L’automne, c’est ma saison préférée. Il pleut assez pour cultiver ma mélancolie. Je peux enfin remettre des pulls. Les couleurs sont jolies dehors. Et surtout, l’automne est synonyme d’anniversaire. Mais je m’égare. Bienvenue dans la quatrième et dernière partie de ce gros dossier-bilan sur 2018 chez DC Comics, qui couvre les mois d’octobre à décembre (même si techniquement, décembre c’est déjà l’hiver). Dans ce dossier, nous revenons ensemble sur cette fameuse année, en retraçant quelques grands événements qui ont secoué notre éditeur de comics favori.
L’occasion de regarder dans le rétroviseur pour voir le chemin parcouru en un an, mais aussi d’apporter un petit regard analytique et critique sur les évolutions que nous avons connu.
Attaquez-vous si ce n’est pas fait à la lecture de la première, seconde et troisième partie avant, bien-sûr.
Octobre
Wonder Comics, un nouvel imprint par Bendis
C’est une histoire sympa, je vous promet. Installez-vous bien. Ca se passe lors de la dernière NYCC, en octobre dernier. Comme d’hab, sur le panel DC, t’avais Dan DiDio et Jim Lee qui chillaient tranquillement, à vivre leur vie et à raconter leurs petites histoires sur les titres en cours, les nouveaux auteurs et les petits projets pour l’anniversaire de Batman l’octogénaire… Rien de bien méchant, quoi. Et soudainement, ils se sont mis à parler de leurs imprints. On s’est rendu compte de rien. Mais là, qui subitement, qui débarque sur scène ? Brian Michael Bendis ! Si, si, je vous jure, encore lui ! Et tout ça pour quoi ? Annoncer encore un nouvel imprint ! Oui, encore un nouveau ! Un imprint du nom de Wonder Comics, centré autour des héros plus jeunes de l’univers DC, managé par Bendis lui-même.
Wonder Comics, c’est donc un imprint orienté autour du public young adult (comme DC Ink, soit autour de 12-18 ans) comprenant 4 séries, qui rapportent du neuf tout en surfant sur un peu d’ancien. Pour le neuf : Teen Lantern, une jeune bolivienne qui hacke une lanterne de la volonté, Jenny Hex, la petite fille de Jonah, ou encore la série Naomi, sur une jeune fille énigmatique qui enquête sur ses origines après le passage de super-héros dans sa petite ville. Au niveau de l’ancien, le retour de Connor Kent, de Bart Allen, des Wonder Twins ou du concept Dial H for Hero. Ces nouvelles séries managées par Bendis sortiront au compte-goutte tout au long de l’hiver. On sait déjà que l’imprint accueillera aussi une série Amethyst avec une grosse équipe créative.
Ces nouvelles confirment que les têtes pensantes de DC continuent d’élargir leur univers en offrant à leurs auteurs phares des espaces de responsabilité où ils peuvent sortir des titres qui leur font plaisir. Pour Lee et DiDio, il y a plusieurs avantages. D’abord, de pouvoir suivre la stratégie Marvel de lancer un maximum de titres sur le marché et voir ce qui en sort. Mais aussi, de déléguer des responsabilités à certains auteurs phares, qui peuvent attirer les lecteurs sur le titre par leur gros nom (comme avec Neil Gaiman pour la ligne Sandman Universe). Je ne serais pas surpris de voir d’autres imprints de ce type fleurir encore dans l’année à venir. Cela nuit peut-être un peu avec l’idée d’un univers unifié et cohérent, comme on pouvait le voir avec Rebirth, mais après tout, DC a toujours un peu fonctionné avec différentes petites maisons éditoriales en son sein…
James Gunn sur Suicide Squad 2
En juillet 2018, suite à une série d’anciens tweets pas drôles et sérieusement limites ressortis par un blogueur de l’alt-right, James Gunn s’est fait virer de chez Disney. Il avait été l’un des architectes de la phase 2 de chez Marvel Studios, et beaucoup ont été surpris par la violence de ce renvoi. Les acteurs des Guardians ont essayé de faire une lettre de soutien public. Il y a eu beaucoup (beaucoup) de discussions et de débats en ligne (et probablement hors-ligne). Mais rien n’a fonctionné : James Gunn a été viré de chez Disney, sa carrière annoncée comme quasiment finie. A première vue, cette nouvelle n’avait rien à voir avec l’univers DC, à part en tant qu’intérêt pour ce que fait la concurrence.
