Parmi les premiers d’une nouvelle ligne, Mera Tidebreaker permet au public young adult d’avoir ses propres récits DC. Développés dans un esprit plus jeune et par des auteurs ou autrices qui sont déjà reconnus dans le genre, les graphic novels de DC Ink commencent à arriver. Mera Tidebreaker est signé par Danielle Paige, et revient sur la jeunesse de Mera, une jeune femme de caractère.
Mais que vaut la lecture de cette revisite pour jeune public ?
Mera Tidebreaker, une jeune héroïne qui inspire
Mera Tidebreaker est écrit par Danielle Paige qui n’en est pas à son coup d’essai côté revisite. L’autrice de la série de romans à succès s’est déjà amusé à revisiter Oz et son monde magique avec ses récits Dorothy Must Die. Des romans plutôt acclamés et reconnus par la presse et le jeune public. Ici, elle nous livre une revisite de Mera, qui par défi envers son père, décide d’aller tuer Arthur Curry, celui-ci vivant à Amnesty Bay. Dans leur fin d’adolescence, elle est rebelle et a soif de justice, de reconnaissance et veut prouver qu’elle peut suivre le chemin de sa mère. Lui, est humain, vivant en bord de plage, dans l’ombre de son père, vivant une vie ordinaire.
Au fil du récit, on suit cette Mera qui se bat pour sa liberté, la liberté de son peuple, et surtout souhaite échapper au patriarcat qui gère son monde. Son père, roi de Xebel souhaite la marier de force à Larken, héritier du peuple The Trench. Enfin, une version non monstrueuse des habitants de la fosse, sans effroi pour le lecteur. Elle capte des secrets, veut se faire une identité, montrer qu’elle est guerrière et femme comme sa mère. L’écriture du personnage respecte plutôt bien les fondements de Mera, et Danielle Paige ne surjoue pas trop sur le côté naïf ou adolescent amoureux de la jeune femme. Ce qui en fait un personnage très agréable à suivre, et qui pourrait inspirer des jeunes femmes à sortir de leur sentier tout tracé (sans pour autant faire de mauvais choix).
Un certain enjeu malheureusement trop vite abordé
Comme on pourrait s’en douter, tout ne se passera pas comme prévu, et Mera sera incapable de tuer Arthur, bon samaritain. Au fil des rencontres, des discussions, des jours, son coeur penchera pour la cause du jeune homme la poussant à lui révéler sa vraie nature, leur vraie nature et déclenchera la colère de son futur époux et son père.
Jusque là, on pourrait s’attendre à un récit rondement mené. Malheureusement, nous avons ici trois quart du récit consacré à ce doute qui habite Mera qui découvre Arthur et seulement quelques pages en fin de volume consacré à la mythologie. Atlantis, Atlanna, Arthur futur roi, les querelles Xebel / Atlantis, tous les enjeux sont abordés rapidement en début de tome et en fin de tome avec un affrontement qui n’existe pas. Par une petite pirouette l’autrice parvient à apaiser tout le petit monde en discutant sans guerre ou sans grand heurt.
Du côté des planches, Stephen Byrne et David Calderon livrent un travail qui permet une belle mise en valeur de Mera. Dans des tons froids sur toutes les cases, seuls quelques détails et la chevelure de Mera sont en couleurs assez vives. Cela permet de bien se centrer sur l’héroïne et montrer le plus important dans l’histoire. Même si certains puristes iront là aussi renier non seulement l’appartenance de Larken à The Trench avec cette revisite adoucie ou encore Arthur qui tient plus de Bruce Wayne qu’autre chose.
Bien que le récit soit consacré à Mera, les lecteurs qui connaissent les personnages présents pourraient s’attendre à beaucoup mieux. Le récit plaira aux jeunes, abordant des thèmes assez récurrents mais aussi la construction du personnage héroïque. Cependant, le récit reste assez vide par moments, pour bâcler une fin qui aurait dû être plus développer.
En bonus, l’éditeur propose une petite preview de Under The Moon, A Catwoman Tale, pour la même ligne. Le travail des dessins et couleurs semblent aussi tirer dans un même ton général, mais je dois avouer que le travail proposé par Lauren Myracle et Isaac Goodhart attise ma curiosité.
Voilà une review dont j’étais curieux de connaitre l’avis.
Donc si on devais proposer ce récit à un public jeunes (7 – 11 ans) ça conviendrait ?
Je dirais plutôt à partir de 13/14 ans. C’est quand même l’histoire d’une jeune femme qui veut tuer un innocent et de mariage forcé.