Si le tome précédent était le calme, alors ce quatrième tome d’Injustice 2 en est bien la tempête. Les camps de Batman et de Superman s’apprêtent enfin à découvrir le plan d’un troisième joueur dans cette guerre. Nul doute qu’en la personne de Ra’s al Ghul, ce dernier compte bien marquer le coup avec sa nouvelle arme.
LES AVENTURIERS DES TITANS PERDUS
Il est vrai que dans le tome précédent, le ton était plus posé, mais disposait toujours d’un certain impact émotionnel. Une décision saluable de l’auteur qui ne réduisit pas Injustice 2 à un enchainement de scènes d’action. À la place, Taylor prit le temps de nous introduire Kara et étaya le portrait de Wonder Woman. De plus, le massacre d’une ville par Ra’s al Ghul obligeait Batman à reconsidérer sa menace. Ce petit récapitulatif est nécessaire pour justifier le choix des personnages dans ce quatrième tome. Le temps des pourparlers a cessé et laisse dorénavant place aux actes. Comme cela est l’habitude avec autant de personnages, le récit se compose de deux parties. Tout d’abord, on suivra un Batman qui tentera d’organiser la libération des Teen Titans de la Zone Fantôme. Puis, le récit tournera autour de l’affrontement des héros contre Amazo, l’arme de Ra’s pour imposer sa volonté.
Une fois de plus, Taylor arrive à nous transporter dans son récit. Cela se ressent surtout grâce au traitement de la jeunesse en général. En plus de faire revenir les Titans, l’auteur veut leur accorder une place de premier choix. Si sur le plan tactique Connor, alias Superboy, constitue un réel atout, l’intérêt y est tout ailleurs. En effet, après l’expérience que le monde a vécu, il était peut être temps de lui insuffler une nouvelle figure incarnant l’espoir. Qui de mieux, de par ses origines, qu’un autre kryptonien pour inspirer la rédemption? Sans surprise, on voit tout le symbolisme du passage de flambeau (et du fardeau qui l’accompagne) et cela fonctionne assez bien. D’ailleurs, pourquoi la narration n’a pas entrepris cette thématique plus tôt? Probablement parce que Taylor n’était plus dans l’écriture de la série à ce moment là, alors mieux vaut tard que jamais comme on dit.
L’ENNEMI DE MON ENNEMI EST MON ALLIÉ
Comme cité ci-dessus, il n’est pas question de se détacher complètement du passé. D’ailleurs, le tome va beaucoup prendre le parti de la nostalgie, à la fois pour servir le script mais aussi pour l’émotion. En outre, il s’agit de la caractérisation de Kara et de Damian Wayne qui prennent une dimension supérieure. Ces derniers ont gagné en maturité et ne se contentent plus de simplement écouter leurs ainés. Et même si elle est bref, « l’autre » Batman a également droit à son petit moment personnel. On pourra reprocher que ces changements soient un peu trop rapides, tout comme la mort de certains personnages. Certains éléments risquent de créer des incohérences entre les deux supports.
Une fois n’est pas coutume, Tom Taylor s’entoure des dessinateurs habituels. L’une des qualités indéniables de cette série est sans doute la continuité dans son style et sa qualité graphique. Daniel Sampere et Bruno Redondo réussissent admirablement à retranscrire les séquences dramatiques et d’action. Un ensemble correct enrichi par le travail de la mise en scène de splash pages tape-à-l’oeil. Petit bémol par contre, la colorisation manque de profondeur, notamment lors des passages au Kahndaq qui restent trop simplistes.
Si vous avez apprécié Injustice 2 depuis ses débuts, il y a de fortes chances que le plaisir continue avec ce quatrième tome. Débarrassé des limites de la continuité, Tom Taylor exploite habilement les codes de ce Elseworld, et c’est toujours aussi jouissif. Injustice 2 regorge de réinventions ou de petits clins d’œil sur les personnages sans jamais les trahir. Bref, une série très divertissante qui va au delà d’une simple opposition d’idéologie entre Batman et Superman. Mais ça, vous le saviez déjà sûrement.
J’aime toujours autant Injustice et Tom Taylor fait vraiment un super travail, tant dans la caractérisation des ses personnages ( Son Harley Quinn est la meilleure écriture du personnage actuellement) que dans l’intrigue même, avec les nombreux rebondissement qui émaillent ce tome et nous tiennent en haleine. Et en plus il y a du grand spectacle, que demande le peuple ! Seul bémol à mes yeux la mort d’un personnage que j’adore et qui aurait mériter d’être développé ! Spoil:( La mort de Tim Drake est vraiment gratuite, le personnage aurait pu apporter tellement plus. Tout comme la cruelle mort de Kyle Rayner je ne m’en remet pas T_T)
Harley Quinn est une vraie bonne révélation dans Injustice 2. D’autres séries devraient s’en inspirer pour bien mieux la développer.
Et oui, déjà qu’Injustice premier du nom ne faisait pas dans la dentelle avec le respect de la mort de Nightwing… Là il faut dire qu’ils font très fort aussi. On peut reprocher la façon dont les morts se produisent, mais au moins elles servent le scénario