Mais en octobre, un gros coup tombe : James Gunn pourrait rejoindre Warner pour Suicide Squad 2, en tant que scénariste, voire réalisateur. Et pourtant, on avait annoncé peu de temps avant la finalisation du script, qui était déjà attaché à un réalisateur, Gavin O’Connor. Cette annonce montre que les choses étaient moins évidentes qu’il n’y paraît… En réalité, Gavin O’Connor s’est éloigné de la production car son script pour Suicide Squad 2 était trop proche de Girls of Prey. James Gunn a donc été embauché pour trouver de nouvelles directions à l’équipe de vilains. Certains vont même jusqu’à parler de “reboot” (même s’il faudrait ).
Selon votre tolérance au travail de Marvel Studios et de James Gunn, vous serez sans doute plus ou moins ravi de la nouvelle. Les uns diront sans doute que vouloir copier la formule Marvel n’est pas une bonne idée, et que la dernière fois que Warner a embauché un gros monsieur de chez la concurrence, ça ne s’est pas bien passé. D’autres, au contraire, seront peut-être heureux et rassurés de le voir aux commandes d’un renouvellement de l’équipe. Et d’autres encore diront que tant que la production de Warner n’est pas fiable, peu importe le réalisateur aux commandes… Personnellement, j’en suis très curieux.
Novembre
Grant Morrison de retour chez DC avec The Green Lantern
C’est peu dire que l’écossais fait partie du panthéon des auteurs DC de ces 30 dernières années. Entre Arkham Asylum, Animal Man, Doom Patrol ou The Invisibles, entre ses runs dantesques sur Batman et JLA, entre 52, Final Crisis et Multiversity ou encore All-Star Superman, Morrison fait partie des grands noms de l’éditeur. Et pourtant, il s’était fait plutôt rare chez l’éditeur ces dernières années. Après un passage controversé sur le titre Action Comics durant les New 52, il a simplement offert à l’éditeur Multiversity (sur lequel il travaillait depuis un long moment) et son Wonder Woman Earth One. Il faut dire que l’homme est occupé, ces temps-ci, notamment par la production de l’excellente adaptation d’Happy! et sa charge de rédacteur en chef pour Heavy Metal… sans compter tous les projets qu’il cherche à lancer sur le grand ou le petit écran, comme une série Invisibles actuellement en développement.
Et pourtant, un beau jour, Grant Morrison déjeune tranquillement avec Dan DiDio, co-publisher bien connu de DC. Ils discutent ensemble de l’état de l’éditeur, et le grand Dan balance le sujet Green Lantern sur le tapis : combien c’est difficile de trouver un auteur qui trouve quelque chose de bon à dire sur cette frange de l’univers qui mériterait d’être développé… Morrison réagit en disant : “Tu sais ce qu’il faudrait faire sur Green Lantern ? Voilà quelques idées !”, pitchant ainsi concept sur concept, histoire sur histoire. DiDio (malgré certains choix douteux) n’est pas bête et flaire le bon coup. Il commence à dire à l’écossais : “Mais, tu ne voudrais pas l’écrire, toi ?”. “Non, non, j’ai pas le temps”, répond le magicien chauve, avant de continuer à pitcher encore et encore. Et à la fin du déjeuner, l’éditeur finit par convaincre Morrison de reprendre le titre en paire avec Liam Sharp, centré sur Hal Jordan. Le #1 sort début novembre 2018
Pour l’instant, il est encore dur de savoir combien de temps durera ce run, qui débute très bien. Morrison et Sharp parviennent à apporter beaucoup d’ambition et d’amplitude sur le titre, en lui apportant une vibe old-school, assez 80’s. Pour un peu, on aurait presque l’impression de se retrouver dans la période pré-Emerald Twilight, avec ce bon vieux Hal Jordan, cowboy de l’espace. C’est à la fois très bon, assez rafraichissant, et en même temps, je reste un peu questionné sur ce côté passéiste. Mais peut-être qu’il vaut mieux un très bon comics vaguement passéiste qu’une croûte qui se réinvente dans le vide…
Annulations pour le New age of DC Heroes
Le mois de novembre a été l’occasion pour DC d’annoncer encore plus d’annulations pour la ligne New Age of DC Heroes : Sideways et Curse of Brimestone. Dès le mois d’août, The Immortal Men de Jim Lee et James Tynion IV était annoncé annulé. Puis en octobre, c’est The Unexpected qui recevait le coup de grâce. Sachant que les New Challengers de Scott Snyder n’étaient prévu que pour 6 numéros, cela fait que les seuls survivants restent Silencer, Damage et The Terrifics. Une occasion de revenir sur l’histoire étrange de cette initiative qui sentait déjà le soufre dès sa création.
