DC Comics serait semble-t-il en bonne voie pour enfin satisfaire les attentes des lecteurs. Si l’on regarde de plus près les sorties singles VO du 30 octobre, on pourrait y croire. Les titres ont attiré notre attention, et dans le bon sens du terme.
Du coup, peu de titres nous déçoivent et c’est une semaine comme on aimerait en avoir bien plus souvent.
Et vous, quel est votre bilan de lecture ?
LES COUPS DE COEUR
DCeased #6
Rebirth
Tom Taylor
Trevor Hairsine
Tom Taylor a un véritable talent pour créer des univers parallèles de qualité. DCeased partage beaucoup de points communs avec Injustice : la frontière entre le bien et le mal est redessinée et certains héros de l’ombre sont mis en avant pour faire face à cette nouvelle menace. En six numéros seulement, l’auteur a créé un monde cohérent et intéressant qui arrive à maturité dans ce dernier chapitre. Chaque personnage a sa place dans le grand schéma créé par Taylor. On suit ce développement à leurs côtés face aux événements tragiques qui leur tombent dessus. On sent l’amour du scénariste pour Green Arrow et Dinah Lance, dont la caractérisation est très plaisante à suivre.
Malgré un départ peu convaincant, DCeased a su, au fil des numéros, se montrer de plus en plus qualitatif autant sur le scénario que sur l’univers développé. Les dessins de Hairsine donnent de l’ampleur à l’atmosphère horrifique du titre et ce dernier numéro est toujours aussi beau.
La conclusion apportée par l’équipe créative est tout à fait satisfaisante, livrant une histoire auto-contenue mais ouvrant également vers une possible suite, non nécessaire mais qu’il serait plaisant de découvrir. Espérons que le cas d’Injustice se reproduise ici.
– Justafrogg
Batman Annual #4
Rebirth
Tom King
Mike Norton, Jorge Fornes
Depuis qu’il a pris les rênes du titre Batman, chaque année, Tom King nous illumine avec d’extraordinaires annuals, fonctionnant comme des one-shot qui rendent brillamment hommage à la chauve souris. Alors que son run touche à sa fin, ce numéro fera-t-il exception à la règle ? Absolument pas. Comme à son habitude, Tom King sépare le texte et l’action, même s’ils sont plus ou moins liés ici. D’un côté, nous avons Alfred et son journal, qui commente les actions de Bruce en Batman. Si en surface, on pourrait croire que c’est simplement un commentaire de ce qui est dessiné, on remarque en réalité un texte attendrissant d’un père d’adoption vis à vis de son fils, qui exprime fierté, inquiétude, et théorisant ça et là sur les actions de son protégé. En plus de ça, cet Annual est un hommage à toute l’histoire de Batman, y compris certains des segments les plus étranges. King fait référence à des histoires passées, en invente de nouvelles dans l’esprit. Cela rappelle un peu l’approche de Morrison sur le titre, qui n’a pas hésité à rendre canon des éléments bizarres du Silver Age, en les réinterprétant de manière plus « réaliste ». Ici, Tom King va plus loin, en les posant simplement là, comme un fait, sans s’embarrasser de réalisme ou de farfelu. En nous montrant les aventures de Batman, jour après jour, il nous rappelle qu’il est tout ça : le détective, le voyageur dimensionnel, le combattant de la justice, le tueur de dragons, le scientifique, le père d’adoption, le soutien… Batman est tout ça à la fois et bien plus encore. Il est celui qui est toujours là, hier, aujourd’hui, demain, chaque jour, quels que soient les malheurs et menaces qui s’abattent sur les autres. Rajoutez à cela les dessins incroyables de Norton et Fornes et vous aurez encore un Annual somptueux, que vous vous devez de lire.
– Myplasticbus
Joker : Killer Smile #1
Black Label
Jeff Lemire
Andrea Sorrentino
Ce duo qui est capable de merveilles s’attaque aussi au Joker dans cette mini-série du Black Label, avec la particularité de vouloir montrer le Clown de la façon la plus antipathique possible. Ce récit se veut réaliste, le Joker n’étant pas excentrique dans son comportement ou dans son physique. Il est calme, froid et terriblement dangereux, choisissant une nouvelle cible à torturer psychologiquement. Les dessins de Sorrentino sont à l’image du super-vilain, avec des planches épurées et très blanches, presque vides. Ce choix est compréhensible, mais il reste bien moins marquant que ses autres travaux malheureusement, on l’a connu plus inventif dans ses choix de couleurs et dans son découpage. Néanmoins, les dessins restent très agréables et on reste happé par la confrontation entre le Clown et son psychiatre, pleine de tension. Lemire développe d’ailleurs plus ce personnage nommé Ben, qui cherche encore à comprendre la vraie raison qui l’a poussé à se pencher sur un tel patient. Les dernières pages – avec cette histoire pour enfants perturbante – laissent penser que c’est un sentiment masochiste qui en est le moteur, cherchant inconsciemment à devenir une victime du Joker pour en comprendre la souffrance.
