Le nouveau rendez-vous hébdomadaire de la plate-forme DC Universe se révèle aujourd’hui avec le premier épisode de Swamp Thing. Il s’agit là d’un projet encore bien mystérieux, ayant connu quelques déboires dans sa production (James Wan au poste de réalisateur, qui devient uniquement producteur de la série, une saison raccourcie). La question est surtout de savoir si cette nouvelle adaptation de la créature du marais n’a pas à rougir du film de Wes Craven.
Le marais lugubre : une fierté locale
Comme chaque nouvelle série, ce premier épisode se perd à essayer d’introduire chaque personnage. Le scénario n’est pas décousu pour autant, mais provoque une action qui n’est parfois pas tout à fait nécessaire. Il nous pousse à visiter les endroits qu’on imagine devenir récurrents, pour nous présenter les personnages principaux, et ceux qu’on reconnaît d’office comme des antagonistes. Et c’est ici le premier problème de Swamp Thing. La série se sert de l’archétype du bad guy, fondamentalement méchant.
Ceci apporte un autre problème concernant les intentions de la série. Avec ce premier épisode, Swamp Thing veut présenter un univers vivant et riche. Mais elle ne fait que présenter un univers fragmenté, peuplé de personnages n’ayant aucune connection autre que notre personnage principal : Abby Arcane. On perçoit dors et déjà des sous-intrigues dangereuses, comme le passé familial ou l’erreur de jeunesse.
Ce premier épisode est néanmoins prometteur. Il rassure concernant l’ambiance de la série, et l’identité donnée au marais. Le marais est au coeur des attentions, origine d’une épidémie se propageant. La scène d’introduction est du plus bel effet, tout comme chaque monstre présent à l’écran. L’horreur se présente sous différente forme, mais trouve avec Swamp Thing un rendu graphique très organique. La série joue avec le corps, sa décomposition et sa transformation en être végétal de manière très particulière, affirmant son message préventif au début de l’épisode.
Le cliché de trop
Ce premier épisode laisse penser que la série suivra l’évolution du comics d’origine avec les origines de Len Wein. Le scénario respecte les origines du personnage dans ses grandes lignes. Comme on pouvait s’en douter, une part est réservée à sa modernisation. Rien de concret nuit au respect du comics d’origine, mais le caractère d’Alec Holland rompt l’ambiance général de la série.
Alec Holland est un personnage agaçant. Blagueur et fouineur, il devient le stéréotype du scientifique humoriste répendu depuis le retour de Robert Downey Jr. sur les écrans. Son caractère est tellement grossier qu’il en est à se demander s’il ne s’agit pas là d’une image, présentant Alec Holland comme personnage type de toute série super-héroïque avant sa transformation. Car Alec Holland est le personnage de trop. Dès sa première apparition, il se fait jeter. S’il se manifeste, un autre personnage le fait taire.
S’ajoute à cela une direction bancale, cherchant un surjeu perpetuel chez ses acteurs principaux. A l’exception de toute situation effrayante, Andy Bean frole le surjeu à chaque prise de parole et la scène larmoyante de Crystal Reed est aux limites de la niaiserie. La direction des acteurs est aux antipodes de tout ce que la série tente de construire.
La nouvelle série démarre avec certains points positifs, dont celui de se débarasser des origines d’Alec Holland. A la manière de Moore s’appropriant le comics, ce premier épisode ne fait que ce qui doit être fait pour pouvoir par la suite lancer véritablement la série. C’est donc un aperçu nous laissant sur une note particulièrement mitigée. Impressionnante dans sa forme, pour ses costumes et ses effets, la série peine dans son développement de personnage très formel, et dans une direction d’acteur qui laisse à désirer. Une série qui mérite sa chance, et qui ose bousculer l’image de l’adaptation de comics.
J’ai bien aimé ce premier épisode, c’est pas exceptionnel, mais c’est plutôt sympa
Par contre, je l’ai pas trouvé agaçant Alec Holland, et puis c’est que le début il va sûrement être très différent par la suite
Agaçant, dans son caractère stéréotypé, mais surtout son habitude à rompre avec l’ambiance horrifique. Comme tu le dis, j’espère qu’une évolution va se faire, et que la série va exploiter ce qui apparait ici comme un potentiel horrifique impressionnant pour une « petite » production.
Et non, ce n’est pas catastrophique. Jusqu’ici j’ai toujours eu du mal avec le premier épisode de chaque série DC Universe, pour accrocher dès le second ou troisième.