La sortie d’un titre de la collection Terre-1 est toujours un petit événement en soi. Voici que débarque enfin Green Lantern Terre 1, soit deux ans après la parution de Wonder Woman Terre 1. Alors qu’apporte le titre en terme de nouveautés ? En revanche, avec un rythme de production très inégal, est-ce que ce tome mérite sa lecture ou est-ce une perte de temps ?
L’INCONNU C’EST LA PORTE À LA DÉCOUVERTE
Comme pour chacun des membres de la Trinité, Green Lantern Terre-1 présent egalement une revisite des origines de Hal Jordan. On retrouve des thèmes qui sont proches de ce qu’on a déjà vu tels que le courage, la détermination, mais aussi la solitude par sa recherche constante de sa place dans le monde. Bien entendu, le premier contact avec l’anneau vert démontrera que l’Homme est loin d’être le centre de l’univers. Cette événement mettra sa volonté à rude épreuve, le tout dans un contexte plus contemporain et moderne.
Le récit narre l’histoire de Hal Jordan, un ancien de la NASA reconverti comme explorateur spatial pour Ferris Galactic. Le personnage est de nature solitaire, très détaché de tout ce qui lui rappelle la Terre. On découvre une nouvelle caractérisation du héros, plus mature et calme. Même si elle manque de background, ce n’est pas un défaut en soi pour compendre le récit et les enjeux scénaristiques. Il faut juste retenir qu’on est loin du tempérament fougueux et fonceur qu’on lui attribuait dans d’autres titres. En cela, l’auteur réussit à rendre Jordan attachant par son écriture accessible et appréciable par son style.
UNIVERS EN DÉTRESSE
Tout d’abord, l’intrigue prend place sur un astéroïde entre Mars et Jupiter. Hal Jordan y decouvrira, par hasard, l’épave d’un vaisseau et de son passager, tous deux laissés à l’oubli depuis des années. De plus, on apprendra l’existence jadis d’un Corps de police de l’espace, les Green Lanterns, aujourd’hui décimé. En explorant différentes planètes, Jordan parvient à retracer l’histoire des Green Lanterns et l’impact de leur absence sur les populations extraterrestres. Or, cette aventure cosmique l’amènera à faire la rencontre de Killowog dont la caractérisation, très différente, est tout bonnement géniale.
Indéniablement, le gros point positif de ce premier tome: la relation entre Jordan et Killowog. D’une part parce que ce dernier n’est pas présenté comme un instructeur mais plutôt un scientifique. Du coup, il laisse son côté pragmatique pour celui de quelqu’un de plus réfléchi et posé. De nombreuses situations prêtent à sourire sans exagérer le ton. L’écriture de ce duo qui apprend collaborer et à se faire confiance résonne avec beaucoup de justesse et de naturel. Elle sera même développée et exploitée tout au long de l’histoire.
TO BE OR NOT TO BE CONTINUED
S’il y a suite un jour, on espère qu’elle puisse être aussi réussie et cohérente avec les nombreux éléments mis en place dans la fin du livre. En effet, en partant de zéro (au sens propre comme au figuré), Green Lantern Terre-1 se donne les moyens de devenir un très bon divertissement aux allures de science fiction. D’ailleurs, cela se ressent aussi dans ses inspirations. Parmi celles-ci, on reconnaît Alien, les Montagnes Hallucinées ou encore Terminator. Les bases sont posées pour une eventuelle suite qu’on a hâte de découvrir. Mais il faudra s’armer de patience car rien ne se précise à l’horizon depuis la sortie US du premier tome en mars 2018.
En ce qui concerne les dessins, c’est aussi une mission accomplie. Gabriel Hardman réalise un travail très bon, quasi-exclusivement dans l’espace où sur d’autres planètes. D’ailleurs, les seules scènes sur Terre doivent se compter sur les doigts d’une main. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un niveau de qualité à la Ivan Reis, les scènes d’action ou de sortie dans l’espace sont plus que correctes. De toute manière, le traitement est complètement différent. Cela reviendrait à comparer Star Wars avec Alien, rien à voir en effet. Les combats sont intenses et brouillons (dans le bon et mauvais sens) au vu du nombre de personnages sur certaines planches. Le dessin de Hardman et l’encrage de Jordan Boyd fournissent un rendu proche d’un Space Western mais en plus intimiste (exploration du nouveau, frontières sans limites, échanges de « tirs laser »).
Ce tome s’est fait attendre et à juste raison. Green Lantern Terre-1 remplit amplement le cahier des charges en redéfinissant le personnage de Hal Jordan, premier Green Lantern terrien. Convaicant, intéressant et épique, il est ponctué de petits défauts par-ci par-là aisément perfectibles. De plus, une suite est à venir, au vu des événements. Très accessible aux nouveaux lecteurs et différent dans son traitement pour les connaisseurs des chevaliers d’émeraude, il serait dommage de passer à côté de cette lecture. Avec ce qui est déjà paru en librairie, la collection Terre-1 a montré qu’elle n’était pas dénuée de style. Il ne manque plus qu’Aquaman et Flash prennent le relais pour un jour espérer un éventuel Justice League Terre-1. Mais cela, c’est une autre histoire.
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Perso j´ai bien aimé. L’histoire est différente, par contre j´ai eu un peu de mal au début avec le dessin mais on s’y fait rapidement.
Personnellement, je pense que c’est une bonne idée de s’éloigner des runs précédents, tant graphiquement que scénaristiquement.
Une autre façon d’apprécier Green Lantern, ainsi.