Cette semaine, il y en a pour tous les goûts avec les sorties single VO du 20 novembre. Que vous aimiez les super-héros, leurs sidekicks, leurs amis, les méchants, tout le monde y trouvera son compte.
Notre ami Blue n’offre pas de brèves cette semaine, mais il revient en forme pour les prochaines sessions !
Et vous, quel est votre bilan de lecture ?
LES COUPS DE COEUR
Batman #83
Rebirth
Tom King
Mikel Janin
On a là un grand numéro de Batman. Cela fait quelques numéros que je me disais que King ratait la mort d’un certain personnage, en mettant trop de temps pour en parler et surtout avec un choix complètement idiot de Bruce qui l’a provoqué. Cependant, il règle ici ces problèmes, dans un numéro plutôt bavard certes, mais très touchant. En plus d’expliquer cette fameuse décision fatidique, nous avons droit à un adieu plein de justesse, même s’il gagnerait en émotion en lisant City of Bane d’une traite au lieu d’un numéro toutes les deux semaines (on a enfin la réaction de Batman d’un événement qui s’est passé en août. Le récit est d’autant plus poignant grâce aux dessins de Janin, dont les visages transcrivent bien les émotions de tous les personnages. Bref, sans trop en dire sur son contenu, nous sommes bien au pic de l’arc City of Bane, et on peut s’attendre à un final magistral.
– Sledgy7
LES VALEURS SURES
Justice League #36
Rebirth
Scott Snyder
Francis Manapul, Howard Porter
Toujours dans le genre blockbuster, Snyder retrouve quand même une écriture plus fine à certains moments. Les méchants sont méchants et donc s’auto-détruisent, mais le discours de la Trinité est intéressant. Un peu dans le genre shônen, il est quand même juste de faire combattre les héros tout en sachant qu’ils perdront, c’est même ce qui fait qu’on les nomme comme tels. Je ne suis pas certain que la manière dont ce sentiment les fera gagner ne me fera pas lever les yeux au ciel, mais je prends volontiers ce petit numéro sympa dans ce bordel sans nom, d’autant plus qu’on a droit à un peu de Manapul et un Porter qui fait un effort. Par contre, Snyder est vite rattrapé par ses démons, avec une belle Snyderie à la dernière page digne des scénarios que je créais avec mes jouets quand j’étais petit.
– Sledgy7
Nightwing #66
Rebirth
Dan Jurgens
Ronan Cliquet
Après l’annual que je vous invite à aller lire si ce n’est déjà fait, on a enfin une avancée dans le scénario de Nightwing. L’épisode aurait été parfait s’il était arrivé un an plus tôt. Alors oui, on pourrait se dire qu’il a fallu tout ce temps pour faire connaître les nouveaux protagonistes et les faire grandir dans nos cœurs… mais ce n’est pas le cas. Je pense qu’on est bien trop dans l’attente que quelque chose avance avec notre héros que les autres passent à la trappe. Je pense avoir bien plus de crainte que Grayson (je n’ai pas envi de l’appeler par son diminutif actuel et Dick n’est plus d’usage visiblement) tué ces Nightwings que la crainte que ces derniers se fassent tuer. N’en déplaise à ces “scénaristes”, ce n’est pas n’importe quel fou qui fera le Nightwing. On ne veut pas de n’importe quoi, on veut le vrai Grayson. Et pour le coup, je pense que c’est dans cette optique que Jurgens va. Il est clair que Jurgens rattrape les boulettes des personnes avant lui. Et merci à lui. L’artiste avec lui est talentueux. Ça augure du bon.
– James Edgy Grayson
Superman’s pal Jimmy Olsen #5
Rebirth
Matt Fraction
Steve Lieber
C’est à chaque fois difficile de revenir sur un numéro de Superman’s Pal Jimmy Olsen. L’histoire est tellement, intentionnellement, décousue et le tout reposant essentiellement sur des gags, qu’en parler devient une sacrée épreuve. Cependant il en reste que cette série est tout simplement un énorme plaisir. Et ce numéro n’échappe pas à la règle. Fraction fait enfin apparaître Batman et ce Batman est dans la surenchère constante et c’est génial. Si vous avez toujours rêvé de voir Jimmy Olsen et Batman entrer en guerre ce numéro est fait pour vous ! Qui plus est Lieber fait toujours un boulot remarquable, son style se mariant parfaitement à l’écriture de Fraction.
Superman’s Pal Jimmy Olsen c’est de la bonne.
– Claygan
The Question: The Deaths of Vic Sage #1
Black Label
Jeff Lemire
Denys Cowan
Pas à la hauteur de la hype avec laquelle je l’attendais, ce premier numéro reste une bonne lecture. Le style de Cowan fonctionne sur un récit polar comme The Question, la caractérisation du protagoniste est bonne et l’histoire peut mener à quelque chose d’intéressant. Cependant, il n’y a pas autant à retirer que ça, ce qui déçoit un peu quand c’est Lemire qui en est l’auteur. Par exemple, son Joker débuté le mois dernier me semble bien plus riche, alors que ce n’est pas un personnage vers lequel il se serait dirigé de lui-même. Après, je ne sais pas vraiment pourquoi ce récit a fini dans le Black Label, à moins que ce soit une question de format. The Deaths of Vic Sage est donc à conseiller à ceux qui aiment le détective, qui reste tout de même mieux écrit que dans la plupart de ses apparitions mainstream de ces derniers temps, car il sera difficile de se lancer dans ses aventures avec cette histoire. Elle n’en reste pas moins de bonne facture.
