Une nouvelle semaine de lecture donne une nouvelle semaine de highlights. On retrouve une sélection plutôt ordinaire avec des titres qui restent plutôt bien dans leurs cases. Nightwing continue de décevoir son fan number one alors que le duo King / Gerads excelle sur Batman et que Young Justice fait son retour en comics.
Et vous, vos lectures ça donne quoi ?
LES COUPS DE CŒUR
Martian Manhunter #2
Rebirth
Steve Orlando
Riley Rossmo
Après un premier numéro remplies d’étrangetés excessivement cools, Steve Orlando et Riley Rossmo remettent le couvert, en développant abondamment la mythologie martienne. Je disais déjà dans ma première review sur la série que l’aspect le plus enthousiasmant était justement tous les flash-backs sur la planète d’origine du limier. Ici, Riley Rossmo a toutes latitudes au dessin pour s’éclater sur Mars, et ça fait également un bon petit plaisir sincère pour le lecteur. L’une des choses que j’aime dans une histoire, c’est l’épaisseur de l’ambiance qui est posée. J’aime Gotham et Metropolis, parce que ces villes représentent des univers fictifs crédibles que j’ai envie de visiter et de découvrir. Et grâce au tandem créatif de cette jeune maxi-série, peut-être que bientôt, j’aimerais aussi Mars. A mes yeux, si l’univers de ton oeuvre est crédible, tu peux raconter toutes les histoires les plus fantaisistes du monde, je serai un minimum intéressé. Et là, ça fonctionne parfaitement. Rossmo fournit un travail organique et pleinement original, comme on en voit peu dans les comics actuels. C’est étrange, bizarre, terriblement alien, et ça regorge d’idées. Même si nous perdons avec ce deuxième numéro l’aspect légèrement noir qui m’avait pas mal séduit dans le #1, Martian Manhunter continue de se placer dans le giron des séries à surveiller très attentivement en 2019. Et c’est la première fois que je dis ça de Steve Orlando…
– Myplasticbus
Batman #62
Rebirth
Tom King
Mitch Gerads
Auréolé de gloire et de hype avec Mister Miracle, le duo King/Gerads vient faire un petit tour du côté de Gotham pour nous fournir un numéro brillant. Je dois avouer que je l’ai lu d’une traite, estomaqué, et j’ai dis “Wow” en le posant. Puis j’ai réfléchi à ma mini-review, j’ai essayé de faire fonctionner mes méninges et le sabrer à coups d’esprit critique, me convainquant que c’était vide et paresseux. Alors je l’ai lu une deuxième fois, d’une traite, estomaqué, et j’ai re-dis “Wow !”. Non, en fait, ce numéro est vraiment bon. Comme sur leur maxi-série récompensée, le duo créatif parvient à faire régner le flou entre le réel et l’irréel, laissant le lecteur dans une sorte de tournis permanent. Gerads reprend même certains éléments visuels de Mister Miracle pour renforcer cet aspect. Avec la narration intérieure à la première personne de Tom King, le lecteur ressent en pleine face le questionnement intérieur de Batman, comme s’il était lui-même le justicier noir pendu la tête en bas par Professor Pyg. C’est violent, psychologique, anxiogène, et brillant.
– Myplasticbus
Green Arrow #48
Rebirth
Collin Kelly & Jackson Lanzing
Javier Fernandez
Le titre entame ce qui risque bien d’être son dernier arc. Après la succession d’événements vécus, le couple Green Arrow et Black Canary essaie de se recentrer. Canary essaie d’aider son compagnon à surmonter les événements de Heroes In Crisis. Mais la thérapie qu’Oliver décide de mener est toute autre : redoubler de vigilance et agir pour ne échapper à ses pensées. Seulement, l’ennemi qu’il part chasser va l’obliger à revenir sur ses tourments. Alors que le titre se portait moyennement, ce nouvel arc donne un coup de fouet surprenant. Où on pouvait craindre une énième plongée dans le pathos, l’esprit Green Arrow prend le dessus, et le caractère d’une Black Canary cherchant une issue, et surmontant elle-même cet obstacle, accentue l’attachement au couple. Le tout est illustré par l’ancien dessinateur de Nightwing, Javier Fernandez, qui livre un travail complètement dingue, multipliant les effets visuels et la construction de la page. Véritable coup de coeur, Green Arrow se démarque pleinement des autres titres, et donne une autre perception de l’événement Heroes in Crisis par l’objectif Rebirth.
– Watchful
The Green Lantern #3
Rebirth
Grant Morrison
Liam Sharp
Le Green Lantern de Grant Morrison était déjà très prometteur. Il associait une esthétique référencée au Green Lantern de Neal Adams à travers le style moderne de Liam Sharp, en plus de redéfinir l’univers des Green Lantern. Très orienté Heavy Metal, l’univers cosmique est peuplé d’aventures classiques approfondies par le scénariste. Il s’attaque ici à la possession des planètes, et le rapport à l’être vivant. Sans entrer dans une théorie poussive, Grant Morrison évoque l’essentiel et nous fait ressentir le fond du problème. On prend conscience que le caractère de Hal Jordan prendra le pas sur le titre, et mettra sur la table le sujet de l’autorité et de la justice. Surprenant sur bien des points, ce numéro fait preuve d’une technicité de plus en plus fine et aboutie de la part des deux artistes. Avec ce troisième numéro, Grant Morrison confirme évoquer bien des sujets lors de ce run, et annonce une focalisation sur le rôle des Green Lantern et son rapport au caractère humain. S’il écarte bien les créations de ces dernières années, ce retour aux sources est aussi radical qu’efficace, permettant cette redéfinition de l’univers DC que Morrison maîtrise bien mieux que quiconque. Entre ses mains, l’univers cosmique DC est un opposant de taille à celui de la concurrence directe.
