress n’a pas vraiment de série dédiée à son personnage. Néanmoins très présente dans l’univers de Batman et ponctuellement dans Justice League, ses autres dernières apparitions étaient dans la série Injustice, directement liée au jeu vidéo Injustice Les Dieux sont parmi nous.
Dans Birds of Prey: Huntress, plusieurs éléments sont justifiés et permettent de distinguer Helena d’un Batman. Cela passe par son costume (et son tailleur), son pseudonyme, ses méthodes expéditive et même jusqu’à son choix d’utiliser une arbalète. Car oui, l’emploi de l’arbalète tout comme le nom d’Huntress ne sont pas aléatoires ou juste pour faire classe. En effet, l’arme, silencieuse, rapide à la détente et précise, et annonce clairement la couleur qu’elle souhaite renvoyer à ses ennemis. Comme cité plus haut, ses ennemis, essentiellement des membres de la mafia résidant à Gotham, seront les gibiers de choix d’Helena. Ce qui provoquera inévitablement une confrontation face à Batman à un moment du récit.