Retour sur le troisième tome des aventures de Flash sous l’ère Rebirth. Lors de ses aventures précédentes, le héros a réussi à nettoyer les rues de Central City de la majorité de ses vilains. Et la ville semble calme car maintenant protégée par deux bolides. En effet, Wally West, alias Kid-Flash, est le nouveau protégé de Barry. Voyons ensemble comment évolue l’histoire dans ce nouveau volume.
Dream team du ghetto
A l’annonce des antagonistes de ce nouvel arc (dont le titre de l’ouvrage est un très bon indice), on ne peut qu’être intrigué. En effet les Lascars (ou Rogues en VO) sont de retour. Cette équipe du Silver Age a récemment été popularisée par la série télévisée The Flash de la CW. Joshua Williamson, auteur du comics, reprend d’ailleurs beaucoup d’éléments de cette adaptation.
Ainsi, l’équipe, menée par Captain Cold, revient à Central City pour un dernier grand coup magistral. Les deux premiers numéros sont intrigants. Ils placent le héros en position de faiblesse. Tout d’abord en le montrant dans un ville paisible, sans vilain à pourchasser. Il fait alors tout pour s’occuper, cherche des signes, explore des pistes vouées à l’échec. Puis en se faisant duper par un ennemi de bas étage. Mais l’intérêt retombe très vite car Williamson aime en dire trop. Les Rogues sont présentés bien avant qu’ils entrent en action. Barry les soupçonne avant même qu’ils aient fait quoi que ce soit. Et ça gâche énormément le plaisir de cette découverte, de cette rencontre qui arrive finalement.
Ce qui dérange également, ce sont les incohérences et facilités de scénarios utilisées tout au long du récit. Les pouvoirs de Flash sont utilisés simplement quand l’auteur en a besoin pour faire avancer le scénario. La plupart du temps, il est toujours trop lent, tombe dans tous les pièges et est sauvé seulement par un Deus Ex Machina qui ne satisfera personne.
Seuls les dessins de Carmine Di Giandomenico apportent un élément positif à cet arc (et à l’ensemble du tome). Certains regretteront les effets numériques mais leur utilisation pour traduire les déplacements du héros sont convaincants.
Pas de vacances pour les vrais gars
La seconde partie est consacrée à la relation Barry Allen/Wally West. Ce dernier voulant suivre la trace laissée par son père. Ils font donc une visite au pénitencier de Belle Reve, le temps pour Williamson de nous rappeler (et il semble en être fier) ses antécédents sur Justice League vs. Suicide Squad. Ils se retrouvent très vite en Australie pour confronter le personnage le plus charismatique de DC Comics (ceci est du sarcasme), Captain Boomerang. Et c’est à ce moment là que la série n’a plus aucun sens. La morale de l’arc précédent était qu’il ne fallait pas s’éloigner de Central City et des gens que Flash souhaite protéger. Dans le numéro suivant, il se retrouve à l’autre bout du monde. Et pour quoi ? Affronter une bande d’autochtones clichés dans un scénario inutile, lourd et long.
Le problème ne s’arrête malheureusement pas là. La caractérisation de tous les personnages est bâclée. Les comportements sont prévisibles. Mais pas un prévisible réaliste. Un prévisible cliché. Qui ne repose que sur des sentiments exagérés et des actions incohérentes. L’exemple le plus flagrant est la réaction de Wally lorsqu’il apprend que Barry est le Flash : « Quoi ! Tu m’as menti toutes ces années Brendon ! C’est intolérable ! Je vais tout dire à Cindy ! ». Je confonds peut-être avec autre chose… mais difficile de faire la différence. De la même manière, l’équipe des Lascars ne dispose d’aucun élément pouvant expliquer leurs actes si ce n’est simplement jouer aux méchants. Tout est beaucoup trop simple.
Tout se termine comme ça a commencé. Le dernier récit, centré autour d’Iris West, possède les mêmes défauts. Il n’apporte rien si ce n’est une introduction à la suite des aventures du héros avec l’apparition d’un nouveau personnage. On notera également un léger teaser à l’événement Le Badge, crossover entre les titres Flash et Batman.
Au final, on ne peut qu’être déçu par cet ouvrage. D’abord par la promesse de revoir une équipe qui a fait les belles heures du personnage. Mais celle-ci reste anecdotique à cause de son manque de caractérisation. C’est également le cas pour les autre personnages qui sonnent souvent faux. Ensuite parce que les scenarii ne sont pas à la hauteur des pouvoirs du héros. Celui-ci est souvent dépassé par les événements sans justification cohérente. Barry Allen a simplement l’air bête. Sous la plume de Joshua Williamson, le plus grand enquêteur de l’univers DC a du soucis à se faire.