– Watchful
LES VALEURS SÛRES
Adventures of the Super Sons #06
Rebirth
Peter J. Tomasi
Scott Godlewski
Peter Tomasi continue de s’amuser avec ses Super Sons dans leur maxi-série qui plaira aux fans de ce duo. Leur petite aventure spatiale est sympathique à suivre mais très classique dans son scénario et ses dessins. J’avoue ne pas apprécier les versions miniatures des super-vilains, mais le récit se repose surtout sur les interactions entre Jon et Damian et c’est un aspect réussi. C’est fun tout en sortant les personnages de leur environnement, et en plus on nous ressort encore un vieux héros spatial datant de Mystery in Space, et d’une manière plutôt intrigante. Adventures of the Super Sons pourrait largement s’améliorer compte tenu du potentiel des deux héros, mais c’est honnêtement suffisant pour passer un bon et léger moment.
– Sledgy7
Deathstroke #39
Rebirth
Christopher Priest
Fernando Pasarin
Avec toutes ces histoires de rêve et de réalité, tous ceux qui trouvent la lecture de Deathstroke compliquée vont devoir s’accrocher. L’auteur tente de nous perdre dans la temporalité des événements et dans ce qui s’est réellement passé, le super-vilain doutant de sa santé mentale depuis qu’il est incarcéré à Arkham, et ce n’est pas Death Masque et son semblant de meta un peu chelou qui arrange la chose. Cependant, Priest maîtrise son histoire, en faisant référence à de vieux numéros tout en avançant l’intrigue, et il fait partie des auteurs qui écrivent le mieux en ce moment. Il entrecoupe la narration autour de Slade par les sous-intrigues de ses enfants, qui semblent enfin se rejoindre en toute fin de numéro, ce qui est très satisfaisant. Si vous ajoutez à cela un propos sur l’humanité de Deathstroke, des antagonistes charismatiques et des dessins plutôt cools, vous obtenez l’une des plus grandes valeurs sûres de DC Comics.
– Sledgy7
LES DÉCEPTIONS
Nightwing 56
Rebirth
Scott Lobdell & Fabian Nicieza
Davide Gianfelice
Je n’arrive pas vraiment à savoir qui écrit vraiment le titre et je me demande si les éditeurs ne sont pas juste content d’avoir un scénariste qui envoie des scripts très rapidement. Parce que là, on s’est farci un arc de 7 épisodes pour en arriver enfin à quelque chose. Mais on ne sait toujours pas dans quel véritable but. Comme attendu avec l’épisode précédent on a enfin ce qu’on espérait un peu, que ça avance. Parce que oui, on veut tous sortir de cette débâcle. Et il semblerait qu’on doive attendre le prochain évent DC et que tout ça ne soit juste qu’une attente. Le passage du titre en mensuel est un indice et l’idée que Heroes In Crisis soit la pierre angulaire de la fin de Rebirth, un autre.
Revenons-en à notre épisode qui, s’il se laisse lire aisément est vraiment mal écrit. L’humour y va avec des gros sabots sur les blagues et les jeux de mots avec “peur” que ça en devient bête. Les auteurs sont dans le comics depuis des années, ça c’est de l’écriture de débutant. Ils ne font pas vraiment d’effort. Ils attendent la fin. C’est tout. Heureusement, et c’est un grand mot, qu’on a les dessins. Non sérieux, ils sont moches la plupart du temps, mieux que le mois précédent avec un côté cartoon soulignant la bêtise du scénario (peut-être un trait de génie de l’éditrice?), mais on a des pages badass avec le surf de voiture ou les uppercuts, en solo ou en duo. Dommage que ce soit pour illustrer des blagues bêtes. Et franchement, ils ont réfléchi à ce truc de faire tournoyer le câble? Non parce qu’à la fin en mode “on a fini”, c’est ridicule de le dessiner encore tournoyant. Bref, divertissant, cas école “à ne pas faire”, mieux que jusque là mais on n’en est pas encore sorti.
– James Edge Grayson
On attendra de voir la suite de King pour savoir si ce numéro de Batman était vraiment excellent. Mais graphiquement il était effectivement sublime.
Pour le reste, je me demandais si Supersons avait un lien avec Hawkman ? Quant à Green Arrow, ça me donne quand même envie de le lire pour étoffer le lien avec Heroes in Crisis … Ca vaut vraiment la peine juste à prendre en tie-in ? Et suffit de lire à partir de ce numéro ou le précédent était déjà concerné ?
Quant à Green Lantern, c’est marrant mais je trouve toujours le style un peu chiant au début … Les premières pages ne me donnent jamais envie de les lire, pour aucun de ces 3 numéros. Je sais qu’on n’a pas le droit de dire du mal de Morrison, mais d’habitude dès la première case j’accroche et là, ça marche assez peu :/
Pour Green Arrow, tu peux te lancer avec ce numéro ci sans problème.
Comme toi j’ai eu du mal avec le premier numéro de Green Lantern. La narration de Sharp me perturbe beaucoup par l’espace vide qu’il laissait. Ce troisième numéro concrétise mes espoirs et une progression continue de l’artiste. Alors je peux comprendre qu’on puisse être retissant.