Annoncée en avril 2017 sous le titre Dark Matter, ces nouveaux titres étaient censés être un nouvel imprint de DC, porté par l’event Metal de Snyder et Capullo. L’objectif : créer un nouvel espace de créativité pour les artistes, sur des nouveaux personnages ou des réinventions, avec une perspective creator-owned. En octobre 2017, DC en a révélé un peu plus, en annonçant de nouveaux titres et surtout un nouveau nom : New age of DC Heroes. Une manière de marketer plus facilement des nouveaux personnages, et d’expliciter très forts (pour ceux qui n’auraient pas compris) : le futur de DC Comics se joue ici.
Sur le papier, c’était une très bonne idée : injecter du sang neuf dans les héros DC, offrir une carte blanche à des créateurs, qui reçoivent aussi de plus grosses compensations financières en cas de succès et d’adaptation sur d’autres médias. A l’arrivée, le résultat est plutôt mitigé. Les artistes n’ont pas attiré autant que prévu sur les ventes, et beaucoup d’entre eux ont quitté l’aventure après quelques numéros seulement. En plus, pas mal de héros sont réminiscents de personnages classiques de la concurrence et n’injectent pas tant de nouveauté que ça à l’univers DC. Malgré quelques titres sympas (j’ai personnellement pas mal de sympathie pour Sideways, The Terrifics et Silencer), cette ligne n’a jamais vraiment réussi à prendre. Une certaine déception pour cette recherche de fraîcheur, qui ne s’est peut-être pas concentré sur les meilleurs éléments. Une nouvelle qui peut laisser sceptique et peut-être même pessimiste sur les autres nouvelles orientations lancées par DC cette année passée…
Décembre
Salve de films DC en développement chez Warner
Au cours du mois de décembre 2018, beaucoup de rumeurs de films en développement sont apparus aux quatre coins du web. Le premier porte sur Blue Beetle, sous son incarnation Jaime Reyes, scénarisé par Gareth Dunnet-Alcocer. Quelques années auparavant, un film en team-up Blue Beetle/Booster Gold géré par Greg Berlanti était déjà annoncé en développement. Mais cette nouvelle annonce montre que la nouvelle équipe de Walter Hamada cherche à développer d’autres possibilités. L’un des intérêts d’un film Blue Beetle porté par Jaime Reyes est notamment de mettre en scène le premier super-héros latino-américain, rejouant ainsi la carte Black Panther en apportant plus de diversité dans l’univers cinématographique de DC.
