Chez DC Comics les origines de nos super-héros, bien que mouvantes avec le temps, tendent à rester plus ou moins semblable dans le fond. Batman est un enfant d’un couple de milliardaire de Gotham, qui, quand ils perdent la vie, décide de consacrer sa vie à empêcher que ce qui lui est arrivé n’arrive à d’autres. Il peut y avoir des divergences dans les époques et dans d’autres détails, mais la base est là. C’est exactement la même chose pour Superman, enfant extra-terrestre, envoyé sur terre, puis recueilli par une famille de texan qui feront de lui une bonne personne. Ce sont des faits qui sont maintenant gravées dans le marbre et pour une grande partie de leurs collègues super-héros c’est exactement la même chose.
D’ailleurs, il est certain que le moindre changement autour de ce statu-quo entraînerait une énorme levée de bouclier de la part des fans. A tort ou à raison, là n’est pas la question. Cependant il est vrai certains personnages emblématiques ont des origines assez malléables et Wonder Woman en fait partie. L’héroïne est passée par de nombreuses origines, néanmoins on ne va pas aborder ce personnage dans notre cas, mais un autre personnage féminin emblématique de chez DC qui a elle aussi vu ses origines changer drastiquement au fil du temps, Black Canary. Et ça tombe bien car le personnage est particulièrement au centre de l’actualité avec le film Birds of Prey (dont la bande-annonce est sortie hier) qui nous présente le personnage pour la première fois sur grand écran.
Black Canary et sa création
Black Canary est apparu pour la première fois en 1947 dans le Flash Comics #86. Il s’agissait d’un personnage secondaire du super-héros Jonnhy Thunder. Designé par Carmine Infantino, qui révélera que Robert Kanigher, son deuxième créateur, lui avait dit « Imagine la femme de tes rêves. C’est ce que je veux.« . Donc, c’est dès sa création que Dinah Drake (notez le nom c’est important) a été caractérisée comme mélange de femme forte et de sexualisation. Le personnage, qui était donc écrit comme un personnage secondaire, avait ici absolument aucun pouvoir, il s’agissait tout simplement d’une combattante extrêmement douée. Sa première apparition la faisait passée pour une vilaine, qui volait aux criminels.
Qui plus est elle portait à ce moment-là un masque, qu’elle abandonna dès sa seconde apparition. Par la suite on apprit en fait que le personnage n’était pas du tout une vilaine et qu’elle était en fait en mission d’infiltration. Black Canary saura très vite trouver sa place dans le cœur des lecteurs et elle obtint dès février 48 sa propre partie dans Flash Comics qui remplaça d’ailleurs celle de Jonnhy Thunder. Le personnage finit même par très vite rejoindre la Justice Society of America dont elle devint le deuxième membre féminin et ses origines furent ainsi révélées.
Black Canary était une jeune femme répondant au nom de Dinah Drake travaillant comme fleuriste et qui était amoureuse d’un inspecteur de police de Gotham, Larry Lance. En 1978 ces origines furent d’ailleurs approfondies. Cela se passait dans le DC Special Series #10, dans une histoire nommée « The Canary is a Bird of Prey ». Chose amusante quand on sait que Black Canary sera le membre fondateur de l’équipe des Birds of Prey créée 19 ans plus tard. Dans cette histoire on apprend que le père de Dinah, policier de Gotham, l’avait entraîné dès son enfance pour combattre le crime et devenir une agent de police. Cependant quand son entrée fut refusée car toute les places pour les femmes policières étaient déjà prises, son père qui ne pouvait accepter cette nouvelle, meurt d’une crise cardiaque. Sa fille, refusant de ne pas continuer ce que son père avait commencé, prit le nom de Black Canary, en référence à son père qui la surnommait « little bird » (quoi ? Comme Green Arrow ? Mais non lui c’est Pretty Bird, rien à voir, allez ouste Freud).
