La crise finale est là ! Ainsi, Final Crisis tome 3 nous narre enfin les événements éponymes après deux tomes sans rapport évident. En effet, ceux-ci nous présentaient les Sept Soldats de la Victoire, récit écrit par Grant Morrison quatre ans auparavant. Nous allons donc découvrir ensemble ce dernier volume qui promet d’être très riche en rebondissements.
Un récit complexe mais abordable
Tout commence avec la mort d’un Néo-Dieu dans les poubelles d’un dock crasseux. Un être quasi immortel venu d’une planète idyllique, en guerre permanente avec sa jumelle Apokolips. Son leader, Darkseid, crois avoir trouvé l’équation d’anti-vie, le moyen de priver toute chose de sa propre volonté, et la Terre semble être son nouveau terrain de jeu.
Tout commence avec la mort d’un Néo-Dieu dans les poubelles d’un dock crasseux. Mais pas seulement. Car Morrison va faire voyager ses personnages à travers l’espace et le temps. C’est aussi l’histoire du premier homme et du dernier. C’est le destin du monitor Nix Uotan ou encore la quête de Superman pour sauver un être cher. Du fait de la multiplicité de ses intrigues, Final Crisis est un événement réputé très difficile à aborder, même pour un lecteur averti. Et en effet, le style adopté par l’auteur peut dérouter au premier abord.
Pour les habitués du monsieur, peu de surprise sur ce point. Pour les autres, sachez que Grant Morrison prend soin de disséminer des indices partout et ne donne que très peu de clés pour assembler les pièces. Il laisse alors au lecteur le soin de réfléchir, de comprendre par lui-même. Cette lecture active ne gâche cependant en rien la qualité de son écriture et toutes les réponses vous seront apportées en temps voulu. Par contre elle amène quelque chose de jamais vu dans les crises super-héroïques jusqu’alors. Plus qu’une impression de grandeur, c’est le sentiment de participer au récit qui domine. En nous racontant l’intrigue par le biais de ses protagonistes, cet effet est encore amplifié. Chaque point de vue nous raconte la même histoire sous un angle différent. Et il n’en fallait pas moins pour rendre cet événement épique et mémorable.
Un hommage à l'Histoire de l'éditeur
Et ses personnages, le scénariste les choisit avec beaucoup de soin. S’il avait déjà pu approcher les Néo-Dieux dans sa série sur les Sept Soldats de la Victoire (à retrouver dans les tomes précédents), Il pousse le curseur encore plus loin. Les thématiques du Quatrième Monde de Jack Kirby sont une fondation solide pour son récit et l’hommage au roi des comics est grandiose.
Il veille également à rendre chaque personnage secondaire, bon ou mauvais, aussi complexe que les principaux. Prenons l’exemple de Balance auquel il consacre un mini-numéro ou encore la Super Young Team qui a droit a une splash page des plus intéressantes. On ne peut s’empêcher d’y voir une influence de 52 (récit hebdomadaire qui raconte une année de l’univers DC sans la trinité) auquel Morrison a participé. La structure, passant d’une intrigue à une autre sans lien direct, y fait également penser. Il va même jusqu’à rentre la trinité « inopérante » sur une bonne partie du volume pour renforcer l’ambiance dramatique, sans espoir du titre.
Mais il ne les oublie pas pour autant en offrant à chacun un destin dont le lecteur se souviendra longtemps et qui aura des répercussions sur la continuité de chacun. Le choix d’ajouter les deux numéros tie-in de Superman Beyond est plus que bienvenue, apportant un outil de compréhension supplémentaire en plus d’un récit épique exploitant le Multivers pleinement.
Enfin, Morrison se sert de pans entiers de l’univers DC pour les pousser dans leurs derniers retranchements et développer ainsi des thèmes qui lui sont chers. Il a notamment expliqué, dans une interview, que l’arc autour des monitors est une allégorie du processus créatif donnant naissance à un comic book et du ressenti des auteurs face à cela. Cela passe par des traumatismes, des désillusions mais aussi des moments sublimes et heureux.
Trop beau pour être vrai ?
Cependant, le titre n’est pas exempt de défauts. La disparité graphique, due aux cadences de publication trop élevées pour J.G. Jones, est le plus évident. Cela ne présente cependant pas une gêne insurmontable, le style de Doug Mahnke collant plutôt bien au propos du livre.