Quelques jours après, c’est du côté de l’univers magique que s’annonçait un nouveau film, porté par une super-héroïne : Zatanna. Déjà préconisée pour le Justice League Dark de Del Toro (qui semble pour l’instant au point mort), un film se préciserait avec la magicienne dans le rôle titre. Entre Wonder Woman, Birds of Prey, Batgirl et Supergirl, il semblerait que l’héroïne soit décidément vraiment nous le nouveau créneau de DC (et ils n’ont sans doute pas tort !). Peut-être qu’un film Zatanna chercherait à anticiper enfin un futur film Justice League Dark pour la fin des années 2020 ? On peut toujours rêver… Cependant, aucun scénariste, ni aucune équipe n’a encore été annoncé. Sans doute sommes nous encore simplement dans la folle rumeur…
Enfin, dernière annonce encore plus surprenante : le développement d’un film… Plastic Man. Et autant je suis fan absolu du personnage créé par l’excellent Jack Cole (probablement l’un de mes favoris chez DC), autant là je dois avouer que j’ai du mal à comprendre la cohérence de fond. Bien sûr, il y aurait aussi moyen de jouer sur la diversité de tons et de styles, Platic Man apportant un registre comique certain (qui ne plaira sans doute pas aux partisans du #DCisDark). Le plus drôle, c’est qu’une scénariste est rattachée au film : Amanda Idoko ! Quelle stratégie y a-t-il là-derrière ? Probablement aucune : on lance des idées, et on voit ensuite ce qui semble le mieux. C’est aussi une manière de faire…
Border Town annulé
C’était le fer de lance du renouveau de Vertigo. Premier titre sorti hors du Sandman Universe, Border Town s’est soldé avec un petit succès dans les ventes. Plus de 15.000 exemplaires vendus pour le #1, et une réimpression, c’est plutôt pas mal pour les standards actuels de Vertigo. Surtout pour une série aussi politiquement chargée que Border Town, qui s’attaque à la question sensible de l’immigration (pas toujours avec la plus grande subtilité, d’ailleurs). Son auteur, Eric Esquivel, commençait à se placer sur la watch-list des étoiles montantes de l’univers comics. Mais à l’heure de #metoo, même les auteurs à l’apparence progressiste peuvent y prendre pour leur grade.
L’histoire remonte à plusieurs années. Cynthia Naugle, aujourd’hui designeuse de jouets, était autrefois assistante au marketing d’un comic shop. Là-bas, elle sera abusée de différentes manières par son responsable, qui continuera au fil du temps à lui mettre différentes formes de pression. Des années après, en décembre 2018, cette dernière décide enfin de réagir et confronte son abuseur, à travers un long message en privé. Ce dernier lui répond vite-fait en 5 minutes à quelque chose qui lui a pris des mois, des larmes et énormément de courage à rédiger. Alors elle sort de l’ombre avec un long témoignage, gardant l’anonymat de son abuseur. Cependant, assez vite, les éléments se recoupent pour découvrir son identité : Eric Esquivel, scénariste de Border Town.
De là sortent d’autres dossiers et d’autres histoires sordides sur le bonhomme. Assez vite, DC s’empare de l’affaire en interne, demandant à Esquivel de réagir… ce qu’il ne fera pas. Et assez vite vient également la réaction du reste de l’équipe créative. Tamra Bonvilain, coloriste, a réagi à la polémique en affirmant qu’elle avait déjà entendu des rumeurs sur le scénariste, mais jamais aussi graves. Pareil pour Ramon Villalobos, le dessinateur. D’un commun accord, les deux décident de quitter l’aventure créative Border Town. Et le lendemain, DC annonçait la nouvelle que Border Town était annulé, rendant les numéros remboursables.
Je crois profondément que c’était une bonne décision de la part de DC que d’annuler Border Town et de virer proprement Esquivel. Néanmoins, ça reste une mauvaise nouvelle pour Vertigo. Après le scandale du bat-pénis, DC a déjà dû saboter une partie de ses plans pour toutes les lignes “matures” de la maison, en atténuant certains éléments. L’abandon du titre-phare du nouveau Vertigo, associé à des scandales sexuels sur un créateur-maison ne fera sans doute pas beaucoup de bien à ce relaunch…
Elseworlds : le crossover CW cru 2018
Depuis plusieurs années, Berlanti s’amuse à connecter ses séries entre elles sur la CW, avec le grand crossover annuel. Chaque année, la chaîne regorge un peu plus d’ambitions pour cet événement attendu par beaucoup (il se murmure même que certains ne regarderaient que le crossover chaque année, mais chut !).
Cette année, le crossover a débuté avec un bel esprit comique, en échangeant les rôles de Flash et Green Arrow. Mais il a aussi apporté son lot de belles choses, qui ont su réjouir beaucoup de monde : un petit séjour à Gotham et l’introduction de Batwoman, le Monitor, John Wesley Shipp qui reprend son collant de Flash, Superman et Loïs Lane, beaucoup de fan service, et beaucoup de moments pénibles avec Felicity.