De plus ce numéro permettait de remettre en question cette origine même, car si Dinah se battait contre le crime c’était pour son père et elle en vint à se poser la question si elle ne vivait pas simplement à travers le rêve de son père. En somme est-ce qu’elle était une personne à part entière ? Elle en vint à la conclusion que même si son père lui avait montré le chemin à suivre, son rêve était maintenant le sien et que oui elle vivait bien selon ses propres idéaux.
Par la suite le personnage disparaît pendant quelques temps, puis réapparaît aux côtés de ses collègues du Golden Age durant les années 60. C’est à ce moment-là en effet que les concept de Terre Un et de Terre deux sont bien ancrés chez DC. Et il est donc maintenant dit que Black Canary fait partie de cette Terre Deux. Dinah est maintenant mariée à Larry Lance, et devient membre de la Justice Society of America.
C’est en 1969 que les choses changent pour le personnage. Lors du team-up annuel entre la Justice League et la Justice Society, les deux équipes sont confrontées au super vilain Aquarius. Celui-ci fera beaucoup de dégâts et réussira même à liguer les deux équipes l’une contre l’autre. Lors de la bataille finale, Larry Lance dans un ultime geste chevaleresque est tué par le vilain. Dinah en plein deuil, décide donc de partir se réfugier dans la Terre-Un. Ce ne fut pas le seul changement dans sa vie, car dans un même temps elle commença à entretenir une relation avec son collègue Green Arrow et elle développa pour la première fois son pouvoir : le cri sonique. Ce pouvoir dont le nom est plutôt évident, consiste en une onde de choc qu’elle peut invoquer à volonté grâce à sa voix. Dans un premier temps on ne sait pas vraiment d’où vient ce pouvoir, mais on suppose qu’il s’agissait d’un effet secondaire de son combat contre Aquarius.
Cependant, cette explication ne tint pas sur la longueur et voici venu le temps des retcons.
Black Canary et les premiers retcons
Black Canary a eu le droit à de très nombreux retcons et cela commence dès octobre 1983. Le personnage arrivé dans les années 80 aurait dû avoir environ 60 ans, un âge plutôt avancé pour un personnage qui n’affichait pas un seul signe de vieillesse. Tandis que d’autres, à 21 ans, arborent déjà des cheveux blancs, oui, le monde est injuste. Cette injustice devait donc être adressée à un moment ou à un autre et c’est donc en 83 avec le Justice League of America #219 et #220 que l’on eut enfin des réponses. Les deux numéros écrits par Roy Thomas, mais sur une idée du légendaire Marv Wolfman. Ces numéros consistaient d’un nouveau cross-over entre la Justice League et la Justice Society. Après une foule de péripéties à base de compagnon ressuscité et devenu maléfique, mais en fait pas vraiment. Ou encore de Justice League décimé en environ deux secondes et des membres restant capturés par l’ennemi. C’est à la fin de cet aventure que l’on apprend donc la vérité sur Black Canary. Accrochez-vous bien.
Il s’avère donc que la Black Canary dont les lecteurs suivaient les aventures depuis plus de dix ans maintenant n’était pas Dinah Drake. En fait Dinah Drake était même morte en 1969 lors de la bataille contre Aquarius. Alors, qui était donc la Black Canary actuelle ? Il s’agissait en fait de la fille de Dinah Drake et de Larry Lance. En effet ces deux là eurent une petite fille il y avait bien des années. Cependant cette fille fit preuve, très tôt, de pouvoirs surnaturels incroyables. Et comme tous parents raisonnables ils décidèrent de lui apprendre à les utili… Non, pas du tout, ils décidèrent d’appeler Johnny Thunder qui grâce à la créature à laquelle il était attaché, Thunderbolt, emmena l’enfant dans une dimension parallèle, le cosmos, et l’enferma dedans dans une sorte de stase. Puis Thunderbolt effaça la mémoire des parents pour qu’ils pensent que leur enfant était mort. En somme ils condamnèrent leur enfant à une mort certaine parce-qu’il avait des pouvoirs. Oui on peut parler de parents de l’année.