Ce Joker : Killer Smile est donc une lecture très intéressante qui souffre surtout du surplus de comics autour de son personnage en ce moment, et se concentrant tous sur l’aspect psychiatrique. Mais si vous ne deviez en lire qu’un, ce serait celui-ci, Lemire proposant une écriture du super-vilain rarement vu.
– Sledgy7
Nightwing annual #2
Rebirth
Dan Jurgens
Travis Moore
Quand les sollicitations sont tombées, je m’étais dit : mais on s’en fout ! on connait l’histoire, pas besoin de revenir sur cette tragédie. Et bien j’avais tord. Avec cet annual, Jurgens revient sur pourquoi on en est là mais surtout justifie tous les choix éditoriaux qui ont été fait et se permet aussi une échappatoire à tout ce fiasco. Bien sûr, certains comportements peuvent être discutables, comme remontrer des images du drame au convalescent… tout est justifié pour qu’on soit à Bludhaven face à William Cobb, sans costume, sans bat-famille et sans mémoire. Absolument tout est extrêmement justifié. Alors ça ne répare pas l’année passée, mais ça ouvre de l’espoir quant à l’avenir du titre. En plus de cela, on a le plaisir de retrouver John et Mary Grayson dans des flash-backs. Le tout superbement mis en image par le talentueux Travis Moore. Si pratiquement tout de la série depuis le 51 est dispensable, ce titre ne l’est pas. Il aurait du même venir plus tôt. De la fraîcheur sur le titre.
– James Edge Grayson
Harleen #2
Black Label
Stjepan Sejic
Stjepan Sejic
Harleen de notre bon Stéphane continue et c’est toujours très bon. Déjà on ne va pas se mentir, mais voir Harley écrite comme un être humain et non pas comme un avatar de Deadpool fait toujours autant plaisir. Qui plus est quand c’est aussi bien écrit qu’ici le plaisir n’est que plus fort. Harleen continue sa descente inexorable vers sa propre perte et cela crée une vraie ironie tragique qui se dégage de ce numéro. On sait où tout cela va nous amener, mais la façon dont cette chute est amenée, la façon dont Harleen est écrite, rend le tout vraiment excellent.
Qui plus est on ici un Joker très un intéressant. Sous une belle apparence, le Joker n’a sans doute jamais été aussi beau, on sent toute la perversité caché du personnage. Et on ne peut qu’assister, partagé entre la fascination et l’horreur, à la façon qu’a le personnage de manipuler Harleen. Et on aussi le droit à une très courte, mais très bonne, apparition de Batman. Le tout toujours servi par les très bons dessins de Sejic.
Harleen est vraiment un gros oui à tous les niveaux. Et le fait de savoir que nous allons déjà devoir dire au-revoir à cette série le mois prochain m’attriste beaucoup.
– Claygan
Sandman Universe Special Hellblazer #1
Sandman Universe
Si Spurrier
Marcio Takara, Cris Peter
Hellblazer revient sous le label Sandman Universe avec un nouveau scénariste et tout ça s’annonce très bon ma foi ! Déjà la chose qui saute aux yeux c’est que le scénariste réussit à capturer la personnalité et la façon de parler de John. Quand le scénariste disait vouloir revenir à l’essence du personnage il ne mentait pas. Quant à l’histoire le scénariste reprend en fait les événements qui se déroulent dans le The Books of Magic de Neil Gaiman. Là-dessus, il faut le dire pour quelqu’un qui n’a pas encore lu ce comics le tout est quelque-peu déconcertant, mais on finit par se laisser porter, surtout que c’est la suite qui est vraiment intéressante. Car Spurrier donne une explication quant à la continuité et toutes les versions différentes que l’on a pu connaître de John. Et l’explication aussi simple, puisse-t-elle être, reste génial et en totale adéquation avec ce que l’on peut attendre du personnage. Qui plus est à tout ça il faut ajouter les dessins grandioses de Marcio Takara, bien aidés par les couleurs de Cris Peter, qui nous donne des pages assez fantastiques. Rien que la splash page au début pure cauchemar Lovecraftien est magnifique. On a un très bon retour de Hellblazer en espérant que le titre continue sur cette lancée.
