Après avoir monté son équipe, Slade est porté disparu alors que tout semblait mener à une relative stabilité dans sa vie. Mais associer famille et boulot va tout faire voler en éclat. De mal en pis, Christopher Priest fait plonger progressivement Slade dans la pire des situations.
Deathstroke Rebirth, plus dure sera la chute
L’ordre du jour est la destruction. Christopher Priest laisse Deathstroke depuis le départ sur une ligne directrice le faisant glisser de son statut de mercenaire invincible à celui d’antagoniste contre son gré. Il en subit toutes les conséquences au fur et à mesure. Slade cherche à faire le bien comme quiconque. Il agit en tant qu’humain, agissant aussi bien en marge que pour ce modèle social qu’il surplombe.
Sobrement intitulé La Chute de Slade, ce tome ne semble être que le fond touché par Slade. Rien n’est capable de signer sa fin. Ce volume concrétise le caractère dessiné par Christopher Priest de son Deathstroke Rebirth qui n’est ni un anti-héros, ni un super-héros. C’est un homme. Un mercenaire habile avec les armes, mais maladroit dans ses relations. Il suffit de voir comment il règle ses problèmes familiaux.
Deathstroke et ses jeunes mercenaires
L’équipe est une part bien maigre du volume. Elle est mise de côté et a ce rôle de décor avant de se transformer en une véritable tornade. Chaque membre viendra passer ses nerfs sur Slade, faute d’abandon, faute d’une stratégie un peu trop convaincante, de manipulation ou simplement par vengeance.
Les relations forment l’outil majeur pour briser Deathstroke. Le scénariste ne craint pas de s’attaquer aux grandes questions autour du personnage, y compris ses éventuelles et étranges relations avec Terra. Deathstroke choque, agit avec une surprenante sensibilité mais avec un sens immoral qui prête à confusion. Une confusion en parfaite harmonie avec tout ce que nous pouvons lire du personnage, ayant ses bons côtés nuancés par ce qui dérange.
Deathstroke Rebirth est bien plus qu’un simple comics d’action, divertissant. En plus d’être particulièrement agréable à l’œil, l’ensemble du récit dresse une réflexion de fond sur le sens moral de nos actions. Deathstroke ne fait qu’une erreur, prendre des décisions rapides en quête d’efficacité. Il prend des risques et en paie le prix.