Donc, revenons à ce combat avec Aquarius. Larry Lance était mort, Dinah Drake était mortellement blessée et son dernier souhait était de pouvoir voir la tombe de sa fille. Mais quand ils la virent ils se rendirent compte que la petite fille avait grandit et était même devenue une adulte dans cet état de stase. Devant ce spectacle Dinah se dit « si seulement elle pouvait prendre ma place » ce à quoi Thunderbolt et Superman qui les accompagnaient, répondirent qu’il y avait un moyen. Thunderbolt transféra donc les souvenirs de Dinah dans l’esprit de sa fille et la ramena sur la Terre-Un. Alors, oui, n’y réfléchissez pas trop longtemps, car plus vous y penserez plus ça deviendra dégueulasse. Car, cela implique que Dinah se souvient même du moment de sa conception et qu’elle entretient des sentiments amoureux pour l’homme qui était son père. Arrêtez d’y réfléchir je vous ai dit, il y a Freud qui revient. De toute manière il faudra attendre deux ans pour voir tout ça être effacé. A croire que Wolfman avait introduit cette idée seulement pour pouvoir la supprimer par la suite.
Post Crisis on Infinite Earths, ou la Black Canary moderne
Arrive finalement Crisis on Infinite Earths. Véritable remise à plat du DCU, l’event a permis à l’éditeur de se débarrasser de bons nombre d’éléments quelque peu embarrassants et Black Canary ne fait pas exception. Maintenant c’était bel et bien officiel il y avait deux personnes de connus sous le nom de Black Canary. D’ailleurs la situation entre les deux personnages rappellera beaucoup celle du Spectre Soyeux dans Watchmen. Leurs nouvelles origines seront détaillées dans Secret Origins (1986) #50. Il existait donc une première Black Canary, Dinah Drake. Ici ses origines sont assez proche de la Black Canary des années 60.
Il s’agit de la fille d’un policer de Gotham qui l’entraîna toute son enfance pour qu’elle puisse prendre sa place. Cependant son entrée est refusée et son père meurt d’une crise cardiaque. Elle prendra ensuite l’identité de Black Canary pour combattre le crime et rejoignit la Justice Society. Néanmoins la société commence à changer après la guerre et le gouvernement américain pousse les super-héros à révéler leur véritable identité. Ce qu’ils déclinèrent et lassés ils finirent par raccrocher la cape. Les années passèrent et Dinah, mariée avec l’ancien inspecteur Larry Lance menait une vie de détective. Cependant ils se rendirent compte que les temps avaient changé et qu’à Gotham le crime régnait maintenant. Ils finirent par complètement abandonné tout ce monde quand leur fille Dinah Laurel Lance vint au monde.
Dinah, que l’on appellera Dinah LL, eut une jeunesse dorée, entourée de tous les plus grands super-héros et en ayant conscience du passé légendaire de sa propre mère. Bien entendu très vite Dinah (LL) aura l’envie de suivre dans les pas de sa mère. Celle-ci refusera, arguant que le monde et surtout Gotham était devenu bien trop dangereux pour une personne sans pouvoir. Bien entendu Dinah ne l’écoutera pas et inspiré par des personnes comme Batman, elle commença à s’entraîner avec son oncle, ancien membre de la JSA, Ted Grant (Wildcat). Quand sa mère le découvrit elle n’accepta pas du tout ce choix et c’est à ce moment-là que Dinah obtint son cri du canari.
Alors, elle devint une vraie super-héroïne et porta les bas-résilles de Black Canary. Très vite elle devint même un membre fondateur de la Justice League of America. C’était même la toute première femme à faire partie de la Justice League.
C’est ici que les choses deviennent vraiment intéressantes. Black Canary était devenue un legacy character tel que DC les adore. On le rappelle les legacy characters sont ces personnages qui porte l’héritage d’un ancien héros en se dotant du nom d’un super-héros disparu, mort, à la retraite et autres joyeusetés. Bien entendu LE legacy character le plus connu est bien entendu Wally West. Cela apporta une nouvelle facette plus que bienvenue au personnage. Le rendait encore plus profond et intéressant. Black Canary ne se battait plus que pour elle, elle se battait aussi pour conserver un héritage, un nom qui avait du poids, du sens. Cependant, bien malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin.