– Claygan
LES VALEURS SURES
The Last God #1
Black Label
Phillip Kennedy Johnson
Riccardo Federici
J’attendais énormément The Last God. J’adore la fantasy et là voir un comics sortir chez DC dans ce genre et qui en plus jouait avec l’horreur m’avait donné extrêmement envie. Surtout que l’on a déjà le très bon Monstress chez Image qui reprend un peu ces idées, je m’attendais donc à du très bon. Et c’est sans doute pour ça que je suis un peu déçu par ce premier numéro. Cependant je n’ai pas trouvé ça mauvais, donc ce numéro n’aurait pas sa place dans les déceptions. Le problème est que ce premier numéro est vraiment introductif, le scénariste commence à mettre tous ses pions en place. Et autant cela fonctionnerait sans doute sur quelqu’un ne connaissant rien à l’intrigue de The Last God, autant moi qui ai rapporté toutes les news dessus j’ai quand même eu l’impression d’avoir constamment un train d’avance sur tout ce qui se passait dans l’histoire. Donc je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce premier numéro et je n’en ai pas retiré grand-chose. Que ce soit au niveau des personnages, ou même de l’univers.
Il en reste que le numéro est vraiment très beau et l’univers semble plutôt intéressant, même si l’on en voit trop peu pour l’instant. J’ai bon espoir pour la suite.
– Claygan
LES DÉCEPTIONS
TFTDM : The Death of Superman
Rebirth
Jeff Loveness
Brad Walker, Andrew Hennessy
Dire que l’idée derrière les Tales from the Dark Multiverse était bidon serait un euphémisme. Déjà le Dark Multiverse, on ne va pas se mentir, c’est plutôt nul, mais alors ici on touche quand même le fond avec ces réadaptations d’évents qui déjà de base n’étaient pas si bons que ça. Et autant avec le premier Knightfall, le numéro avait le mérite de proposer quelque chose de neuf, pas bien, mais neuf. Alors, qu’ici on a juste du vide avec ce numéro. Avec ce what if Loveness se contente de suivre au mot près les événements de Death of Superman, mais avec Lois Lane qui devient méchante. Et la façon dont ce retournement est amené est totalement idiote et incohérente avec le personnage tel qu’on le connaît. En soi ici on a juste une répétition de l’idée bidon du “et si Superman devenait un dictateur et tuait tout le monde”, mais avec Lois.
Je reprendrai donc les sages paroles de Sledgy, Tales from the Dark Multiverse c’est juste un “et si on écrivait mal nos personnages”
– Claygan
Wonder Woman Annual #3
Rebirth
Steve Orlando
V Ken Marion
Steve Orlando commence ici son run sur l’héroïne phare de la Trinité DC. Malheureusement, ce qu’il donne à lire sur le personnage n’est pas franchement passionnant. À travers ces pages, Orlando nous donne l’origin story d’un vilain qui aura sans doute vocation à revenir dans son run futur sur Wonder Woman. Il nous offre ainsi un ressassé d’une antagoniste Golden Age, dans un numéro rempli d’action, malheureusement longuet et prévisible. Surtout que le personnage qui troque le costume d’agent-héros pour celui de super-vilain en 45 secondes parce que Léviathan est venu lui dire 3 mots à la sortie d’ARGUS, c’est sacrément faiblard. Même si le numéro pose des questions politiques intéressantes, le tout est noyé dans la masse d’une narration plate à souhait, qui ne passionne pas. Le dessin de Marion est lui-même assez générique, typique des comics mainstream à la Jim Lee. Certains aiment bien, moi, ça me fatigue. On donnera malgré tout une chance à Orlando pour la suite, mais honnêtement, ça ne part pas sur des bonnes bases…
– Myplasticbus
Harleen. Chef-d’oeuvre/20.
Le bon Stéphane x), je vois que le surnom est utilisé par tout le monde.
Sinon cool qu’il continue de faire le taff sur Harleen (elle en a bien besoin). Et sinon l’annual de Tom King vraiment très bon en plus d’être en continuité avec celui de Tom Taylor, juste déçu qu’on a d’aussi bon dessinateurs pour ce numéro alors qu’on Romita Jr pour l’arc le plus important du run, gros gâchis.
Tom Taylor a fait du bon boulot pour Dceased, j’ai vraiment aimé cette histoire malgré la faiblesses des dessins. Quant à Tales of the Dark Multiverse c’est l’une de mes série préférée. Après celui sur Knightfall je me suis précipité pour relire le run dont il est tiré. J’ai encore plus apprécié Azrael. Du coup je pense faire de même avec The Death of Superman. Quelqu’un sait sur quoi sera basé le prochain Tales of The Dark Multiverse ?
Le prochain sera sur Blackest Night, puis Infinite Crisis.
Ah ouais ! Ça annonce du lourd ! Merci !