– Sledgy7
LES DÉCEPTIONS
White Knight Presents : Von Freeze #01
Black Label
Sean Murphy
Klaus Janson
En soi, ce one-shot est pas vraiment mauvais. Klaus Janson est pas remarquable sans être horrible. Murphy réinvente Mr.Freeze dans une histoire pénible et sans grande originalité, loupant tous ses effets (c’est bon, on a su dès la première apparition que c’était Nora, pas la peine d’en faire une case faussement dramatique). Sa version n’est pas spécialement supérieure à celle de l’univers mainstream, mais c’est surtout la question de l’utilité dans son univers qui se pose. Ce numéro n’apporte rien au récit White Knight, ni à ses personnages. Freeze n’est pas assez important pour nécessiter une origin story, mais le coup du médaillon est complètement dépourvu de force émotionnelle et ne rapproche pas Bruce et Thomas. Von Freeze, c’est complètement dispensable.
– Sledgy7
Dial H Hero #9
Rebirth
Sam Humphries
Joe Quinones
J’ai hésité pendant un moment quant à l’endroit où mettre ce numéro. Parce-qu’il faut bien le dire mettre Dial H dans les déceptions ça me fait mal à mon petit coeur. Mais il y a des choses qui sont moyennes dans ce numéro. Et c’est avant tout Miguel qui pose problème ici. On a vraiment l’impression que l’évolution du personnage a été arrêté et cela le rend assez agaçan. Les numéros 5 et 6 avaient apporté une réelle évolution pour le personnage qui avait fait la paix avec son passé et acceptait la condition de héros. Alors, ici le voir vouloir devenir un héros pour des raisons purement égoïstes donne l’impression de faire un grand retour en arrière. Cependant, quand on y réfléchit cela fait sens, la série était supposée se terminer au numéro 6 et comme elle s’est vue rallongée de 6 numéros l’évolution de Miguel ne pouvait pas juste stagner. D’où ce retour en arrière. On le comprend, mais cela reste dommage. Cependant, tout n’est pas noir, Joe Quinones est toujours là et il nous apporte encore des créations des plus sympathiques. Que ce soit ces parodies des Tortues Ninja, ou ce découpage de pages particulier qui rend très bien.
C’est donc une petite faute de parcours pour la série, en espérant que la suite viendra remettre Dial H for Hero à son vrai niveau.
– Claygan
Flash Forward #3
Rebirth
Scott Lobdell
Brett Booth
Après un deuxième numéro qui relevait quand même un minimum le niveau, il y avait une légère lueur d’espoir pour cette série. Car qui sait, peut-être que la série allait de numéro en numéro monter en qualité. Alors, non. Ce troisième numéro n’est vraiment pas bon. Le tout est mal écrit, les dialogues sont mauvais et artificiels. Le Superman vampire est un bon exemple de ces dialogues qui tombent toujours à côté. Et d’ailleurs même cette terre composée de vampires, n’est pas utilisée à son plein potentiel, il y avait moyen de faire tellement plus et tellement mieux. Il en restera une dernière page plutôt sympa en soi sur le deuil que Wally doit faire. Et d’ailleurs merci Lobdell, ça fait plaisir d’encore voir Roy mourir, une fois ce n’était pas assez. Du côté des dessins Booth livre un travail plutôt correct, ce qui est sans doute le mieux que l’on puisse attendre de lui. Même si il y a un vrai problème avec la cohérence des actions. Est ce que la faute est à mettre du côté du script Lobdell ? Ça, je ne sais pas. Cependant l’action est souvent incohérente et la bataille finale met bien avant ce problème. On a du mal à suivre la logique dans l’enchaînement des actions, parce qu’il n’y en a pas.
– Claygan
Comment expliqueriez-vous le fait que Batman #83 – et plus globalement le run de King sur Batman – soit si peu apprécié aux US ?
Je me suis déja dit que le fait de payer 3$ pour des numéros qui parfois se lisent en deux minutes pouvaient un peu le justifier, mais ça peut pas être que ça ?… J’en ai entendu certains dire que son Batman est out of character, mais je comprends pas ce reproche là non plus, en quoi il est out of character ?… Bref, je suis curieux d’avoir votre avis sur tout ça ;-)
Sans avoir mûri ma réflexion : je pense qu’il y a un fossé entre ce que cherche le lecteur américain chez Batman et ce qu’offre Tom King. Ils semblent préférer les histoires divertissantes et démesurées, une sorte de « jump the shark » constant (comme le run de Snyder, et même Morrison), tandis que King écrit un Batman comme ses autres personnages : déprimé, troublé, parfois colérique, souffrant avant tout d’un mal-être émotionnel.
En plus, c’est un peu le Rian Johnson de DC, il prend des décisions scénaristiques risquées, tu te mets forcément à dos des lecteurs qui ne sont pas d’accord ou qui ne sont pas prêts à voir ce genre de choses. Le out of character survient selon ce que tu as retenu des runs précédents, mais dans le sien il reste cohérent, plus ou moins en tout cas.
Enfin, King a un style d’écriture bien à lui, faut adhérer. Mais faudrait attendre la fin de son run pour juger, il vient juste de le démontrer.
Le reproche n’est pas qu’à faire côté US. On peut aussi expliquer cette fracture par le fait que la masturbation intellectuelle soit un sport national ici.