Les New 52, le reboot
Vinrent les New 52. Concernant les New 52 en lui même on ne va pas s’y attarder des heures, tout le monde est à peu près au parfum là-dessus aujourd’hui. DC trouvait que sa continuité était devenu un poids mort qui freinait tout nouveau lectorat. De plus ils voyaient depuis des années leurs chiffres de vente chuter de plus en plus. Alors ils se sont dit, on va tout reprendre à zéro et qui plus est on va faire des trucs super dark, car oui ils étaient encore persuadés que le dark faisait vendre en 2011. En a résulté une relance qui fut un énorme échec parvenant à s’aliéner une bonne partie des fans qui ne voyaient pas pourquoi on leur retiraient les personnages et les histoires qu’ils aimaient depuis des années, tout ça pour les remplacer par des copies Leader Price qui fronçaient beaucoup les sourcils. Qui plus est la manne de nouveaux lecteurs attendus était très loin de ce à quoi l’éditeur devait se préparer. Et voilà qu’aujourd’hui, huit ans après ce reboot, DC essaye toujours de revenir à cette ancienne continuité pré New 52. Cependant sans vraiment y parvenir. Aujourd’hui, nous sommes toujours coincé dans une sorte d’entre deux, une créature de Frankenstein, composée de morceaux grossièrement rattachés entre eux.
Mais revenons à nos moutons, qu’en était-il de Black Canary ?
Déjà, il n’existait plus deux Black Canary. Dinah Drake est la seule et unique Black Canary qui ait existé. Dinah Drake n’a jamais connu sa mère. On sait seulement qu’il s’agissait d’une très jeune fille quand Dinah est venue au monde et qu’elle ne pouvait s’en occuper. A partir de quatre ans elle fut placée en famille d’accueil. Ici on reprendra un cliché bien connu des personnages orphelins; Dinah était un enfant à problème, elle ne restait jamais longtemps au même endroit, elle changeait souvent de famille d’accueil. Rien de bien neuf en somme. Elle finira ensuite par s’échapper pour de bon de sa famille d’accueil à l’âge de 10 ans et alors qu’elle errait dans les rues de Gotham elle tomba sur Desmond Lamar. Celui-ci était un ancien agent des forces spéciales qui dirigeait maintenant un dojo. Il prit la jeune fille sous son aile et lui apprit à se battre.
Quelques années plus tard Desmond succomba d’une tumeur au cerveau et très vite les choses dégénérèrent. Dinah avait repris les rennes du dojo, cependant les gangs qui avaient la main mise sur Gotham et que Desmond réussissait à éloigner à l’époque se montraient de plus en plus virulents. Autant Dinah n’avait pas peur d’eux grâce à son talent au combat, autant ce n’était pas le cas des autres élèves qui finirent par tous quitter le dojo. Dinah était seule de nouveau. Les choses empirèrent quand les événements contés dans Year Zero, la fabuleuse réécriture des origines de Batman par Scott Snyder, arrivèrent. Le dojo fut entièrement démoli et Dinah se retrouvait de nouveau à la rue. Cependant, alors qu’elle affrontait des ninjas dans la rue (fabuleuses réécriture on le répète), ses talents martiaux impressionnèrent John Lynch qui l’invita à rejoindre la Team 7. Une énième équipe de force spéciale à la solde du gouvernement. Ce qu’elle accepta. On lui donna le nom de code Operative Canary et très vite ses pouvoirs se dévoilèrent. Après ça l’équipe explosa, Dinah devint une fugitive et prit le nom de Black Canary.
