Les sorties du 21 novembre nous ont donné pas mal de bonnes surprises mais également quelques déceptions comme Cover qui perd de son entrain. Retrouvez nos avis sur les diverses lectures, avec une review toute particulière pour American Carnage qui signe son arrivée :
Et vous, vos lectures ça donne quoi ?
LES COUPS DE CŒUR
Justice League Dark #5
Rebirth
James Tynion IV
Daniel Sampere
Encore une fois, Justice League Dark a été ma lecture préférée de cette semaine. Une narration intelligente, de l’émotion, un enjeu qui continue de se développer et des personnages profonds, tout est là. Il transparaît un véritable amour chez l’auteur des précédents récits de l’univers magique, que ce soit le Shadowpact ou les nombreux comics Swamp Thing où intervient Constantine, un duo toujours aussi agréable à suivre. Leur charisme dans ce numéro est vraiment élevé, mais la vedette du numéro est bien Chimp, qu’on voit rarement aussi tragique. Et bien sûr, il y a le cliffhanger qui signe le retour d’un héros que l’on s’attendait à voir, mais qui me rend tellement heureux. Je ne gâcherai pas la surprise pour ceux qui ne l’auraient pas encore lu, mais avez-vous déjà connu un personnage que vous adorez sans vraiment avoir d’explications, tel un Boba Fett dans Star Wars ? J’ai cette relation là avec lui et ce Justice League Dark #5 n’en est qu’encore plus un coup de cœur.
– Sledgy7
Batman #59
Rebirth
Tom King
Mikel Janin
Il y a un sentiment extrêmement agréable pour le lecteur lorsqu’il sent les pions se mettre en place, lorsqu’il sent qu’il y a un sens, une direction, que l’auteur sait où il va. Sur ce dernier numéro, c’est exactement ce que font King et Janin… et qu’est-ce que ça fait du bien ! Dès l’ouverture, que ce soit dans la narration ou dans les clins d’oeils visuels, on se sent que quelque chose se trame. Subitement, la double narration, les dialogues simples et efficaces reprennent du poil de la bête et ce qui me semblait fatiguant il y a quelques semaines me paraît à nouveau génial. Tom King amène Batman toujours plus prêt du gouffre, il continue de le briser et on sent que bientôt, quelque chose va franchement craquer… Comme avec KGBeast (mais en bien mieux réalisé), Batman traverse une ligne rouge et part encore plus loin dans ses retranchements. Comme lui, on se sent perdu et désorienté, avec l’impression de perdre le contrôle. On sait sans savoir, on croit, on doute, on se laisse frustrer… avant de retrouver nos repères. A l’image de son adversaire, qui nous laisse interrogatif pendant la majeure partie du numéro, avant de nous gratifier d’un sourire délicieux et communicatif. Mon intérêt pour la série, qui commençait doucement à s’émousser, s’est bien réveillé ! Et Janin ? Il est toujours prodigieux et très propre, rien à redire.
– Myplasticbus
LES VALEURS SÛRES
Aquaman #42
Rebirth
Dan Abnett
Lan Medina
Ça y est, c’est le dernier numéro de Dan Abnett sur Aquaman avec ce tie-in important de Drowned Earth. En effet, il se situe entre Justice League #11 et 12 et explique ce qui s’est passé dans la tête d’Arthur Curry quand il se fit embroché par Poséidon. Il s’est en réalité passé un voyage spirituel pour Aquaman, qui a dû affronter ses démons, prenant souvent la forme de ses véritables ennemis, afin de retrouver l’espoir. Nous avons donc affaire à une introspection sympathique et pertinente, qui joue bien sur notre empathie avec la présence du père d’Arthur comme guide et de l’importance de Mera dans sa vie. Les dessins de Lan Medina sont tout aussi corrects, ce qui crée un résultat global satisfaisant.