Mais peu importe ses qualités et ses défauts, ce crossover a été essentiellement conçu comme un prologue pour le projet le plus ambitieux réalisé par la CW ces dernières années : une adaptation à sa sauce de Crisis on infinite earths. Pour une petite analyse/projection, je vous renvoie à l’article de Mocassin sur le sujet.
Sortie d’Aquaman
Fouillez au fond de votre mémoire, dans vos souvenirs les plus profonds ! Rappelez-vous bien… En octobre 2014, à une réunion d’actionnaires, Kevin Tsujihara, boss de Warner Bros., annonce les projets à venir pour les films DC : Batman v Superman (2016), Suicide Squad (2016), Wonder Woman (2017), Justice League part one (2017), The Flash (2018), Aquaman (2018), Justice League part two (2019), Shazam (2019), etc. Certains d’entre eux sont arrivés jusque sur nos grands écrans, d’autres sont des petits anges partis trop tôt qui n’arriveront sans doute jamais (ou pas avant un moment). Depuis, bien d’autres films ont encore été annoncés et sont en production. Mais l’un des derniers survivants de cette période d’annonces glorieuse (hum…) reste bel et bien Aquaman. L’un des rares (avec Shazam et Wonder Woman) dont la production n’a jamais trop varié, où le scandale n’est pas tombé. Rendez-vous compte, c’est le dernier film dont la mise en place a commencé au temps où Charles Roven était encore dans le coin à la production (et il paraît loin, ce temps…).
Voilà qu’enfin, il y a quelques semaines, Aquaman est arrivé chez nous, avec ses blagues, ses muscles de Jason Momoa, son univers marin, son parti-pris résolument comics et sa bande originale… bon, qui vaut ce qu’elle vaut. Quoi qu’on pense de ce film au niveau critique, il est parvenu à détrôner tous les autres films de l’univers DC en terme de résultats, dépassant le milliard de dollars, notamment grâce à un public chinois plus qu’enthousiaste. Peut-être parviendra-t-il même à dépasser The Dark Knight Rises pour devenir le plus grand succès de DC, ever. Qui aurait cru ça de l’underdog qui “parle aux poissons”, comme on en parlera récemment dans un podcast spécial ? Maintenant, on attend de voir si Shazam parvient à réaliser le même exploit.
Bilan des ventes annuelles de comics
Autrefois, en 2011, l’initiative New 52 avait donné un coup boost aux ventes de comics, bénéficiant à toute l’industrie dans sa marge de progression. D’année en année, le marché recommençait enfin à progresser, à aller de l’avant. Malheureusement, toutes les histoires ont une fin : 2017 a mis un coup de frein à la progression. Pour la première fois depuis 6 ans, en 2017, les ventes étaient à la baisse. 2018, malgré un premier tiers tout aussi mitigé, revient légèrement à la hausse pour un résultat assez équilibré par rapport à 2017, grâce à une augmentation de… 0,6% ! L’industrie reste donc encore loin des résultats de 2016. Il semble donc que la stagnation des ventes se confirme, et il n’est pas étonnant dans ce contexte de voir DC multiplier les initiatives pour chercher de nouveaux marchés dans une économie plutôt grise.
Au niveau des surprises de l’année, alors qu’on nous annonce régulièrement le déclin des singles au profit des formats reliés, 2018 vient contredire la tendance. Sur le direct market, les périodiques sont en progression de 3,3%, tandis que les reliés sont en baisse de 6,6% par rapport à l’année passée. Une donnée qui reste néanmoins à relativiser, puisque ces recueils se trouvent ailleurs que dans les comic-shops (comme en ligne, ou en librairie).
Cette année encore, DC finit 2è des ventes, que ce soit en quantité de comics vendus (33,82%) ou en revenu engendré (30,04%). Ils parviennent à caser 3 titres dans le top 10 des ventes de périodiques, à savoir Action Comics #1000 (le n°1 de l’année), Batman #50 (en 3è place) et The Batman who laughs (en 9è position).
Il m’a fallu un peu de temps pour tout lire (je parle des 4 saisons hein) mais j’ai tenu le coup :)
Merci beaucoup pour ce très gros dossier, très bonne rétrospective qui restera comme une référence lorsqu’on se demandera ce qui s’est passé en 2018.