Comme vous pouvez le voir, les choses ont bien changé. Tout aspect d’héritage a été complètement abandonné, le personnage n’héritant en fait de son identité que par le biais d’une énième organisation secrète. Cependant, on va dire que ce n’est pas le plus grave. Le plus grave est que dans cette version là du personnage, jamais elle n’a voulu devenir une héroïne d’elle-même. Contrairement au pré-flasphoint, Dinah n’a jamais été inspiré par sa mère ou par son père, ou encore par les générations de héros qui la précédait, elle est juste devenu une espionne, puis une super-héroïne, parce-qu’elle le pouvait et c’est bien dommage. C’est là tout un pan du personnage qui se retrouve effacé. Dinah ne poursuit plus d’idéaux, elle était devenu un personnage cynique. Ce qui en soi est une belle image de ce qu’était les New 52.
Les adaptations
On ne va pas s’arrêter sur chaque adaptation en profondeur tel qu’on a pu le faire auparavant, je ne suis pas si sadique que ça. En tout et pour tout le personnage aura eu le droit à : 5 apparitions en live, une dizaine d’apparitions en animation (elle était une figure importante de la saison 1 de Young Justice), et un peu moins de 10 apparitions dans des jeux vidéos. Pour le coup on va se pencher seulement sur les séries live, le reste ne mettant pas réellement en scène ses origines, on ne pourra pas en tirer grand chose concernant notre sujet.
La première apparition de Black Canary en chair et en os est dans les deux épisodes de Legends of Superheroes, en 1979. Là pas grand chose à dire, on relèvera juste que Dinah, incarné par Danuta Wesley, portait un masque comme lors de la première apparition du personnage dans les comics. On note également l’apparition du personnage Ghetto Man, personnage que l’on ne reverra jamais (et on se demande bien pourquoi). Sa deuxième apparition en live sera dans la série tv Birds of Prey (2002). La série de seulement treize épisodes est aujourd’hui (et même déjà à l’époque) considérée avec moqueries tant elle était kitsch et peu inspirée. Cependant ce qui est intéressant, c’est que les scénaristes de la série, aussi mauvaise fut-elle, avaient manifestement lu des comics, ce que l’on peut saluer. C’est déjà mieux que certaines autres adaptations.
Ici le personnage de Dinah emprunte de multiples éléments aux comics. Dinah Reymond, née Lance, est une jeune orpheline, méta-humaine. Elle a des pouvoirs de télépathie, de télékinésie et de précognition. Et on découvrira par la suite que la mère du personnage s’appelait Carolyn Lance et qu’il s’agissait de la légendaire Black Canary. On apprit que Carolyn avait dû l’abandonner, car craignant pour la sécurité de l’enfant, après qu’un homme ait installé une bombe sous son lit. C’est après cette abandon que Dinah développa ses capacités de méta-humaine et qu’elle passe de famille d’accueil en famille d’accueil. Cela vous rappelle quelque-chose ? Oui, il semblerait que le scénariste des Birds of Prey New 52 était un fan de la série. Donc ce qui est intéressant ici, outre le fait que le personnage ait des pouvoirs sans aucun rapport avec Black Canary à l’origine, c’est qu’on peut y voir un mélange un vrai entre les origines pré Crisis et post Crisis.
Il faudra ensuite attendre Smallville pour revoir Black Canary sur les écrans. Et c’est d’ailleurs le début de l’hégémonie CW sur le personnage et ça on adore. Ici Dinah Lance était une journaliste conservative du Daily Planet. Ce qui rendrait sa relation avec Oliver Queen, anti-conservateur s’il en faut, assez complexe. Cependant de ce côté-là pas de soucis, la CW étant ce qu’elle est, Oliver ne sera jamais en couple avec Dinah dans la série. Elle possède bien son cri et il n’y a pas grand chose de plus à dire, elle reste un personnage extrêmement secondaire et l’on ne connait pas vraiment ses origines.
