Le run de Christopher Priest se poursuit avec une variation inattendue concernant Deathstroke, sur son étrange chemin vers la rédemption. Changement opportuniste de statut-quo ou apport justifié à une caractérisation instable du personnage ?
Deathstroke et ses héros à louer
Inverser la tendance apparaît comme une solution de facilité. Changer le personnage de camp. Passer du méchant au héros, comme un Lex Luthor sans saveur. Si Christopher Priest adhère au concept, il ne bascule pas bêtement d’un statut à un autre.
Deathstroke se reconstruit. Celle-ci n’apparaît pas comme l’un des fils rouges du récit, mais s’exécute comme une conséquence logique des tomes précédents. Entre ses missions mêlant situation professionnelle et situation personnelle présente comme passée.
Slade Wilson change, lentement, en silence. Avec Defiance, il prend une décision radicale. Et de cette décision, Christopher Priest va plonger notre personnage principal dans la tourmente. Comme s’il venait d’imaginer pouvoir trouver une stabilité, et que sa vie passée revenait plus forte encore le bousculer.
Qui est Slade Wilson ?
Quitte à être bousculé par la vie, autant ramener les grandes questions. Et pour répondre à « Qui est Slade Wilson ?« , on ne peut partir que des légendes urbaines. Néanmoins, Christopher Priest ne se limitera pas à une version de Slade Wilson. S’il réadapte l’histoire du personnage, il se l’approprie pour faire surgir plus encore les différentes facettes du personnage et leurs liens étroits qui ont amené Slade Wilson à devenir le Deathstroke qu’il est aujourd’hui.
Tout une introspection forcée par un procès pour le moins original, qui amènera le titre à malheureusement délaisser son équipe de jeunes héros-soldats. Il lui fait la part belle en introduction pour la laisser en arrière-plan, aux prises avec un ennemi surpuissant. Un rapport de force répété chez Deathstroke mais toujours aussi efficace, grâce à l’artiste Diogenes Neves.
Deathstroke est une série qui poursuit sur sa lancée et se renouvelle sans cesse. Il suffit pour cela d’adhérer à ce rythme étrangement régulier de changement de statut-quo. Deathstroke n’a jamais eu d’univers aussi riche.