Review VO – Young Justice #1

C’est presque devenu un lieu commun : depuis les New 52, les personnages plus jeunes de DC ne sont pas vraiment mis en valeur. Titans comme Teen Titans, ce n’est plus ce que c’était. Et Young Justice, même pas la peine d’en parler. Sur les trois fondateurs, Tim Drake et Superboy ont vu leurs origines réécrites, et Impulse a tout simplement disparu de la continuité. Nous n’avons pas eu de comics officiel Young Justice depuis plus d’une décennie (même si on en a eu un la semaine dernière, certes). Voilà des années que ces jeunes héros se tapent des histoires parfois médiocres, et au mieux vaguement sympathiques. C’est pourquoi, en arrivant chez DC, Brian M. Bendis s’est donné pour mission de redorer le blason de ces héros avec son imprint Wonder Comics. Ce premier numéro de la jeune justice en annonce les prémisses.

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Entrée en matière tonitruante

Ce qui est parfois fatiguant avec les team-up, c’est la mise en place. Constituer une équipe prend parfois du temps, beaucoup de temps. On se rappelle tous de la Justice League de Brad Meltzer où la trinité cherchait l’équipe idéale pendant 40 numéros (oui, je sais, 4 numéros seulement, mais je l’ai ressenti comme 40 !). Ici, Bendis ne fait pas de fioritures. Après des années d’attentes, l’auteur ne perd pas de temps. Face à la menace qui s’abat sur Metropolis, l’équipe est re-formée en deux temps, trois mouvements, avec panache. On voit passer tous les membres de l’équipe et on introduit des antagonistes dans une présentation bourrée d’action. C’est donc dense, rapide et efficace… peut-être presque un peu trop.

Si vous êtes allergiques au style de Bendis, autant vous dire que ce numéro n’est pas du tout fait pour vous. Le scénariste reprend ici beaucoup d’habitudes, à commencer par son amour des dialogues. Dans ce numéro, ça parle beaucoup. Les mots fusent dans tous les sens, donnant presque un petit aspect chaotique très amusant. L’auteur parvient néanmoins à offrir une voix particulière à chacun des héros qu’il écrit, ce qui n’a pas toujours été le cas. C’est agréable pour le lecteur, qui parvient à identifier chaque personnage. C’est notamment le cas pour deux d’entre eux, qui sont particulièrement bien introduits, à savoir Jenny Hex et Impulse. Et il y en a un autre qui paraît complètement anecdotique, et c’est bien dommage.

Sur le plan de l’histoire, on a encore peu de choses à se mettre sous la dent (là encore une habitude de l’auteur qui aime délayer l’intrigue). Mais déjà, on sent que Bendis introduit des éléments qui (je pense) seront importants pour la suite. Cependant, c’est sur ce point là qu’on peut reprocher le plus de choses à cet épisode. Certes, il y a un esprit incroyablement positif et fun, qui pousse à sourire pendant toute la lecture. Et indéniablement, on y prend beaucoup de plaisir. Mais dès qu’on s’arrête un peu pour réfléchir à ce qu’on a lu, c’est là que le numéro peine. On se rend compte que certaines choses n’ont pas vraiment de sens. Où est-ce que Young Justice se place dans la continuité ? Où est-ce que les personnages se sont déjà rencontrés ? Comment certains arrivent là où ils sont ? En quoi la Terre pose problème à Gemworld ?

Gleason en grande forme

Patrick Gleason a la lourde tâche de devoir ramener toute une équipe et d’infuser de la vie et du dynamisme dans le script rempli d’action de son scénariste. Et il y parvient brillamment. Le dessinateur réussit à apporter une expressivité et un bon niveau de détails à ses environnements. Certains héros sont dessinés de manière très iconique, comme l’arrivée très impressionnante de Wonder Girl. Son objectif est de mettre complètement en avant ses jeunes personnages, et c’est très réussi. Les couleurs très vives d’Alejandro Sanchez rajoutent également à cette sensation de positivité incroyable.

Là où le talent de Gleason se révèle le mieux, c’est sur Impulse. La lecture des passages sur ce personnage est presque un peu difficile : ça part dans tous les côtés, on a du mal à faire sens de ce qu’on voit… Mais c’est entièrement volontaire. Le dessinateur parvient ainsi à transcrire toute la vitesse et l’imprévisibilité de Bart Allen… et peut-être son petit côté insupportable. Il dépasse les cases, le met dans des dizaines de situations différentes, avec une légère folie qui donne le tournis.

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Ce premier numéro nous offre un art très inspiré, des personnages attachants et une positivité bienvenue dans un univers DC assez sombre, ces derniers temps. On garde néanmoins l’impression que Bendis a privilégié la vitesse d’exécution et l’esprit positif à la cohérence et au propos de fond. On en sort donc avec une impression très joyeuse, sur laquelle il ne faudra pas trop s’arrêter pour réfléchir. A ce titre, Young Justice #1 fait l’effet d’un bon blockbuster, efficace, attachant et rentre-dedans, mais un peu limité pour le reste. Cependant, je serais assez intéressé d’avoir l’avis de quelqu’un d’ignare concernant l’équipe, voire sur les personnages eux-mêmes. Car je crains bien que 80% de l’effet positif ne vienne de la joie nostalgique de retrouver ces personnages…

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myplasticbus

myplasticbus

Depuis son enfance, cet énergumène passionné se sent insatisfait de l’état du monde. Alors il s’est mis à écrire et dessiner ses propres univers, à raconter des histoires et à s’immerger dans des mondes parallèles. Un beau jour, il a découvert une bande-dessinée qui parlait d’un univers bizarre avec une particularité bien chelou : aucun super-héros, sinon dans les bandes-dessinées. Éternel curieux, il a voulu visiter cette terre inaccessible et étrange. Il s’est mis à chercher à maîtriser les lois des univers multiples, en découvrant qu’elles reposaient dans un bus en plastique caché au plus secret de son imagination. Désormais coincé dans cet univers bizarre, il prend toujours beaucoup de plaisir à explorer sa terre d’origine à travers des cases, des bulles et des dessins plus grands que la vie. Sinon, une fois, en 2003, il est resté coincé dans l’Hypertime.
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mavhoc
5 années il y a

Bonne critique. Effectivement un numéro extrêmement beau ! Visuellement c’est vraiment de l’excellent travail.

Pour les dialogues par contre, de manière amusante, je retiens surtout les quelques échanges entre Robin et Wonder Girl qui, à mon goût, sonnent extrêmement juste.
Par contre les nouveaux personnages … Je n’accroche pas du tout pour l’instant du peu qu’on a vu. Même si Jinny Hex a un vrai effort de construction de la part de Bendis, je trouve le personnage bien peu crédible et intéressant (le côté « arme » n’aidant pas).

Vittorini
5 années il y a

Une vraie merveille ce numéro.

Jin54
Jin54
5 années il y a

Un vrai petit plaisir de lecture, que j’ai hate de voir se developper dans les numeros suivants.

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