La suite des aventures de Nightwing Rebirth sort en cette période de rentrée scolaire 2018, c’est donc le moment idéal pour reprendre les aventures de Dick Grayson là où on les avait laissées. Et si on se fie au titre de ce quatrième tome, les récents et les anciens lecteurs s’apprêtent à (re)découvrir l’un des ennemis les plus emblématiques de Nightwing. Qui est-il ? Que veut-il? Réponse dans la review.
UN RETOUR EN TROMBE
C’est avec un certain intérêt que l’on retrouve le justicier de Blüdhaven suite au dernier chapitre du tome précédent qui laissait planer une nouvelle menace à venir. Mais contrairement à ce que l’on peut croire, ce quatrième tome Nightwing Rebirth aura son lot de surprises et de révélations. Tout d’abord, ce nouvel arc concentre le début de son intrigue exclusivement dans les rues de Blüdhaven. Bien que ce fut original d’avoir permis à Dick de voyager à travers le monde, c’est toujours plus agréable de le voir opérer dans sa ville, et cela correspond mieux à son identité. L’histoire se divisera en deux parties. Dans la première, on suivra notre héros confronté à un nouveau crime organisé, et dans la deuxième son passé en tant qu’Agent 37. L’auteur fournit une lecture assez fluide et facile, notamment en nous présentant Roland Desmond, alias Blockbuster. Tim Seeley insiste beaucoup pour développer au mieux la dualité Dick Grayson/Roland Desmond, tant sur leurs personnalités que leurs méthodes pour assurer la sécurité de la ville. Bien entendu, les divergences entre les deux amènent aux scènes d’actions, qui restent de bonne facture.
Enfin, probable que soit pour faire honneur à l’apparition de Blockbuster à Blüdhaven, on retrouve des thèmes qui font assez écho à la série Nightwing de 1996 (qu’Urban Comics nous a présenté en kiosque en février 2018). Ainsi, on y retrouve la corruption de la police, la précarité ou le chômage. L’auteur semble avoir étudié son sujet en s’inspirant du travail de ses prédécesseurs. Désormais, on a hâte de savoir vers quelle direction il veut entrainer ses personnages.
AGENT UN JOUR, AGENT TOUJOURS
La deuxième partie ne se présente pas comme une simple parenthèse entre deux arcs narratifs. Toujours penché sur le cas Blockbuster, un nouvel évènement va concerner Nightwing plus personnellement. En effet, il va recroiser la route d’Helena Bertinelli, alias Huntress, dans les liant à leur passé d’agents secrets. En effet, les agents de l’organisation Spyral se sont retournés contre certains de leurs anciens agents et souhaitent se débarrasser d’eux. Ce sont donc beaucoup de références à la série Grayson que l’on lira dans ce passage. Que ce soit les lieux, les protagonistes ou leurs relations entre eux, les lecteurs ayant connu les aventures de Dick Grayson dans la peau de l’Agent 37 se sentiront familiers avec l’ambiance. Mais les lecteurs ayant débuté avec la série Nightwing Rebirth pourraient se sentir perdus même si, heureusement, on ne rentre jamais dans les détails. Il faudra donc accepter certaines vérités sans se poser de questions.
La caractérisation des personnages secondaires restent malheureusement trop simpliste pour que l’on s’y attache. Les Echappés en sont un bon exemple et restent souvent cantonnés à une fonction (l’informatique, le bar, la lutte contre l’injustice sociale…) Cela manque de développement et l’impact émotionnel en est réduit lorsque les séquences de drame surviennent. Ce qui n’est pas le cas des personnages principaux où Dick/Nightwing est toujours aussi intéressant à suivre. Ses doutes et ses questions de jeune adulte sont légitimes et sonnent plutôt justes. À son âge, on peut tous se poser des questions sur la famille, l’engagement durable dans un couple ou le choix de carrière. Une nouvelle fois, l’auteur continue dans sa lancée de proposer un héros qui se différencie du Batman. Nightwing se dit prêt à fonder une famille si sa relation n’est pas basée sur la colère ou la vengeance, contrairement à son mentor. Le message peut paraitre maladroit, mais est suffisamment compréhensible si l’on aime le développement psychologique simple des personnages. Il en est de même pour les personnages de Blockbuster, Shawn/Vandale et Helena/Huntress.
Quant à la partie graphique du titre, on reste sur du très bon. Les personnages sont toujours aussi bien dessinés et correctement proportionnés. Les mêmes petits défauts reviennent dans l’arrière-plan d’environnements ouverts, mais moins que dans les tomes Nightwing Rebirth précédents. Les scènes d’actions sont également bien mises en valeur lorsqu’il s’agit d’enchaîner les poursuites, les scènes de voltige, les combats et les explosions. Enfin, les lieux respirent la vie avec toutes cenis palettes de couleurs mais ne tombe jamais dans l’excès.
Depuis ses débuts, la série Nightwing Rebirth a toujours su garder un niveau régulier de sa ligne éditoriale. En traitant avec des éléments qui ont fait le succès des séries Nightwing (1996) et Grayson (2014), elle ne sombre néanmoins pas dans la facilité en se cantonnant de ses acquis. Ce quatrième tome est le bon témoin de l’intention de DC et d’Urban Comics d’initier les nouveaux lecteurs à ce personnage. Solide, sympathique et facile à prendre en main, nul doute que vous pouvez vous jetez dessus les yeux fermés.
ATTENTION SPOIL
Je suis déçu que les auteurs nous aient fait miroiter la possibilité pour Dick de devenir père, et que cela ne se fasse pas au final.
Je pense que cela aurait pu être un changement de statu quo vraiment intéressant. Dommage…
Les auteurs prennent plus de temps à faire bouger les choses quand il s’agit de la continuité principale. Ce qu’il faut retenir, c’est que Nightwing aborde et traite de thèmes intéressants, plus dans la réflexion que les actes.
J’avoue avoir était déçu par la fin du tome, essentiellement par une décision que prend Nightwing par rapport à Shawn assez débile sur le coup. (que je spoilerais pas)
Sinon le tome reste plaisant.
C’est très rapide voire extrême, mais si on se remémore ce qui a été dit et montré dans le tome, ça peut paraître logique dans le fond. Mais j’avoue que ca aurait pu être mieux développé