Après l’échec du titre Deathstroke New 52, il était difficile de croire à la mouture Rebirth, mais le tome 1 a forcé l’admiration tant Christopher Priest tissait son récit avec brio, redonnant au personnage ses lettres de noblesse. Mais une nouvelle question se pose désormais : Priest peut-il tenir sur la longueur ?
Une lecture exigeante
Ce second tome fait directement suite au premier et poursuit l’enquête sur la prime posée sur la tête de Rose Wilson. Je ne peux alors que vous conseiller de relire les numéros précédents avant de vous lancer dans cette nouvelle lecture, au risque de vous sentir perdu si vous ne le faites pas. En effet, le premier tome était déjà exigeant, autant par l’enrobage politique du récit que par la narration fragmentée de Priest. La suite ne déroge pas à ce constat et devient d’autant plus exigeante : c’est une réelle lecture empirique que propose l’auteur, dans le sens où les informations sont à accumuler du début à la fin. Rien d’impossible pour le lecteur, bien que l’éditeur ne nous a pas vraiment habitué à ce type de narration. Un sentiment de course continue nous est donné tant aucun temps mort ne ponctue le récit : chaque page recèle d’informations à prendre en compte pour la suite ou pour comprendre les événements précédents. Si la lecture peut être fatiguante, elle est d’autant plus récompensante.
Un second tome plus inégal
Le premier tome avait beau explorer des thématiques familiales, le personnage restait maître de son titre. Ici, les projecteurs sont bien moins braqués sur lui mais davantage sur le monde l’entourant, et notamment sur Jericho, son second fils. Un bon point en soi, mais qui donne un sentiment de confusion et de tome de transition tant les nombreuses intrigues se développent sans forcément que l’on en voit le but jusqu’ici. La démarquation des histoires est d’autant plus prononcée par la partie graphique inégale. De plus, si celles-ci ne sont jamais inintéressantes, elles ne se valent pas toutes et on retiendra principalement le combat opposant Deathstroke à Superman, parfaitement géré. Priest ne se repose jamais et ne ménage pas le lecteur, ce qui désert le titre lors des révélations qui perdent en impact. Sans temps de pause, très peu d’émotion ressort du titre, et on peut en ce sens dire qu’il est à l’image de son personnage : froid et sans sentiment apparent.
La force des thématiques
Si la narration de Priest est particulièrement sophistiquée, le fond n’est pas en reste. Deathstroke est un titre profondément politique, ce qui est particulièrement intéressant et intelligent quand le protagoniste est lui neutre et n’agit que dans son intérêt. Il n’en est pas pour autant vide puisque ces différentes aventures permettent de mettre en lumière sa morale complexe, l’auteur allant même jusqu’à parler de héros à certains moments. A cet égard, bien qu’il semble indépendant du reste du récit, le dernier numéro reste pertinent de par le débat sociétal mené sur la violence au sein des communautés défavorisées. Mais si le titre perd légèrement en force dans ce tome, c’est peut-être parce que le côté familial est moins présent, Slade n’interagissant avec aucun de ses enfants ici. Qu’à cela ne tienne, Jericho se suffit à lui-même, Priest se permettant même de porter un petit message social à travers sa relation amoureuse.
Vous l’aurez compris, le titre Deathtroke est véritablement entre de bonnes mains avec Priest. Si ce tome se montre moins plaisant à la lecture que le précédent, c’est simplement parce qu’il est moins auto-suffisant. Mais nul doute que les tomes suivants donneront à celui-ci toute l’importance que sa maîtrise laisse supposer. Définitivement un titre à côté duquel il ne faut pas passer.
Je prends toujours l’habitude de relire les titres précédents d’un nouveau tome mais c’est vrai qu’avec Deathstroke c’est essentiel !
J’en suis au tome 3 et c’est vrai que c ‘est très bon !
Pour ma part, je ne comprend rien quand je lis ces tomes.
Après le 1 j’ai quand même acheté le 2, mais je renonce au 3ème car l’histoire part dans tous les sens et je ne comprend rien.
NB : le Deathstoke New 52 est divertissant, simple et agréable à lire…