Semaine de transition entre deux mois oblige, DC Comics nous livre ses numéros spéciaux. En général, on distingue les comics en lesquels l’éditeur croit (ses événements) et les autres (numéros crossovers étranges et numéros dors et déjà dispensables). Les Batman Secrets Files ne se comptent plus. Ces dossiers secrets ne le sont plus depuis bien longtemps, et le titre ne conçoit rien d’autre qu’une compilation de récits plus ou moins hors-continuité.
L’effet canonique
Nous voici en 2018, et ce retour vers ce mode de publication du numéro Secret Files se démarque de ses prédécesseurs. Tout d’abord puisqu’il apparaît comme un numéro s’imbriquant dans le run de Tom King sur Batman. Le scénariste officie sur l’une des cinq histoires composant le numéro. Elle est profondément reliée aux événements du titre Batman, et le fait interagir avec Superman. Seulement, cet effet pseudo canonique remet en question toute l’idée selon laquelle telle ou telle action/interaction est prise en compte.
La présence de Tom King assurerait plus une publicité justifiée par sa présence majoritaire sur le numéro, en tant que tête pensante et créatrice de l’univers Batman actuel. Car la connexion est évidente avec ce premier récit qui replonge Bruce dans le dernier drame de sa vie. On reconnait l’exercice de style de Tom King qui opte pour une narration pleine, supprimant les bulles et les onomatopées. Les lecteurs du Batman actuel seront satisfaits, attirés par le nom de Tom King à raison, par cette stratégie marchande – qui a bien évolué.
Nostalgie et découvertes
L’autre grand nom au poste de scénariste est Tom Taylor, qui reforme le duo fantastique Batman/Chimp dans une histoire bouleversante, et d’une simplicité surprenante, rappelant la troisième année d’Injustice. L’objectif de ce type de numéro n’est pas (uniquement) de vendre plus. Sa composition en histoires brèves permet de présenter d’autres lectures du personnage de Batman. Le numéro ne porte pas la future star de l’univers DC, mais tente certaines choses sortant des cadres actuels, et permet de livrer des histoires pour ce qu’elles sont.
Très inspirés par les années 2000, ces artistes (dont Jill Thompson) rappellent Gotham Central, évoquent des souvenirs de Legends of the Dark Knight. Ces histoires sont évidemment imparfaites. Certains artistes sont toutefois assez bluffant, alors que certains brisent l’immersion, d’un simple visage invraisemblable pour représenter Bruce Wayne. Ce défaut est cependant commun à ce genre de publication. Ces numéros « spéciaux » sont des découvertes, un espoir d’y dénicher quelques bons récits, et celui-ci en possède un petit lot non négligeable pour tout fan de l’univers de Batman, dans toutes ses formes.
Mi-All-Star, mi-jeunes talents, ce Batman Secret Files #1 se révèle être une bonne pioche. Lorsque ses histoires ne s’appuient pas sur des artistes à l’apogée de leur carrière, elles se retiennent sur des classiques, en plus d’évoquer un effet nostalgique, qui parlera aux lecteurs de longue date. Bien loin des achats prioritaires, et outre son prix élevé par rapport à son contenu, ce numéro est à saisir pour les complétistes férus de Tom King, ou les simples passionnés de Batman.
« Tom King…. et reforme le duo fantastique Batman/Chimp dans une histoire bouleversante, et d’une simplicité surprenante. »
Alors effectivement elle est très bien cette histoire mais c’est justement par ce que c’est pas Tom King qui écrit l’histoire, c’est Tom Taylor. X)
Un très bon auteur un peu sous estimé.
Sinon l’histoire de King est pas mal, même la fin déçoit un peu.