– Sledgy7
Justice League #12 – Drowned Earth Part 3
Rebirth
James Tynion IV
Frazer Irving et Bruno Redondo
Drowned Earth continue à me plaire, même si certains passages sont moins réussis que d’autres. Je pense notamment à tous les moments bas du front, qui se font tout de même plus rares avec le temps, avec un Batman qui sort des punchlines sans arrêt, héros qui n’a jamais eu besoin de vulgarité pour marquer les gens. On pourrait également reprocher une résolution trop rapide des enjeux du précédent numéro ou qu’il comporte trop d’exposition, que je trouve pour cette fois plutôt excusable. Les dessins de Bruno Redondo sont aussi au strict minimum qualitativement, ceux de Frazer Irving étant bien plus stylisés et intéressants. Cependant, Tynion IV et Snyder arrivent à apporter quelque chose à l’univers d’Aquaman et crée un nouveau background à Arion et Poséidon enrichissant et qui introduit correctement les ennemis et le Dark Universe au sein de l’histoire. Ils vont même jusqu’à en faire une cause de l’isolationnisme d’Atlantis, et ça marche plutôt bien. Bref, le récit divertit et avance bien, tout en rebâtissant la mythologie atlante, c’est donc une franche réussite selon moi.
– Sledgy7
Teen Titans #24
Rebirth
Adam Glass
Bernard Chang
Après m’avoir confirmé que c’était définitivement non, les Teen Titans d’Adam Glass viennent de me convaincre à nouveau. Pourrait-on partir sur un rythme d’un épisode correct, un épisode médiocre ? Ce serait un peu frustrant, mais au moins au saurait à quoi s’attendre. Parce que ce coup-ci, on fait face à quelque chose de vraiment pas mal. Suite au cliffhanger du dernier numéro, l’équipe est coincée sous un immeuble au bord de l’effondrement. Ce huis-clos un peu claustro permet à l’auteur d’explorer la dynamique du groupe et de mettre en valeur certains membres de l’équipe (à commencer par Red Arrow ma chouchoute). Il joue sur la tension et les secrets au sein de l’équipe pour donner une ambiguïté qui fonctionne très bien. Et sur la forme, ça fonctionne aussi. Même si on n’évite pas certains clichés un peu faciles à l’écriture, le rythme est très bien géré, donnant à ce numéro un aspect page-turner très efficace. Bernard Chang est également très inspiré aux dessins, notamment dans sa construction des planches qui donne l’impression d’un mur qui se craquelle. Ce numéro me donne envie de continuer… même s’il y a de fortes chances que le prochain numéro soit de nouveau un navet. On verra s’il confirme la théorie.
– Myplasticbus
LES DÉCEPTIONS
Cover #3
Jinxworld
Brian M Bendis
David Mack
Après trois numéros, on commence doucement à prendre son mal en patience. Du côté artistique, certes, on est toujours dans quelque chose d’irréprochable. David Mack offre une fois de plus un dessin somptueux, même parfois onirique, qu’on prend plaisir à simplement admirer. Sincèrement, il y a quelques planches sur lesquelles je me suis simplement arrêté, juste pour maintenir mon regard éveillé sur la beauté d’une page. C’est vraiment prodigieux. Malheureusement, je n’arrive plus à me contenter simplement de l’art, aussi brillant soit-il. Le problème, ici, c’est l’intrigue, avec plusieurs soucis. Malgré un pitch initial amusant, on se demande globalement le sens que ça a. D’un côté, on a l’impression que c’est simplement un titre pour que Bendis puisse s’amuser à balancer en réglant ses comptes avec l’industrie. D’un autre, on a l’impression aussi qu’il s’en fiche un peu de l’histoire qu’il raconte, en délayant encore le récit. Au troisième numéro sur six, on n’a pas l’impression d’avoir beaucoup avancé, et on se demande si on ira quelque part. Même les dialogues sont poussifs. Bendis se repose essentiellement sur Mack pour donner une valeur à ce numéro. Mais un comics somptueux et vide n’en reste pas moins vide…
– Myplasticbus
Généreux pour Batman : il s’agit de l’inverse pour moi. En effet, je préfère les numéros d’avant à celui-ci, que je trouve agréable mais servant justement trop à rattacher quelques vagues wagons en attendant de réelles progressions dans les numéros à venir (comme dans celui qui précédait).
Enfin bon, c’est toujours agréable.
Merci pour les reviews, toujours excellentes bien sûr !