Grant Morrison revient enfin avec une nouvelle série régulière chez DC . Et il fait son retour avec ce Hal Jordan : Green Lantern (The Green Lantern en VO). Mais pour ça il n’est pas seul. C’est accompagné de Liam Sharp qu’il va nous proposer un run des plus fantastiques. Pas de suspense entre nous. C’est génial.
Hal Jordan et rien qu’Hal Jordan
Grant Morrison nous revient avec Hal Jordan et les Green Lantern. Cependant il faut bien comprendre que ce n’est plus du tout ce à quoi nous étions habitués depuis des années. Quand le récit démarre, on retrouve un Hal Jordan paumé, qui n’arrive pas bien à trouver sa place sur terre. De ce côté-là, il y a un aspect plutôt réminiscent du Hal Jordan de Dennis O’Neil. Hal n’a pas vraiment sa place une fois revenu sur terre. Cependant, on connaît aussi le Hal Jordan sûr de lui et prêt à faire face à toutes les situations. Mais ici c’est évident que le personnage a maintenant roulé sa bosse et qu’il n’est plus un rookie. Et que l’on se mette bien d’accord, ici nous avons un récit sur Hal Jordan et personne d’autre. Seulement Hal Jordan.
C’est la première chose qui fait la différence avec les anciens runs et ce n’est pas la dernière. C’est d’ailleurs l’une des choses qui pourrait constituer un défaut pour ce tome. Morrison fait ici quelque-chose de complètement différent et il prend le parti de ne pas vraiment s’occuper de ce qui se passait à la fin du run de Venditti. Pour tous ceux qui étaient fans de l’aspect épique de Geoff Johns et de l’aspect… nul de Venditti, vous ne vous retrouverez pas dans ce tome. Ici on a une histoire auto-centrée sur Hal Jordan et son travail de flic de l’espace.
Hal Jordan : Green Lantern et flic de l’espace
Et c’est toute l’ambition que Morrison affichait avec Hal Jordan : Green Lantern. Fini les histoires épiques et les guerres intergalactiques. Il voulait mettre en scène un flic qui fait son boulot de flic. On voit le corps des Green Lantern et Hal Jordan d’une façon qui nous est peu habituelle aujourd’hui. On a donc le droit à des interrogatoires, des arrestations et tout ce que l’on peut attendre d’une histoire mettant en scène des flics. The Green Lantern c’est un peu le Brooklyn 99. Sans l’humour et dans l’espace. Ça n’a rien à voir, mais je voulais juste le placer. Regardez B99.
Qui plus est (presque) chaque numéro propose une histoire indépendante avec un fil rouge en fond. Ce qui fait que ce tome se lira mieux un numéro à la fois. Surtout que tous les numéros sont très denses, alors vous pouvez tout lire d’une traite, mais je ne me porte pas garant de votre mal de crâne. De plus Grant Morrison s’est trouvé un compagnon à la hauteur de son écriture sur cette série.
Du très bon Morrison
Dans cette série Green Lantern Morrison nous fournit un travail fidèle à lui-même et dans la moyenne haute de ce qu’il peut nous fournir. Ce qui veut dire que bien entendu si vous n’appréciez pas son écriture cette série risque de ne pas vous plaire. Car tout est là, la foisonnement de références, le retour de Volk, le Green Lantern volcan, ou encore Starbreaker, vilain disparu depuis un moment. Et il y en a bien d’autres, dont certaines que je n’ai sans doute même pas encore vu. Pour cela de multiples relectures sont souhaitable, comme quasiment toujours avec l’écossais.
Quant aux dialogues ils sont plutôt chargés et on y retrouve bien la patte morrisonienne. Qui plus est il y a une vraie folie dans l’ensemble des numéros, rien que cette pluie de météorite dès le premier numéro c’est quelque chose, en ne parlant même pas du numéro avec Dieu. Et il faut ajouter à tout ça le fait que Morrison parvient à varier les thèmes et les atmosphères à chaque numéro. Par exemple le numéro cinq nous propose un extraordinaire voyage dans un monde complètement gothique. Des monstres à tentacules, un cavalier au cheval noir, d’immense palais, une mer de sang, tout est là et ça s’insère parfaitement dans le récit, c’est tout simplement génial.
Un duo stellaire
Mais tout ça n’aurait pas été possible sans le deuxième homme derrière cette série, Liam Sharp. Le dessinateur anglais nous propose ici un travail extraordinaire. Il est évident que les deux artistes se sont d’office entendus tant leur travail transpire une osmose naturelle. Sharp plonge totalement dans la folie que peut inspirer l’écriture de Morrison, pour nous proposer des dessins qui respirent tout autant la folie et la démesure.
Que ce soit des pages remplient d’une foule d’aliens différents, où le nombre de détails différents ne vous apparaîtront tous qu’au bout de la dixième lecture. Où même dans le design même des aliens. Rien que Volk, le Green Lantern volcan encore une fois est génial dans son design. Qui plus est l’artiste anglais, au style bien personnel est aussi capable de faire preuve d’une vraie variété dans ses dessins. Et je vais encore citer le numéro cinq avec cette planète au style entièrement gothique, que j’ai trouvé tout simplement extraordinaire.
Bien entendu, il ne faudrait pas non plus oublier l’excellent travail de Steve Oliff, l’artiste chargé des couleurs, qui réussit à mettre en valeur les dessins de Sharp. Ce qui ne doit pas être des plus simples.
Grant Morrison est de retour chez DC et cela fait tellement plaisir. Hal Jordan : Green Lantern est une excellente lecture, nous proposant de découvrir les aventures de Hal Jordan sous un autre jour. On est donc mis face à un récit de flic de l’espace, où chaque numéro développe une différente histoire, avec en fond un fil rouge. Ajouté à ça une partie graphique complètement folle par Liam Sharp. L’écossais et l’anglais forment un duo de folie et l’on ne peut qu’attendre impatiemment de lire la suite. Après des années de titres Green Lantern insipides, cela fait du bien !
Ça donne vraiment envie ! Hop, sur ma liste d’achat.
Ça donne clairement envie !!! Mais je vais tacher d’être fort et attendre une éventuelle intégrale. Et pourquoi pas dans la collection DC Signatures.
Ça répond à ma question du coup, merci Claygan ^^
Autre chose très importante à retenir de cette critique, regardez Brooklyn 99 !!! ;-)
Yes ! Il faut que je lise du Morrison