La principale faiblesse de cet événement est son manque d’impact final. Dans les précédentes crises, on terminait sur des univers entiers créés, détruits ou modifiés à jamais. Ici, rien de tel. Il est intéressant de savoir qu’à la base, les conséquences du très célèbre Flashpoint (à savoir un reboot de l’univers DC entier menant à la période New 52) auraient dues advenir à la suite de cette ultime crise. Les choix éditoriaux, indépendants de l’équipe créative, ont évolués et Final Crisis s’est vu amputé de sa fin initiale.
Si le multivers n’est pas directement affecté, on se retrouve cependant avec des personnages marqués, dans leur chair ou leur psyché, par ces instants. Des pertes, des retrouvailles. Chacun en sort changé, grandi. Et nous avec.
Si Final Crisis tome 3 n’est pas l’ouvrage le plus facile d’accès, c’est un exemple de storytelling et une pierre angulaire de ce qu’est le Multivers aujourd’hui. C’est également un récit qui nous en apprend beaucoup sur le passé de l’éditeur, à travers des références subtiles à ce qui a fait l'Histoire de celui-ci. Mais c’est surtout sur notre propre histoire qu’écrit Morrison, faite d’épreuves et de heurts mais qui régulièrement nous offre son lot de Happy Endings.
Pas uniquement les novices peuvent avoir du mal. J’ai adoré mais honnêtement j’ai eu bien du mal à tout suivre dans le dernier quart de cette œuvre. Mais à la rigueur peu importe, de la même manière qu’un film de Lynch, que l’on comprenne tout ou pas on est entrainé dans un tourbillon d’émotions et d’idées que seul Morrison peut nous proposer. Merci à lui ! Cependant, du même auteur, j’ai préféré seven soldiers of victory qui m’a laissé sur le cul !
Un excellent bouquin, j’avais pas beaucoup d’expérience avec Morrison avant de m’y attaquer mais ça reste compréhensible et vraiment super qualitatif, fouillé et réfléchis. On me l’avais vendu comme totalement inabordable pour un être humain normal, mais même si il faut vraiment pousser pour tout comprendre, c’est loin d’être incompréhensible et difficile de décrocher avant la fin.
Ma première lecture dc (en v.o)! Cette histoire m’avait marquer par son immense diversité de notions, personnages et intrigues. Même si je n’ai pas tout compris à la première lecture (même avec l’aide de différents forum) final crisis est pour moi un chef d’oeuvre d’écriture (avec le recul des années).
je lis souvent qu’il faut connaitre l’univers pour avoir les clés pour bien comprendre Final Crisis , mais du coup que faut-il lire ? moi qui débute je me suis tapé Crisis on Infinite Earth que j’ai apprécié malgré les longueurs et les styles vieillot (comme donner le noms de la personne quand ils se parlent genre « hey Flash / barry Allen » ^^) et du coup je me demande toujours quel série de Tomes ils fallait suivre ? En français est ce que tout ce qui est marqué « Crisis » (infinite crisis, identité crisis , etc) sont la même série qui aboutis à Final Crisis par exemple ou est-ce encore plus compliqué ? en tout cas le plus dure pour moi c’est de m’y retrouver et surtout, de chopper des comics neuf en bonne état :/
Ben Indentity Crisis tu peux le voir comme un prélude à Infinite Crisis. Infinite Crisis qui est la suite de CoIE car elle reprend pas mal d’éléments de CoIE.
Final Crisis n’est pas contre forcément lié à Infinite et Identity, plus à CoIE car elle reprend certains éléments. Donc si tu veux, tu peux passer direct à Final Crisis aprés CoIE.
en espérant avoir pu t’aider :)
J’aurais pas dit mieux !
Je te conseille aussi fortement de lire 52 dont cette série reprend les codes et évidemment la série seven soldiers of victory de Morrison (collectée dans les deux premiers tomes de Final Crisis par Urban).
ok Merci à vous ^^ du coup je vais tenter de prendre les 3 Tomes de Final Crisis par ce qu’il me tente beaucoup mais j’avais peur d’être largué . Je me pencherais aussi sur la suite de CoIE avec les Infinite Crisis et identity crisis. Pour les 52 du coup c’est important de lire avant ou on peu faire sans ? !