Les chroniques se suivent mais ne se ressemblent pas, un peu comme les plans cul de Tiger Woods. Famille conflictuelle, satyre de la middle-class américaine, personnages absurdes à la peau jaune et à quatre doigts, revenons aujourd’hui sur les Simpson, et plus particulièrement, sur l’enfant terrible du game : Bart.
Bartman Begins
En 2019, The Simpsons fête sa 31ème saison. Commencée en 1989, la série a su réunir au fil des années des millions de spectateurs, et a marqué l’enfance de nombreux individus. Si bien entendu, elle ne réunit plus que trois millions de personnes devant leur poste de télévision, contrairement à trente millions auparavant, on pourra tout de même saluer un tel score après tout ce temps. Si on peut s’étonner qu’à la vue du coût des épisodes à produire, la série ne se soit toujours pas arrêter, surtout avec son nombre de spectateurs de plus en plus bas –comme cela avait pu être le cas avec Futurama, autre série de Matt Groening-, la raison est en vérité très simple : Le merchandising. Eh oui, car si au moment de son annulation, les aventures de Fry, Leela, et Bender réunissaient 6 millions de spectateurs, la série ne réussissait à vendre que peu de produits dérivés.
Hors, les Simpson sont une grosse grosse source de profits, même sortis de la simple série TV. Des porte-clefs, des bières Duff, des posters, des jeux-vidéo, des comics, et j’en passe, tout se vend, à tel point qu’en 2010, les fans du monde entier dépensaient près de 750 millions de dollars juste en produits dérivés. Si les chiffres actuels ont du tout de même baisser, ils restent cependant assez conséquents pour justifier la pérennité de la série, à tel point que cette dernière a déjà été renouvelée pour une nouvelle saison. Mais parmi toute cette ribambelle d’objets divers et variés, un particulièrement attire l’attention. Une sous-licence tirée de la série principale, une parodie du héros le plus rentable de DC Comics : Bartman.
Bartman Beyond
Bartholomew JoJo « Bart » Simpson, fils de Homer et Marge Simpson, est un garçon de dix ans scolarisé à l’école de Springfield, plus soucieux de semer la pagaille dans la cours de récréation que d’étudier. Mais le jeune homme possède une autre identité, secrète cette fois-ci : Bartman, un justicier encapé qui lutte contre le mal. Cependant, la première fois que le surnom Bartman apparait, il n’est nullement question de super-héroïsme. En effet, en 1990 sort le single qui remportera un grand succès « Do The Bartman », composé par Mickael Jackson et dont le clip a la particularité d’être réalisé par Brad Bird, celui-là même qui, quelques années plus tard, réalisera le Géant de Fer ainsi que les Indestructibles.
Il faudra attendre le vingt-et-unième épisode de la saison 2, Three Men and a Comic Book, sorti un an plus tard, en 1991, pour que l’idée soit reprise autrement. Habillé en son alter-ego, Bartman, Bart se rend à une convention centrée sur le comics, le menant à finir propriétaire d’un numéro spécial à 100$ de son super favori : Radioactive Man. L’épisode, salué par la critique et les fans, ne mettra pas longtemps à devenir un produit marketing à part entière. Ainsi, en 1992, débarque Bartman Meets Radioactive Man sur NES, dans lequel Bartman doit faire équipe avec Fallout Boy –pas le groupe-, le sidekick de l’homme radioactif qui a été enlevé. Il est aussi présent dans un niveau de Bart’s Nightmare, sorti la même année, lui aussi sur NES.
Bartman Forever
Un épisode et un jeu, c’est déjà bien, mais Matt Groening veut aller plus loin. En 1993, le papa de Homer et des autres s’attaque aux comics, et crée Bongo Comics, sa propre maison d’édition. Dans le line-up de lancement, aux côtés des classiques Simpsons et Itchy et Scratchy, les séries Bartman et Radioactive Man font une entrée remarquée. Si Bartman sera annulée en 1995, on comprend très vite que cet alter-ego a toujours du potentiel. Le personnage revient d’ailleurs à plusieurs reprises comme dans les Simpsons Comics #50 en 2000, dans le numéro #17 de la série centrée sur Bart en 2004, ou un an plus tard dans Simpsons Super Spectacular #1 et ses suites, écrites en partie par Chuck Dixon.
En 2007, pour accompagner la sortie du film sorti au cinéma, EA est contactée pour développer un jeu-vidéo mettant en scène l’intégralité de la famille. Si Bart n’a de prime abord, aucune capacité susceptible d’apporter quelque chose digne d’intérêt au gameplay, hormis son lance-pierre, la possibilité d’utiliser sa double identité est de suite envisagée. Ainsi, dès le second niveau « Bartman Begins », le jeune garçon peut désormais planer grâce à sa cape, et utiliser une tyrolienne. Ce retour du personnage, Groening a pris bien soin de le préparer en amont, et a mis le paquet. En début d’année, le 27 janvier 2007, Bart réenfile son costume dans l’épisode 18 de la saison 11 « Revenge is a Dish Best Served Three Times » dans lequel ses parents sont tués à la sortie de l’opéra de Gotham par le Serpent, qu’il se jurera de trouver et de tuer.
Par la suite, le héros a été quelque peu abandonné dans la série tv, n’intervenant que dans une courte vidéo de promo introduisant la saison 24, dans lequel il remet le masque à l’occasion d’un harlem shake. Cependant, du côté du merchandising, c’est autre chose. Figurines pop, posters, etc… Tout continue de s’écouler, à tel point qu’encor en 2016 sortait Bartman: The Superhero’s Handbook, écrit par Groening lui-même, sorte de guide parodique des super-héros.
Si les Simpson ont su traverser les années, Bartman, bien que secondaire à la série, a su s’imposer comme une licence à part entière chère aux fans, ressortant maintenant de temps en temps des tiroirs. Sans parler d’un coup marketing sans précédent, le personnage a su s’imposer comme une source à la fois d’humour du à un détournement de l’homme chauve-souris, mais aussi de profit pour la boite de Matt Groening.
Il ne serait pas étonnant qu’avec la hype super-héroïque actuelle, Bart reparte d’ici peu combattre le crime, en terrorisant les malfrats de Springfield City.
Je ne savais pas que Bartman avait été autant décliné ! Merci pour l’article en tout cas, ça me rappelle de chouettes heures de jeux.