Et maintenant les choses sérieuses commencent avec Arrow. Série Green Arrow oblige, le personnage de Black Canary a une présence importante. Dans la série il y a au moins trois personnages qui ont porté le nom de Black Canary (en omettant les variantes du genre The Canary, ou White Canary). La notion d’héritage est donc vraiment respectée dans la série. La première Black Canary, Laurel Lance, est donc une ancienne avocate, fils de policier elle deviendra Black Canary pour venger la mort de sa sœur, une justicière qui répondait au nom de The Canary. Elle suivit donc un entrainement avec Ted Grant, un boxeur et ancien justicier. Elle ne possédait aucun pouvoir, son cri du canari venant juste d’un gadget accroché à son cou. La deuxième Black Canary se nomme ici Dinah Drake. C’était une ancienne flic, qui entretenait une relation avec son coéquipier Vincent Sobel. Après avoir été frappé par des particules de matières noires elle développa son cri sonique. Elle démissionna de son poste et reprit le flambeau de Laurel Lance qui était morte entre temps. La troisième est un personnage d’une terre parallèle qui est en fait une criminelle. Ici peu de choses à dire, le personnage n’est pas des plus intéressant pour notre sujet.
Ce qui est frappant avec ces deux personnages c’est que à l’instar de la série Birds of Prey les scénaristes mélangent une tonne d’éléments venus des différentes versions du personnage, tout en ajoutant de nouvelle. Ici c’est même encore plus vicieux, car ils ont mélangé ça à travers deux personnages différents.
Conclusion
Après ce long dossier, il est temps de parvenir à une conclusion. Black Canary a eu tellement d’origines qu’il en devient complexe de lui accorder une origine fixe. Devons-nous juger le personnage du point de vue de sa première origine, son origine post Crisis on Infinite Earths, ou son origine New 52 ? Quelle est la vraie Black Canary ? Qui peut le dire ? Il adviendra à chacun d’en juger par soi-même, au moins jusqu’au moment où DC se décidera à nous proposer un vrai Black Canary Year One. Chose qui arrivera peut-être si le personnage à le droit à une vraie vague d’intérêt de la part du public après la sortie du film. Et pourquoi pas confier cette tâche à la personne qui aime et comprend ce personnage plus que tout. Gail Simone. La scénariste adore profondément le personnage et s’il y a bien une personne qui devrait se voir confier la tâche d’apporter une nouvelle origine historique à ce personnage, c’est elle.
Cependant, il serait tout de même bon de se demander pourquoi ce personnage est sujet à tant de changements ? Ce n’est clairement pas dans une volonté de rendre le personnage meilleur. Sa version New 52 (et toutes ses versions télévisuelles) l’atteste tant le personnage devient vide et insipide, en contraste avec ses origines pré-Flashpoint ou même ses toutes premières origines. Est-ce parce-que le personnage n’est pas aussi populaire que d’autre héros de l’éditeur à deux lettres ? Possible, mais c’est un constat assez triste.
Quoiqu’il en soi on peut espérer que DC se rendent compte du potentiel qu’a Black Canary en tant que personnage et qu’ils cessent de la maltraiter de cette façon. Car Black Canary est un personnage fantastique qui ne mérite pas d’être continuellement dénaturé et laissé sur le bas-côté. Et si cette réhabilitation aux yeux de l’éditeur doit arriver grâce au film Birds of Prey, on pourra s’avérer les plus heureux du monde, qu’elle que soit la qualité de ce long métrage.
chouette dossier, ses origines m’ont toujours perturbés et c’est sans doute pas près de s’arrêter avec le film qui vient et les comics qui voudront surfer sur la vague j’imagine.
Ouais il va y avoir le film, mais surtout maintenant que DC a introduit sa DCTimeline ça soulève beaucoup de questions et ça m’agace un peu car j’aurais pu en parler dans le dossier si ça avait été dévoilé avant. Mais si DC part du principe que toute la période pré et post crisis est de retour, logiquement les choses vont devoir énormément changer pour BC. A part s’ils ramènent la JSA en omettant totalement le personnage de BC mère, ce qui ne m’étonnerait pas.
En tout cas merci !
C’était très intéressant et j’ai appris quelque chose. Bravo pour le boulot :)
Merci bien !
[…] méritée pour la meilleure équipe de super-héroïnes de l’univers DC Comics. Et, donc après vous avoir parlé de Black Canary, membre historique et imminent de l’équipe tâchons de revenir sur l’histoire de publication […]